Comment percevez-vous les agences photos traditionnelles?

Démarré par franue, 24 Décembre 2009, 14:41:08

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

HYLA

Salut à tous, quel débat passionné...pour un sujet somme toute assez classique dans le petit monde de la photo !
car finalement, qui pense encore sérieusement gagner sa vie avec des images en agences ?
Aucun tofeur pro ne songe sérieusement à vivre d'un stock déposé dans une agence, il me paraît même étonnant qu'un amateur un tant soi peu éclairé sur le marché de l'image puisse encore y croire !
tout le monde sait qu'il faut mouiller la chemise et serrer des mains dans les rédacs pour vivre de ses images.
Confier une partie de son stock c'est admettre les règles de l'agence en question, celles que l'on a lues au moment de la signature du contrat, et ne pas se plaindre après.
Je suis surpris du comportement de certains photographes, qui alignent une centaine d'images potables sur le sites d'une agence et qui en attendent des revenus ?
peut-on sérieusement espérer gagner de l'argent avec cent photos ? Tout au plus, et avec un peu de chance si la séléction par l'agence est bien faite, on peut s'attendre à une bonne "petite" surprise en fin d'année...
Quand j'entend des gens dire que leurs images sont distribuées par telle ou telle agence et que je vois 80 photos de l'auteur sur le site, je ne peux m'empêcher de sourire.
J'ai tenté ma chance il ya déjà de nombreuses années en bossant directement avec les rédactions , et je peux vous dire que pour faire paraître deux ou trois images tous les mois dans la même revue, il faut déjà pas mal ramer. Sachant que celà rapportait à son auteur 100 à 150 francs par image, il fallait bosser avec quatre ou cinq revues pour simplement pouvoir manger !
Le rêve de tout tofeur est de voir ses images diffusées auprès du public, encore faut-il que ces images conviennent à la demande!
Les gens sont étonnés de voir qu'une agence ne prendra que cent images sur la sélection proposée par l'auteur, persuadé d'avoir présenté le top de sa production, sans se rendre compte qu'aujourd'hui tout le monde peut faire de bonnes images techniquement parlant sur les sujets courants. pourquoi une agence stockerait des images dont elle n'aurait pas besoin? au prétexte que ce sont les miennes ?
soyons fair play et réalistes quand au travail des agences. même si les revenus sont anecdotiques en ce qui me concerne, je n'ai ni le temps, ni la disponibilité pour contacter moi mêmeles clients potentiels , ni la capacité à fournir les sujets qui pourraient m'être demandés.





franue

#126
michel hilt méprisant, faut quand même pas exagérer..... Tu ne crois quand même pas qu'on s'investit autant pour mépriser par la suite, franchement... La passion m'amine surement autant que toi et que beaucoup de membres sur ce forum...  
Le dialogue, le dialogue, non de dieu?  :mrgreen: Allez, j'oublie ces paroles blessantes.  :?

Notre idée du départ, comme je l'ai déjà dit et comme le premier post l'a clairement indiqué, était de collecter le "ressenti"  au sujet de la perception des agences. Nous avons eu pas mal de réponses intéressantes et nous voulions donc passer à autre chose. Mais devant la bronca générale, que ce fil vive....

Les modos, touchez à rien, on continue..... Dans la paix et la bonne humeur  uy8

A+
Franue
Sans nature pas de futur<br />http://www.photoceane.com

michel hilt

c est l effet que ça produit tu nous demande de t aider pour avoir un avis; maintenant que tu en a assez tu veus fermer la boutique.
meme si j apprecie tes interventions sur ce forum, ce coup là me laisse un gout amer! voilà un ressenti !
ceci etant faut quand meme relativiser, ça ne m empechera pas de dormir ce soir.
cordialement
"un homme pessimiste est un homme optimiste avec de l'experience"Desproges"

http://m.hilt.free.fr/

franue

Citation de: michel hilt le 11 Janvier 2010, 17:54:35
c est l effet que ça produit tu nous demande de t aider pour avoir un avis; maintenant que tu en a assez tu veus fermer la boutique.
meme si j apprecie tes interventions sur ce forum, ce coup là me laisse un gout amer! voilà un ressenti !
ceci etant faut quand meme relativiser, ça ne m empechera pas de dormir ce soir.
cordialement

Comme je le dis juste au dessus : ON CONTINUE  uy8 uy8 uy8

Franue qui pensais bien faire.....  :?

