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Levé 4h45 hop, petit-déj hophop, douche, hophophop et, c'est parti.  protocole connu
6h00 et pas grand chose, récupération du camarade Viddock au lieu prévu dans la procédure. Viddock, que nous désignerons désormais sous les initiales de David V. (pour d'évidentes raison de cofidentialité) s'extirpe de sa limousine de Belfort, aussi sombre qu'un lendemain de promesses électorales, pour me rejoindre dans Simone. Nous prenons la petite route ad-hoc que la gelée fait scintiller dans mes phares. Le redoux quasi permanent maintenant me permet de nous amener au plus près.
On passe à la grimpette dans le noir, en évitant de se casser la gueule sur les dernières plaques de glace qui font de la résistance. Au loin un mouflon nous chuinte. La lune éclaire si fort la scène que j'ai failli me tromper de chemin. Un dernier raidillon bien traitreux avant de rejoindre la barre rocheuse que j'affectionne tant... La pente est raide et le sol a une facheuse habitude de se foutre le camp dès qu'on lui pose le pied dessus, sans compter branches etc. Et... Interdiction de tomber.David V. suit.
Bref, on finit par rejoindre le spot conjointé. Je me déleste du sac et désigne quelques arbres qui filent dans la combe et me sépare de David V. pour aller me poster une trentaine de mètres en contrebas. On a quoi à attendre : une heure ?
A quoi penser pendant cette heure ? A rien.  Je me dis juste que si la souche derrière laquelle je suis postée était plus sympa j'aurais pu poser ma tête contre elle... De l'autre côté de la vallée le bleu de l'aube rase les crètes. Reste plus beaucoup de mousse à raser. Le champ de vision s'ouvre, et... je vois que je suis super mal placé. Dans une espèce d'effondrement terreux d'une dizaine de mètres qui m'empeche de voir plus loin que le bout de mon nez.
Bouger pas Bouger ? Générallement dès que je bouge, je ne trouve pas de meilleure conditions et je me fais gauler. Oui, mais là... je ne vois vraiment rien, et j'entends des craquements en contrebas dans la combe.  Peu à peu les futs des arbres sortent de l'anonymat. Bouger... maintenant, parce qu'après ce sera trop tard. Moralité encore une fois je me demande si j'ai eu une bonne idée. Je suis à moitié à découvert (ou à moitié couvert), derrière quelques petits troncs maigrelets. Bon ! De toute manière, plus question de bouger maintenant. Advienne que pourra. Et l'attente reprend.
C'est toujours un truc qe je trouve fascinant. Regarder un buisson et soudain constater qu'il n'y a pas qu'un buisson. Les mouflons sont là. Tout à coté. Heureusement je n'ai pas pris l'extender... J'ai regardé le boitier, pour l'instant vitesse 1/5... va falloir attendre, sans bouger. Comment se fait-il que je ne fasse pas gauler ? J'en compte 3. J'en entends d'autres plus haut dans la combe, mais pas question de moufter... La lumière se traine. Nom de dieu ! Je vais me faire gauler et ils vont se foutre le camp. Pourquoi ne sont-ils pas barrés. De temps en temps, je vois le regard de l'un d'entre eux qui passe sur moi, et ils continuent de mouflonner comme si de rien n'était. 1/15. La lumière se traîne... Un appui, il faut que je me trouve un appui.

La 1 et la 2

On se regarde eux et moi. Ils n'aiment pas le bruit du déclenchement. Ça les agite. Ils passent à droite et à gauche, essaient de monter pour mieux voir. Quand j'arrête de déclencher, ils se remettent à brouter. Et ça dure.  Ils ont à quoi 20 mètres ? 30 mètres ? La problématique du cadrage prend tout son poids, j'ai du mal à mettre tout l'animal dans une seule image. Comment cadrer ???
Peu  à peu ils s'intéressent moins à moi. Ils ne m'oublient pas, non, Il y a toujours un oeil sur moi, mais je n'ai plus tant d'importance. Je ne dois pas leur faire l'effet d'un prédateur particulièrement redoutable... A moins que ce ne soit que parce que personne n'a sifflé la fin du match.
D'ailleurs j'en viens à me demander comment je vais faire pour sortir de cette impasse. Et david V. que devient-il ? Finalement ils se décident à riper en douceur et remontent la combe.
Grand soupir... Je ne les ai jamais eu si près.

