Pour une photo équitable, par l'agence Biosphoto

Démarré par Diane, 28 Novembre 2008, 16:55:33

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Diane

Bonjour,

Je ne sais pas si c'est la bonne section pour poster çà. Les modérateurs corrigeront au besoin.
Il me semble que le sujet n'a pas été encore abordé dans ce forum, alors je fais passer l'info. (Là aussi, si c'est une "redite", zappez le fil...)


L'agence Biophoto diffuse un communiqué intitulé "Pour une photo équitable".

Vous pouvez le télécharger ici, ou le lire ci-dessous.

Citation
Pour une photo équitable

Chaque année le prix des photos baisse, inexorablement. Les raisons sont multiples, parmi
lesquelles l'utilisation généralisée du numérique et l'idée reçue selon laquelle tout le monde serait
capable de produire de belles images, vient ensuite l'ouverture des photothèques en ligne avec
possibilité d'acheter mondialement, pour finir par l'apparition des agences de microstocks,
euphémisme pour parler de micro prix.
La profession est tellement abasourdie par ces changements, que le Libre de Droit, frayeur des
années 2000, passe pour un vaillant défenseur du droit d'auteur.
Le but de cette chronique n'est pas de crier au loup, mais plutôt de nous interroger sur le sens
profond de cette mutation et de ses conséquences.
Chaque produit a un coût qui dépend de sa nature même et en grande partie de la région du
monde où il a été cultivé ou fabriqué. Des citoyens de pays en développement gagnent pour
fabriquer des objets de grande consommation mondiale souvent moins de 100 US $ par mois. On
peut penser que cela est choquant - ou pas - mais ce dont on est sûr, c'est que ces pays
émergents verront sous peu le niveau de vie de leurs habitants augmenter.
Maintenant regardons la situation de la photo, principalement produite dans les pays occidentaux,
où le salaire minimum moyen est d'environ 1000 € par mois, par des photographes professionnels
qui eux ont vu leurs revenus chuter de 30 à 50 % depuis 5 ans. Je parle bien sûr uniquement de
ceux qui sont encore photographes.
La question qui se pose est de savoir si il y a encore une place pour la photo ou tout au moins
pour les photographes. Seraient-ils, comme les derniers Dodos, voués à disparaître alors que la
photo est partout, dans chaque moment de notre vie ?
Le monde serait-il devenu schizophrène ? Sans doute.
Mais nous avons le pouvoir, chacun d'entre nous, photographes, agences, éditeurs, rédacteurs de
magazines, publicitaires, de nous interroger et d'agir. Les deux premiers peuvent décider de ne
pas vendre si le prix proposé est trop bas et sans rapport avec le travail fourni, les autres peuvent
décider d'acheter les photos juste un peu plus cher.
Inimaginable ? Non, il y a d'autres exemples. Des milliers de consommateurs sont prêts à payer
leur café 30 % de plus parce qu'il est est équitable et que ce prix juste permettra à de petits
producteurs et à leur famille d'avoir une vie décente.
Lorsque l'on achète une image 1 euro, permet-on au photographe une vie décente?
Pour arriver au salaire minimum mentionné plus haut, il faut vendre 1000 images, (2000 si les
images sont vendues par une agence). Combien d'images doivent être produites pour en vendre
2000? En tout cas plus que ne le peut un seul photographe par mois!
Si les photographes ne peuvent pas vivre de leur travail, ils vont disparaître. C'est une évidence.
Dans le meilleur (ou le pire) des cas, ils continueront la photo comme un hobby.
Qui fournira alors, les photos de nos magazines, de nos livres? Des grosses agences
photographiques internationales propriétaires de leur fonds qui imposent une vision unique du
monde et des amateurs...
Amateur n'a rien de péjoratif sous les touches de mon clavier. Le photographe amateur fait des
photos parce qu'il a rêvé devant des images de professionnels et il a mis sa patience et sa
passion à tendre vers l'excellence que représentait ces modèles. Cependant l'amateur, par son
statut même, n'a pas les exigences du photographe professionnel. Exigences de rentabilité
financière, puisque son revenu vient d'autres sources et exigence créative, car il a le choix de ne
produire que des images qui lui font plaisir.
Le corolaire de cette situation, c'est la disparition de la plupart des photographes qui faisaient par
leur nombre et leurs multiples créations la richesse des fonds photographiques. Cette perte de
talent, d'originalité et de diversité ne va pas se voir tout de suite. On s'habitue facilement à la
banalisation des images qu'on nous propose. Le processus a déjà commencé.