Sans nature pas de futur<br />http://www.photoceane.com

M@kro

Citation de: franue le 11 Janvier 2010, 15:33:08Pfffffff, je laisse tomber, c'est pas la peine....
Ca me fait rire quand même.... Sens unique...  Vraiment si tu réfléchissais 5 minutes... Tu crois vraiment qu'on aurait lancer ce genre de discussion si c'était, comme tu le dis, à sens unique??? Vraiment....
Bin, tu lances un sujet intéressant concernant la perception des agences (et pas que la tienne) par les photographes. Pas mal de monde y participe.
Une fois que tu as eu quelques réponses intéressantes par rapport à ce que tu voulais... là, tu dis STOP, nous avons (qui?) ce qu'il nous faut.
T'appeles ça comment toi ? c'est tout de même très limite comme attitude.
Bref passons, mais on dit bien souvent que les écrits restent et les paroles s'en vont ...
En matière d'écologie, on a eu le tri sélectif ... maintenant, on a le tir sélectif

svt

#130
Bonsoir,

Ces échanges sont très intéressants et il serait fort dommage de clore ce fil.

Quelques faits très précis...

Comme plusieurs personnes sur Bénélux, j'appartiens à l'Agence Naturimages et je reçois des relevés semestriels depuis 2007, année où je suis entré dans cette agence.
Aujourd'hui, j'ai 1825 + 108 (dernier envoi d'images sélectionnées par l'Agence pas encore en ligne) = 1933 images déposées à l'Agence.

Je viens comme tous les autres photographes de recevoir par mail ce jour (11 janvier 2009) le "Bulletin Précompte" pour le 2e semestre 2009.
Pour la cession de droit de 24 images, je touche net : 392 euros.
Soit 392:24 = 16,33 euros par image.

Un premier exemple de ce relevé :
Le livre "80 animaux des forêts" des éditions Glénat
petit livre de 9 cm x 15 cm, vendu 7,50 euros sur le site de l'éditeur.
Le relevé indique "Cession de droit pour 15 photos" : 195 euros, soit 13 euros la photo.
Il est fort probable que l'éditeur, "très généreux", n'a envoyé qu'un exemplaire du livre à l'Agence. Donc il n'y aura pas d'exemplaires pour le ou les photographes de l'Agence!!!

Un deuxième exemple :
Cession de droit pour 1 photo de locustelle pour Terre Sauvage n°249 : 30 euros. Je précise que cette image apparait sur les pages consacrées au mois du numéro.Dans ce numéro 249, la locustelle a le format carré classique de ces pages (surface de 1/20e de la page)

Cession de droit pour 2 photos d'oedicnème et de sizerin pour Terre Sauvage n°254 : 30 euros. Tiens tiens, les prix ont baissé de moitié du numéro 249 au numéro 254.  Dans ce numéro 254, l'oedicnème a le format carré classique de ces pages (surface de 1/20e de la page) alors que le sizerin apparaît détouré  et en plus grand format (surface environ 3/10 de la page)

Mi-octobre est sorti toujours aux éditions Glénat, le livre "Animaux des montagnes"
Sa sortie a fait l'objet d'un fil sur Bénélux : http://www.beneluxnaturephoto.net/forumf/index.php/topic,93086.0.html
Les 114 photos de ce livre proviennent toutes de 35 photographes de l'Agence Naturimages.
Bien que sorti mi-octobre, l'Agence n'a pas encore dû recevoir de l'éditeur Glénat  les cessions de droit car elles n'apparaissent pas encore sur ce relevé.
Il faudra attendre le mois de Juillet.
Avec un format 19 cm x 20 cm, et un prix de vente de 20 euros, avec des photos pleine page, nous pourrions espérer que chaque image rapportera un peu plus que 13 euros aux photographes(voir ci-dessus).
Bien sûr les Éditions Glénat n'ont envoyé qu'un seul exemplaire du livre à l'Agence, les photographes pourront l'acheter au prix fort (19 euros sur Amazon).