La 3 et la 4

la 5 et la 6

la 7 et la 8

la 9 et la 10

Je pose la question rituelle à David V. Les a-t-il vu ? Non ! trop mal placé... seulement entendus... Il n'a pas voulu se déplacer de peur de me pourrir la rencontre...
Bon ! il est temps de reprendre la progression. Je le fais passer devant. En longeant le tombant rocheux... si on a un tout petit peu de chance, on peut croiser le reste de la bande. Sinon il y a un grand  rdv à cervidés, plus haut.
Très vite david V. repère une forme. Nous voici à nouveau à plat ventre. A force je finis par distinguer sous une souche un petit bout de morre blanc qui rumine. Chacun entame son approche ? centimètre par centimètre, gagne du terrain... jusqu'à parvenir à quoi... 20 mètres. Je communique par gestes avec david V. cahcun derrière sont arbre... La brebis se lève... pose... Tranquille... Pas normal, on dévide de faire marche arrière. C'est vrai ! Qu'est-ce qu'elle a cette bête ? Sourde ? Aveugle ? Malade ? Pourtant, ça n'a pas l'air, à la voir poser comme ça, façon miss mouflonne hivers 2008. A moins qu'elle ne soit prête d'agneler ??? Fin février ??? C'est tout de même 3 semaines trop tôt  par rapport aux plus précoces !
On s'interroge tous les deux, sans comprendre... Comment se fait-il qu'elle n'est pas foutue le camp ? En même temps elle n'avait pas l'air particulièrement stressée ni rien.
Bon, on repart A peine a-t-on fait 20 mètres qu'une autre brebis apparaît dans le bartas. Cette fois c'est l'animal qui nous dépiste en premier. Elle s'éloigne... là aussi d'une manière inattendue, débonnaire. Elle se met à distance, 100 mètres, à découvert, elle broute.

la 11 : miss mouflonne hivers 2008

Moi qui ai plus l'habitude d'entendre les chuintements puis plus rien... Incroyable ! Mais qu'est-ce qu'ils ont les mouflons aujourd'hui ? On re-re-reprend la progression. J'indique la prochaine étape à david V. (autre seuil rocheux qui va nous servir d'abris)... quand  deux clébards déboulent. Un noir et un blanc. Un jeune et une vieux. Genre cocker ou mitigé setter. Ils sortent du fourré en silence à 50 mètres de nous. Dès qu'ils nous voient, ils gueulent. La mouflonne (toujours dans les parages...) prend la pente tout schuss et passe à moins de 10 mètres de nous. Elle s'ensuille la barre rocheuse comme si les 1000 démons de l'enfer lui chauffaient les basques.
Mais d'où sortent ces clébards ? On est à 1400 – 1500 mètres, la première maison habitée est à plusieurs kilomètres, la route la plus proche est un cul de sac et on en vient . Alors ? Chiens errants ? Non, dixit david V. Trop propres. Selon lui ça sent plutôt le chien de bracos. Silencieux sur le gibier et gueulard sur les gens.
Fin de séance pour nous... Et pour eux aussi d'ailleurs... Et pas mal de questions sans réponses. Quid de la brebis ? Les approches étaient bonnes, certes... mai là !
D'un autre côté un type qui m'aurait dit : Viens avec moi faire du portrait de mouflon au 300 dans les bois en hivers...
Et quid des deux clébards.
Quelque-chose me dit qu'on a sans doute sauvé la vie de cette bête. Les deux chiens ont finis par repartir par le haut, là d'où ils venaient.