Réfléchissons ensemble à nos responsabilités dans le processus.

Une chose est sûre : pour que la photo soit durable, elle doit être équitable.

Catherine Deulofeu
Fondatrice de l'agence Biosphoto


emmari

Chacun devrait être signataire de ce texte si judicieux.
Donc je signe, je soutiens, et pas seulement parce que je fais partie de la grande famille Biosphoto.
A diffuser sans modération.
emmari

GLaG

 J'avoue que la fin du texte n'est pas très claire : le texte attaque-t-il les photographes qui vendent à bas prix (micro-stocks..), ou l'ensemble des photographes qui n'ont pas la photo pour revenu principal (comme semble le dire la fin du texte) ?
Il me semble que pour si on vise la diversité, la créativité, l'originalité.., le fait de voir ainsi des sujets, des styles, photographiés bien qu'ils ne soient pas directement rentables ne devrait pas être une crainte.
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

emmari

#3
Citation de: GLaG le 28 Novembre 2008, 18:11:51
J'avoue que la fin du texte n'est pas très claire : le texte attaque-t-il les photographes qui vendent à bas prix (micro-stocks..), ou l'ensemble des photographes qui n'ont pas la photo pour revenu principal (comme semble le dire la fin du texte) ?

C'est pour moi très clair, ce texte est un plaidoyer pour le photographe, espèce en voie de disparition, pas une invective contre qui que ce soit : "Mais nous avons le pouvoir, chacun d'entre nous, photographes, agences, éditeurs, rédacteurs de magazines, publicitaires, de nous interroger et d'agir. Les deux premiers peuvent décider de ne pas vendre si le prix proposé est trop bas et sans rapport avec le travail fourni, les autres peuvent décider d'acheter les photos juste un peu plus cher." Tout est dit.

Hufsa

Citation de: emmari le 28 Novembre 2008, 18:16:37
C'est pour moi très clair, ce texte est un plaidoyer pour le photographe, espèce en voie de disparition

Le photographe "animalier" n'est pas encore en voie de disparition, mais la biodiveristée je crois bien que...

emmari

Biodiversité, photographe de nature, expert-naturaliste... tous dans le même sac, celui de la disparition, malheureusement.

Hufsa

Citation de: emmari le 28 Novembre 2008, 18:40:37
Biodiversité, photographe de nature, expert-naturaliste... tous dans le même sac, celui de la disparition, malheureusement.

Moralité de l'histoire devenons tous photographe professionnel du béton armé  :mrgreen: Arg un topic qui risque de faire des vagues !!! je  :arrow:

insights

Citation de: Diane le 28 Novembre 2008, 16:55:33


Chaque année le prix des photos baisse, inexorablement. Les raisons sont multiples, parmi
lesquelles l'utilisation généralisée du numérique et l'idée reçue selon laquelle tout le monde serait
capable de produire de belles images, vient ensuite l'ouverture des photothèques en ligne avec
possibilité d'acheter mondialement, pour finir par l'apparition des agences de microstocks,
euphémisme pour parler de micro prix.
Certes mais que font concrètement les agences contre ces pratiques illégales mais que personne n'ose attaquer?

Citation de: Diane le 28 Novembre 2008, 16:55:33
Bonjour,

des photographes professionnels qui eux ont vu leurs revenus chuter de 30 à 50 % depuis 5 ans. Je parle bien sûr uniquement de ceux qui sont encore photographes.
Et de combien ont baissé les tarifs de ventes des agences en 5 ans!?!?  Et ces photographes qui ont pu supporté une baisse de 50% de leurs revenus devaient plus que bien gagner leur vie pour continuer de vivre malgré cette baisse non? Ces photographes qui ont perdu tant de revenu vont attendre de ne plus vivre de leurs images pour réagir et trouver des solutions?