Amicalement.

Jean-François


Benoît

Benoît Willemart

livartow

#132
Je trouve cette discussion très très intéressante. La franchise sur ce fil me fait très plaisir.

Disons que comme beaucoup (?), je suis plutôt amateur qui fait de la photo en premier par passion et que, accessoirement, sans que cela demande du temps supplémentaire, je ne dis pas non à quelques euros de gagné (le mot est... soigneusement choisi).

Dans une telle vision de la passion, les microstock est ce qu'il se fait de mieux : juste déposer les images et rien en attendre... pas de sélection et peut-être les quelques euros à la clef. La tentation est réelle... mais mon but n'est pas de tuer la profession... et de laisser la photo nature à sa propre valeur.

Deuxième idée : les agences... et dans le monde de l'amateurisme que je suis, il n'y a que deux noms qui sortent : bios ou naturimages :mrgreen:
En 2008, j'ai tenté les deux agences à montier : Bios ne m'a pas dit non ni même oui, plutôt genre envoyez-nous un CD... Naturimages a été beaucoup plus directe : il y a du bon et du moins bon... puis réponse positive. Après une petite réflexion, les bons contacts avec naturimages ont fait pencher la balance.
Puis est venu le moment d'inclure les iptc, de la compression ajustée : un investissement en temps beaucoup trop long pour quelqu'un qui voit l'image en premier comme une passion... au final, seul deux images se sont retrouvés sur leur liste...

Il faut dire qu'entre temps, j'ai eu des coups de chance pour des ventes directes... des conditions rêvés :
En général, je n'ai presque aucun boulot à faire... au mieux, je vais avec mon DD chez l'acheteur et on fait la sélection ensemble directement en visionnant les RAW.
Et ces ventes coup de chance m'ont permis de gagner près de 400€ net en 2008 et 1700€ net en 2009 (je ne fais de la photo que depuis 5ans). Pour quelqu'un qui ne dépense pas une seule seconde à se démarcher, il y a de quoi être content je pense...
Du coup, l'exclusivité en agence me pose pas mal de problèmes... car pour le moment, je le vois comme "bloquer" une image.

Pour conclure, je percoit les agences comme :
à l'écoute sans aucun doute. Par mail ou ici même uy8
commission trop importante (mais c'est le point de vue de quelqu'un qui n'y connait rien)
élitiste : non
opaque : OUI (quoiqu'on a déjà quelques nouvelles via ce fil... en espérant qu'un jour, les autres agences en fasse autant)

Voilà mon point de vue.

AlexC

Bonjour à tous.

Meilleurs voeux.

Encore une fois merci pour vos interventions, réfexions, remarques.

Mea culpa pour la demande de Franue sur la fin de ce fil, j'en suis à l'origine.

Maladresse de ma part, car c'est surtout le vote que je dois à un moment cloturer afin d'en exploiter les données.

En passant le cap des 100,  on me facilitera la tâche  !!!!

Le fil reste donc ouvert.

Amicalement

Alexandre CUOMO


Naturimages: la photographie est notre seconde Nature :)
http://www.naturimages.com

emmari

#134
Citation de: svt le 11 Janvier 2010, 20:06:16
Un deuxième exemple :
Cession de droit pour 1 photo de locustelle pour Terre Sauvage n°249 : 30 euros. Je précise que cette image apparait sur les pages consacrées au mois du numéro.Dans ce numéro 249, la locustelle a le format carré classique de ces pages (surface de 1/20e de la page)

Cession de droit pour 2 photos d'oedicnème et de sizerin pour Terre Sauvage n°254 : 30 euros. Tiens tiens, les prix ont baissé de moitié du numéro 249 au numéro 254.  Dans ce numéro 254, l'oedicnème a le format carré classique de ces pages (surface de 1/20e de la page) alors que le sizerin apparaît détouré  et en plus grand format (surface environ 3/10 de la page)

Bonjour Jean-François,
Collaborant avec cette revue, je connais la grille de tarif qu'elle applique.
La plus petite taille prise en compte est le 1/8è de page (les images plus petites, appelées 'miniatures' sont payées également au prix du 1/8è).
Le 1/8e de page dans un n° 'normal' de TS (car il y a aussi des hors-séries qui sont tirés à plus faible tirage) est rémunéré 70 euros HT brut.
A noter que pour une vente en direct, cette revue m'a toujours envoyé au moins un n° gratuit de la revue à partir du moment où j'avais au moins une image dans le n° concerné, même pour un 1/8è.
Amicalement.