Vichtre, quel récit, je me croyais à tes cotés. 2 6 11 mon tiercé gagnant.
A+

comme convenu je t acherai ,des que je serai revenu de mon escapade solognote,de mettre les photos de miss mouflon 2008 ! on se serait cru a la montee des marches du festival de cannes !! l occasion de constater que le 400D du cantalou(que je remercie une nouvelle fois pour cette magnifique journee ) est beaucoup plus silencieux que le 30D du berrichon !
certes l approche a ete bien menee,mais cotoyer le mouflon d aussi pret,(meme si je ne suis pas un specialiste),les voir aussi sereins ,est je le sais ,un moment rare...des animaux en confiance,qui tolerent votre presence et semblent vous accepter parmis eux...un moment a part...que seuls l aboiements de ces deux chiens errants est venu rompre. et comme un dernier signe de confiance leur ligne de fuite les a fait passer a quelques metres de vos deux serviteurs ...la crainte n etait pas de ce coté ...j ai ensuite pris plaisir a les voirs fuir ,dans un elan tout ce qu il y a de plus sauvage...ciao les mouflons et a la prochaine!!

david v....mais biensur ou avais je la tete !!! david VINCENT il les a vu !!! mais non pas les extras terrestres les mouflons

un bien bel instant,joliement narré et tres bien illustré.quel complicité dans votre approche! chapeau messieurs on s y croirait! le seul bruit devait etre numerique mais a cette heure pouvait il en etre autrement? des moments rares  et precieux incontestablement
béatrice

Très très beau récit et bravo pour ces portraits.
Félicitations pour ces moments de bonheur que vous avez vécus.
@+

Merci pour vos passages.
hé bé ! Où est-ce qu'il se cache mister Viddock... J'espérais sa vision de miss mouflonne hivers 2008.
Par ailleurs ce fut une expérience assez étonnante. Je ne pensais pas qu'il serait aussi compliqué de sortir quelques photos de cette rencontre, mais la grande proximité est compliquée à gérer, surtout à 1/25... et impossible de gagner en profondeur de champ...
Les portraits verticaux sont des recadrages d'horizontales, pour cause d'éléments disgracieux.
J'en rajoute une

pour ce week end je suis en sologne , les photos etant  sur mon pc....je suis chez mes parents donc de passage mais des que je rentre chez moi hop compression et hop benelux.tu les auras lundi soir...peu de difference avec les tiennes,peut etre un peu moins de bruit mais bon entre 1600 et 1000 iso faut pas rever! par contre je me trompe peut etre mais tu devrais verifier si tu n as pas majoré la netteté sur tes reglages boitiers (j avais du te le dire la derniere fois et peut etre que je me trompe mais peut etre que la nettete boitier(je ne parle pas du post trautement dpp) est majoree jettes y un coup  d oeil on sait jamais)...moi c est plutot cadrage que j ai merdé tu verras pourtant on peu pas dire qu on a pas eu le temps!!...UNE papatte en moins par ci un tronc d arbre par la....on a beau le savoir dans l action on oublie tellement de truc quand on est pas photographe... on se tiens au jus
amicalement david

Belle sortie,les conditions etaient difficiles.Le mouflon au 1/25,faut pas trembler.
La 6 est tres bien.

je t ai laissé un MP.tu me diras si je me suis trompé tiens moi au jus
david

Dommage pour le bruit et le manque de netteté de certaines, mais vu les conditions de lumière tu pouvais difficilement faire mieux.
Et bravo pour le récit et pour l'approche! approcher les mouflons d'aussi prêt c'est un petit exploit!

bon je suis reviendu de  sologne comme promis je t en met deux ou trois de miss mouflonne 2008 et de celle qui a suivit un peu plus haut au pied de la barre rocheuse

une autre avec un arbre evidement...

voilou

la un peu mieux peut etre mais sans les pattes biensur...

toujours sans les pattes mais avec un fond moins cramé par la neige derriere d ailleurs c est la deuxieme memere

et une derniere un peu moins nette mais juste pour vous montrez a quel point elle avait l air stressée je dirai meme terrorisee...

Salut camarade.
Dame mouflonne n'est d'ordinaire pas si complaisante.
Il ne te reste plus, maintenant que tu as eu un premier contac avec cette bête, à faire une nouvelle tentative...
Et puis essayer chamois, renard, blaireau, martre, etc...

et oui que de travail monter ,descendre, grimper, se lever a 4h du mat,marcher dans la neige( tiens ca tombe aujourd hui),glisser et se casser la gueule bref que du bonheur vivement la prochaine!!!