Citation de: Diane le 28 Novembre 2008, 16:55:33
Des milliers de consommateurs sont prêts à payer
leur café 30 % de plus parce qu'il est est équitable et que ce prix juste permettra à de petits
producteurs et à leur famille d'avoir une vie décente.

Le principe du commerce équitable est justement de supprimer les intermédiaires qui payaient une misère le fruit du travail des producteurs et profitaient de marges énormes lors de la revente au consommateurs.

Le principe du commerce équitable est aussi que cela profite au consommateur. Madame Deulofeu ne doit pas souvent acheter de café équitable parce qu'il y a belle lurette que le café équitable n'est plus 30% plus cher mais 20% moins cher qu'un café de grande marque.

Sur le principe du commerce (photo)équitable qui sont les producteurs et qui sont les intermédiaires?
Si 50% de marge sur les ventes de photos revenant aux agences me paraissait justifié à l'époque de l'argentique où tout le boulot de référencement d'archivage etc était fait par l'agence(le photographe filait ses dias et basta)et représentait un cout important, avec le numérique maintenant on demande au photographe de se taper une bonne partie du boulot d'éditing(légendage, mots clés etc) pour toujours 50% du prix des ventes, et on parle de photo équitable?

Citation de: Diane le 28 Novembre 2008, 16:55:33
Amateur n'a rien de péjoratif sous les touches de mon clavier. Le photographe amateur fait des
photos parce qu'il a rêvé devant des images de professionnels et il a mis sa patience et sa
passion à tendre vers l'excellence que représentait ces modèles. Cependant l'amateur, par son
statut même, n'a pas les exigences du photographe professionnel. Exigences de rentabilité
financière, puisque son revenu vient d'autres sources et exigence créative, car il a le choix de ne
produire que des images qui lui font plaisir.
Le photographe amateur vend aussi des photos que ne font pas les pro.
Combien y-a-t-il de photographes amateurs chez bios sur les 400 photographes que compte l'agence, et que représente leur part en nombre d'images? et en vente?

Alors oui le monde de la photo est en crise, oui les auteurs photographes(les autres ne se portent pas si mal) gagnent de moins en moins d'argent, mais ils apprennent aussi à s'organiser et souvent sans les agences. si les photographes disparaissent, les agences auront disparu avant eux.


GLaG

 Je rejoins tout à fait cette analyse...en particulier sur les % prélevés par les agences qui me semblent moins justifiés qu'il y a 10 ans, et qui incitent les photographes à développer la vente en direct.
Et aussi sur le rôle des amateurs qui fournissent aussi (et entre autre, à Bios) des images que les pros ne font pas (pas assez vendables, rentables...) et contribuent à la diversité. Et il me semble bien que BNP en est une excellente illustration...
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

Remy.B

Les agences vont disparaitres, c'est certain. Avec le developpement du net, des forums, des sites internet etc elles n'ont plus de raison d'exister
Rémy

Pudro

Tout à fait pertinent en effet.

Ce sont les amateurs qui sont sources de "photodiversité" au sein des agences, notamment en passant du temps sur des sujets peu courus par les pro, pour des raisons multiples.
D'autre part, je m'étonne d'entendre encore le discours selon lequel les amateurs sont en partie responsables de la mort du marché de l'image.
J'ai beau feuilleter beaucoup de magazines, j'ai le sentiment que l'on voit finalement assez peu de noms d'amateurs dans les colofons.

Par contre, les noms de microstock eux fleurissent à tout va.
Dès lors, quant on parle de commerce équitable on évoque essentiellement le fait qu'une bonne part de l'enjeu réside dans le fait que le consommateur doit accepter de payer un peu plus cher pour contribuer à cette notion d'équité.  Même si, comme le dit Christophe, cette tendance change un peu.
Dans le cas de la morosité du marché professionnel, je m'interroge sur l'état d'esprit des éditeurs de tous poils qui se fournissent allègrement dans ces agences à 2 balles que sont les microstock.
Vous avez vu pour autant le prix des mag ou des publications diminuer vous ?
Dans ce cas, à qui profite le "crime" ?