Edit : Pratiquement toutes les revues ont une grille tarifaire propre, il suffit de leur demander pour les connaître. Désolé pour le HS !

GLaG

 Donc au moins le premier montant indiqué coïncide : 70 euros moins les AGESSA (~10%) divisé par 2 (commission de l'agence), on arrive autour de 30 euros...
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

M@kro

#136
Citation de: GLaG le 11 Janvier 2010, 21:51:21
Donc au moins le premier montant indiqué coïncide : 70 euros moins les AGESSA (~10%) divisé par 2 (commission de l'agence), on arrive autour de 30 euros...
Pourquoi "moins les AGESSA" vu que c'est via une agence ?
En matière d'écologie, on a eu le tri sélectif ... maintenant, on a le tir sélectif

GLaG

 Pour les AGESSA (et CSG/CRDS/...), pour un photographe non affilié :

- quand je vends une photo à Terre Sauvage 'en direct', je fais une note d'auteur et sur le montant de 70 euros versé par Milan je reçois environ 64 euros (le reste étant reversé par Milan à l'AGESSA),

- dans le cas d'une vente via mon agence, sur un montant à 70 euros, l'agence garde 35 euros et je touche 35 euros moins ~9%, soit 32 euros et quelques. Elle reverse 3 euros à l'AGESSA..
(et de son côté l'agence paiera taxe professionelle, TVA et autres qui la feront reverser certainement plus de 3 euros sur sa commission : le statut d'auteur est plutôt intéressant de ce point de vue).
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

HYLA

#138
Le débat autour des montants perçus par l'agence me surprend de votre part, car comme je l'ai dit plus haut, commercialiser soi même ses images nécéssite du temps et de l'argent, en terme de déplacements teléphone courriers envois etc...Pour l'avoir pratiqué je puis vous dire que ce n'est pas une sinécure.
Se dire après coût, que 50% pour une image ça fait beaucoup pour l'agence ou peu pour l'auteur, est un peu facile. Etes vous sûrs que vous l'auriez placée vous même cette image ? car faire un "coup" de temps à autre, tout le monde en est capable, mais assurer une continuité dans des parutions est une autre affaire.
personnellement, mon choix est fait, je ne suis pas pro et je n'ai pas les moyens de contacter toutes les sources possibles de diffusion d'images,  je fais donc confiance à une agence pour gérér au mieux mon stock d'images, sans états d'âme.
quand à l'élistisme qui "serait pratiqué" par les agences, là je suis encore plus acide, car on rejoint la position de ceux qui veulent jouer, mais qui refusent les règles quand ils perdent.
C'est le même comportement pitoyable que l'on observe après les résultats des concours, où ceux qui n'ont pas vus leurs images se faire primer, critiquent les jurys. On est dans l'atavisme profond, dans la frustration, la gestion du "moi" : mes images sont pourtant les meilleures, pourquoi ne sont elles pas publiées ou gagnantes ?
Il faut arrêter de délirer, une agence ne vend que les images qu'on lui achète, c'est le client qui choisit en fin de compte et certains photographes vendront plus d'images que d'autres, tout simplement parce qu'elles conviennent à un usage. Je me marre quand je vois sur ce forum des gens critiquer des images trop cadrées, alors que sur la plupart des publications ces images seraient les bienvenues et conviendraient à bien des utilisations, alors que le piaf à cent mètres sur un piquet dans une lumière fluo bricolée, n'aura que très peu de chance de convenir à une illustration.
Soyez réalistes.


Cédric Girard

Bonjour

Je pense pour ma part que les agences sont une source de revenus complémentaires pour celles et ceux qui font de la vente directe ; mais de là à en vivre, je ne crois pas...

Quelques remarques :
- au niveau du nombre de photos visibles sur le site de l'agence (dans mon cas chez BIOS) : 296 images visibles en ligne, mais +600 en réalité car en attente de transfert (ma faute ça), et 1 vente sur 5 réalisée sur des photos... non sélectionnées initialement  :mrgreen:  (voilà qui fausse les chiffres !)
- les agences permettent de placer des photos là où les photographes ne peuvent pas "facilement" se placer (dans mon cas : des revues comme Cheval Magazine, des cessions avec exclu sur 1, 2 voire 3 ans chez de gros éditeurs en cartes postales ou calendriers, et évidemment tout ce qui est clients étrangers, même si j'ai déjà vendu en direct en Suisse, Belgique et Hollande)
- les photos qui se vendent sont celles qui correspondent à une demande, pas celles qui plaisent aux photographes !

Ce dernier point est essentiel... Il m'arrive de faire des photos "cucul" de p'tit chaton en studio dans un petit panier, c'est pas parce que j'adore ça par dessus tout, c'est parce que j'ai de la demande sur ce type de photo ! C'est stupide, mais quand on devient professionnel, il faut aussi savoir faire du "commercial"... La photo plaisir avant tout, mais parfois, savoir cadrer horizontal / vertical, savoir faire des plans larges / plans serrés, prévoir la marge, le titrage, etc. dès la prise de vue, ça fait aussi parti du "métier" même si c'est chiant !
Cédric (Aube, France)
"Quand la pie pète, le geai ricane" (proverbe ornitho) - Le blog photo nature et le livre !

HYLA

Tout à fait d'accord avec toi (cédric) vouloir publier des images ou les voir publiées,c'est aussi accepter de faire des images que l'on aurait pas eu le soin de réaliser auparavant. C'est cette fameuse attitude commerciale qui manque à beaucoup d'amateurs, qui ne souhaitent finalement qu'être reconnus pour leur travail habituel, et non répondre à une demande qui se situe sur un marché.
moi aussi je fais des images qui ne flatte pas mon égo, des crottes de cerfs ou de chevreuils par exemple, mais ces images correspondent à un besoin(y a pas de jeu de mots!) et vont grossir une photothèques de 25000 images classées, qui me permettra quelquefois de répondre à une demande précise de l'agence.



catherine

Bonjour,

J'arrive tard sur ce fil, mais les commentaires et discussions étaient passionnants. Je suis bien sur d'accord avec ceux qui pensent que les microstocks sont un non-sens, très dangereux pour notre métier, là je parle des photographes et des agences traditionnelles. Cependant si le microstock existe c'est peut être parce que les agences traditionnelles ne se sont pas adaptées assez vite à l'évolution. Biosphoto est bien sur une agence traditionnelle, 23 ans d'existence, 400 photographes..., un réseaux de partenaires étrangers, 1 700 000 € (c'est contre l'opacité :!:) de C.A.  en 2008 et 2009 etc, etc. Pour les tarifs, nous ne les donnons que sur demande à nos photographes, il faut cependant savoir que nous avons avec beaucoup de nos clients des accords particuliers (souvent imposés par les groupes auxquels ils appartiennent). Les exclusivités sont souvent négociables dans l'espace et/ou le domaine d'utilisation. Mais le but d'une agence n'est pas d'empêcher le photographe de vivre, au contraire. Il s'agit d'une collaboration, même si certains en doutent, on le fait plus ou moins bien, parce qu'on a plus ou moins de feeling avec les personnes, mais en tout cas on essaie. Nous sommes là pour guider le photographe vers plus de qualité, l'orienter parfois vers des sujets auxquels il n'aurait pas forcément pensé, mais ce qui est sur, c'est que c'est lui et lui seul qui crée l'image. Et notre plaisir, peut être le but de notre boulot, c'est d'être étonné par des images. Ces images là on se fait une vrai mission de les proposer et de le faire publier.
Et puis il y a toutes les images qui font le quotidien de l'illustration, les crottes de cerfs d'hyla par exemple sont très utiles, beaucoup plus qu'un bel héron cendré.
Quant à l'élitisme, bien sur qu'il existe dans les agences, nous voulons diffuser le meilleur, nous le revendiquons. Et c'est pour ce choix, cette sélection que les clients viennent chez nous plutôt qu'ailleurs.