Franck
Franck Renard/Spa - Belgique

XavC


Citation de: Pudro le 04 Décembre 2008, 22:04:45
Tout à fait pertinent en effet.

Même avis  :mrgreen: :mrgreen:

Moi aussi un peu sceptique, ou en tout cas, interrogatif face à cet éditorial, du moins pour certaines parties.

Bien sûr, je suis très hostile aux machins-trucs-bordels à 1€ prix maximum ; je suis défenseur du juste prix de l'image et je ne brade pas mes photos quand qqu'un s'y intéresse. C'est normal et responsable, et je ne suis qu'amateur libre, un espèce de machin qui semble donc contribuer à l'anéantissement du marché de la photo.

Pour moi, les principaux responsables potentiels ne sont pas les amateurs et leur formidable diversité, mais bien les diffuseurs. Si les photos à 1€ se vendent, c'est que certains les achètent. Il me semble que c'est aux acheteurs de prendre leurs responsabilités, et pas juste en étant prêts "à payer juste un peu plus" comme c'est écrit (juste un peu plus de 1€, ça fait toujours peanuts...). Fort heureusement, de nombreux magazines connaissent le prix des choses et sont prêts à les payer...

Et pourquoi pas une vraie grille réglementaire, comme un forfait plancher de base, et pas juste indicatif, de la vente de photo, avec un vrai contrôle ? Genre : "ha oui bonjour madame la rédactrice du Journal "Que j'aime la photo", pourriez-vous me fournir la facture de l'image que vous avez publiée page 14 de votre dernier n° SVP?".


Sinon :
Citation de: Krisprols le 04 Décembre 2008, 21:44:27
Sur le principe du commerce (photo)équitable qui sont les producteurs et qui sont les intermédiaires?
Si 50% de marge sur les ventes de photos revenant aux agences me paraissait justifié à l'époque de l'argentique où tout le boulot de référencement d'archivage etc était fait par l'agence(le photographe filait ses dias et basta)et représentait un cout important, avec le numérique maintenant on demande au photographe de se taper une bonne partie du boulot d'éditing(légendage, mots clés etc) pour toujours 50% du prix des ventes, et on parle de photo équitable?

:mrgreen:  C'est clair que cela a tjs fait partie des trucs qui m'ont largement freiné à l'idée d'entrer en agence (mais c'est pas la principale raison). Ca ressemble quand même souvent à : "il nous faut des fichiers haute-résolution, préparés, bien légendés, de préférence en grand nombre,... mais bon, faut pas pour autant vous attendre à des ventes miracles et vous ne pouvez vraiment faire ce que vous voulez de vos images". Boulot et concession maximum pour Bibi, et engagement minimum de l'agence. C'est à peine caricatural. Je ne nie pas que cela fonctionne bien pour certains, que certaines agences sont vraiment au top avec une partie de leurs photographes (on en connait tous), mais les autres?...
Moi j'aime bien que mes images n'appartiennent qu'à moi, en tout lieu et tout instant.  8)


Xav


alpesphoto

pour être de mon côté pro à temps plein ... je vous trouve un poil dur quand même face à ce communiqué.

concernant les amateurs, je suis passé par ce stade ... ce qui m'a permis d'être pro maintenant, un peu comme tout le monde. Là où vous vous trompez je pense Xavier et Guillaume c'est que vous faites déjà parti des pros ... Guillaume tu publies quasiment chaque trimestre dans un magazine reconnu, tu fais des reportages, des bouquins ... donc tu es pro. Tu as une démarche de pro, tu essayes de diffuser tes images, tu connais les réseaux, les mags, etc ... simplement tu n'as pas envie d'être à 100% avec les inconvénients que ça comporte souvent : être obligé de se diversifier pour en vivre. Donc pas à 100% sur les crêtes enneigées des Alpes ;) ... mais pour le reste, non vous n'êtes plus des amateurs.