http://www.biosphoto.com


sylvain74

Ah ben voilà que le fil s'enrichis enfin d'un autre interlocuteur, de choix, avec l'intervention de Catherine (qui je suppose, bosse à Bios..).
Je retient un élément et merci de l'avoir donné, c'est le CA. Divisé par le nb de photographes (400) puis redivisé par deux pour retirer la part qui reviens à l'agence, il reste un peu plus de 2000€/photographe.
Bon je sais, mon raisonnement est bancale car je suis bien conscient que les 400 dont il est question n'ont pas le même nombre d'images placées et ne font sûrement pas des ventes de façon également réparties. Ce que j'en déduis, c'est qu'une mince partie des ces photographes peut envisager d'avoir un revenu annuel correct (j'entends par là payer son matos, ses charges et arriver en plus à manger) (même si je ne doute pas qu'il faille là aussi des entrées autres) et une très grande partie touche quelques kopeks, ce qui fait toujours plaisir quand on veut changer de boîtier ou acheter un nouvel objo.

Finalement ce fil rejoint celui ouvert par Emmari et il apparaît très clairement qu'un photographe doit pouvoir varier un maximum ses sources de ventes, voir envisager d'avoir une autre activité en plus. Je parle là de ceux qui souhaite en vivre à peu près.
Ceci étant ça ne semble pas être une nouveauté, peut-être juste que le phénomène s'est accentué via la concurrence des microstocks, la baisse globale des prix des images (y a bien un lien...), la dématérialisation lié au numérique qui incite bon nombre de clients à croire (ou à vouloir nous faire croire qu'ils croyent.. :mrgreen: ) que la photo est gratuite.

En tout cas, merci aux agences qui mettent les mains dans le cambouis en participant à ce fil instructif.

-sylvain-

seb613

Citation de: catherine le 13 Janvier 2010, 14:54:48
. Cependant si le microstock existe c'est peut être parce que les agences traditionnelles ne se sont pas adaptées assez vite à l'évolution.

Oui et si elles ne bougent pas très vite elles vont subir le même sort que les majors dans la musique.
Si vous restez simplement des distributeurs d'images vous vous ferez bouffer par les microstocks
1- parce les systèmes de communication ayant évolués, dans tous les domaines les relais  finissent par disparaitre peu à peu. On le voit avec les témoignages sur ce topic les photographes peuvent plus facilement démarcher vos clients. On voit aussi des iconographes faire leurs courses directement chez flickr
2- la masse des microstocks avec leur stock mondial (et le dumping des tarifs qui va avec) vous écrasera.

A mon avis les agences tel qu'elles existaient sont mortes , tout comme est mort le photographe qui ne faisait que de la photo.
Il faut devenir son propre diffuseur et/ou être à l'origine ou à l'amont de projets réunissant photographes et éditeur
"Le savoir humain sera rayé des archives du monde avant que nous ayons le dernier mot d'un moucheron" J.H. Fabre

HYLA

Salut catherine,
je pense que l'élitisme qu'évoquaient certains intervenants sur ce fil, faisait référence aussi au fait que l'on "placerait ?" en priorité les images de certains photographes avant de proposer les "leurs"...

AlexC

Un grand merci à Catherine pour son intervention sur ce fil !

Pour info: Catherine est LA BOSS et non pas bosse pour Bios.  fhfh http://www.biosphoto.com/


Alexandre.

ps: plus que 1 vote et nous sommes à 100 ! uy8
Naturimages: la photographie est notre seconde Nature :)
http://www.naturimages.com

catherine

Je crois que les agences traditionnelles vont continuer à vivre si elles sont dans une niche particulière, ce ne sont plus simplement des images qu'on vend mais aussi un contenu, une connaissance, un savoir faire. Et donc une sécurité pour le client. Bien sur il y a des iconos qui vont faire leur marché chez Fotolia ou d'autres, souvent obligé par leur hiérarchie pour que l'image coute moins, mais elle préfère venir dans des agences "sures" où elles n'ont pas à vérifier tous les noms d'espèces par exemple.
Quant à faire le choix directement dans les sites des photographes, bien sur que c'est possible et super agréable, mais le choix est réduit par rapport à celui d'une agence, et il faut adapter sa façon de travailler à autant de sites qu'il y a de photographes et l'air de rien pour un professionnel c'est pas pratique. Si vous chercher une bergeronnette sur notre site vous en trouverez presque 500 de dizaines d'auteurs, c'est à dire que ces 500 images là ont été choisies parmi des milliers. C'est ça qui fait la force et l'utilité des agences. Et le complément de ressources pour les photographes.
Pour l'élitisme, vous avez surement raison, Hyla, dans l'interprétation qui était faite du mot. Mais alors cette notion nous échappe.

http://www.biosphoto.com

patrickD

La notion d'élitisme dont fait référence Hyla s'appelle du copinage.
Dans ce que dit catherine on retrouve la notion d'élitisme dans le sens ou il n'y a que le meilleur.

sylvain74

Citation de: seb613 le 13 Janvier 2010, 15:30:51
Citation de: catherine le 13 Janvier 2010, 14:54:48
. Cependant si le microstock existe c'est peut être parce que les agences traditionnelles ne se sont pas adaptées assez vite à l'évolution.

Oui et si elles ne bougent pas très vite elles vont subir le même sort que les majors dans la musique.
Si vous restez simplement des distributeurs d'images vous vous ferez bouffer par les microstocks
1- parce les systèmes de communication ayant évolués, dans tous les domaines les relais  finissent par disparaitre peu à peu. On le voit avec les témoignages sur ce topic les photographes peuvent plus facilement démarcher vos clients. On voit aussi des iconographes faire leurs courses directement chez flickr
2- la masse des microstocks avec leur stock mondial (et le dumping des tarifs qui va avec) vous écrasera.

A mon avis les agences tel qu'elles existaient sont mortes , tout comme est mort le photographe qui ne faisait que de la photo.
Il faut devenir son propre diffuseur et/ou être à l'origine ou à l'amont de projets réunissant photographes et éditeur

Je rebondis sur ces propos:

Effectivement je ne suis pas loin de penser également que face aux microstock, Flickr et surtout les quelques géants (Getty...), il ne doit pas être simple pour une agence traditionnelle de se maintenir sur le marché en étant juste une plateforme de diffusion d'image. J'entends bien le fait que la spécialisation des agences nature, par rapport à leur contenu scientifique, les places peut-être un peu à part du fait de leur capacité à vendre des images parfaitement légendées, mais je doute que ce soit suffisant.
Et du coup, je me dit qu'une des pistes serait que ces agences deviennent des producteurs de contenu et non plus des diffuseurs. Elles connaissent les clients et leurs besoins, doivent même pourvoir les anticiper d'un poil en reniflant les tendances. Pourquoi ne pas imaginer un fonctionnement où les agences serai partie prenante dans la production des images ou des sujets, en définissant par avance la cible à qui on tentera ensuite de vendre, voir en ayant même anticipé via une pré-vente (ou un accord...).
Bon je sais je rêve un peu là, car les agences plus classiques (en photojournalisme) qui pouvaient monter des sujets et envoyer des photographes pour les réaliser, et bien soit elles ont justes mis la clef sous le paillasson, soit elle ont changé de mode de fonctionnement. Pareil pour la presse, qui n'engage plus que très exceptionnellement des frais par avance pour un sujet et préfère de loin que le photographe prenne tout les risques en termes d'investissement de temps, de travail et d'argent avant de peut-être acheter le sujet.

Il y a une chaîne "solidaire" dans ce fonctionnement qui a été brisée et le photographe seul ne peut que difficilement assumer seul ce qui auparavant était considéré comme une prise de risque partagée. Ainsi fragilisé, le métier se réorganise comme il peut.
Est-ce que les agences traditionnelles peuvent ou veulent se ré-investir dans la production?

-sylvain-

(PS: désolé, je suis pas dans les petits papiers le Bios et je pouvais pas, même si je m'en doutais, deviner quelle était la fonction de Catherine  :mrgreen: )

franue

Bon on a bien fait de ne pas arrêter, n'est-ce pas Alex  :mrgreen: uy8

Merci pour ces dernières interventions, très enrichissantes.
Et après ça, on va dire qu'on est opaque  :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

A+
Franue


Sans nature pas de futur<br />http://www.photoceane.com