Un amateur c'est qqun qui fait de belles images le dimanche (ou le samedi) et qui de temps en temps va envoyer son portfolio à photofan ou autre mags dans genre ... ou peut être s'il a un peu plus d'ambition, va accepter un contrat qu'une boite lui aura demander. Mais ça reste exceptionnel, et il ne démarche pas spécialement pour. Et c'est là grande différence.

Concernant l'amateur qui casse le marché ... oui indirectement il casse le marché. Mais ce n'est pas vraiment de sa faute ... un ex : en début d'année, une grosse société de transport local (filiale de Veolia ... excusez du peu) me demande un devis pour un gros stock d'images pour toutes leurs publis de l'année ... environ 70 images de la région. J'établis un prix plutôt bas (car j'étais au courant de leur précédent contrat) mais encore dans mes cordes ... ce n'est pas passé "trop cher" .... hum déjà ça m'énerve. Là j'ai enfin vu qui a été pris ... un amateur de Chambéry que je connais et qui fait de belles photos ... lui a sûrement donné un prix qui lui semblait "pas mal" ... alors que le mien était déjà raz des paquerettes minimum rentabilité. Au final, je pense qu'il n'a même pas gagné de quoi payer le temps qu'il y a passé ... je parle même pas d'amortissement de matos ou autre ...

Il ne m'a pas piqué un marché ... j'accepte la concurrence, je viens d'avoir un autre gros marché ... c'est le jeu. Il a juste incité une énorme boite à acheter à très bas prix une série de photo qu'elle aurait du acheter beaucoup plus cher. Qui est fautif ? la boite ou l'amateur ? .... je dirais les 2. L'un parce qu'il pense faire un bon plan ... alors qu'il se trompe. L'autre parce qu'elle profite allègrement de la naïveté des photographes amateurs. Donc au final, au prix égal, qui de l'amateur ou du pro remportera le marché ? ... je pense que le combat sera beaucoup plus équitable.

Autre ex, les photographes de ski disparaissent petit à petit à cause des magazines peu scrupuleux qui ne se gènent pas pour publier gratos les images souvent très belles des amateurs de freeride & co .... encore une fois double responsabilité pour moi ...

Concernant les agences ... je suis sur le point de rentrer dans une agence réputée dans l'image de sport outdoor .... oui c'est 50%. Mais à qui est ce qu'elle va vendre mes images ? à des centaines de clients qui me sont totalement inaccessible ... je garde mes images pour mes propres clients, ma niche locale ... eux se démènent pour diffuser tout ça là où je n'ai aucun accès, l'étranger, la presse nationale ou internationale, de grosses agences de pub parisiennes, etc .... alors 50% ... oui je trouve ça réglo. Je ne compte pas sur eux pour me faire vivre ... je compte sur eux pour diffuser plus loin et me permettre de faire un peu plus que survivre dans mon métier.

Perso pour l'instant, j'ai la chance d'avoir trouvé localement des boites, des collectivités qui acceptent de payer le prix pour avoir des belles images ... et qui ont compris à quoi servait un pro. Mais est ce que ça va durer ? j'en sais rien ... mais si avec ce genre de manifeste, on peut aider à développer les mentalités d'autres structures qui tombent dans le panneau par manque d'information, par naïveté ... et alors ? je suis 100% d'accord avec ce texte.

Après pour les sagouins, les magazines peu scrupuleux, etc .... c'est déjà trop tard ... ils sont trop c**s pour comprendre qu'ils se tuent eux même (et ça commence déjà avec la disparition progressive de pas mal de magazines) et qu'en rognant sur le prix d'une image, ils rognent sur la qualité du produit et donc sur le degré de satisfaction du lecteur .....

well ... on est bien barré avec tout ça  :mrgreen: 

Antoine
qu'importe le lieu pourvu que la lumière soit ...

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XavC

Citation de: alpesphoto le 05 Décembre 2008, 10:58:15
Là où vous vous trompez je pense Xavier et Guillaume c'est que vous faites déjà parti des pros

Ha je ne pense pas, je suis exactement dans le cas de figure ci-après que tu as cité :

Citation de: alpesphoto le 05 Décembre 2008, 10:58:15
Un amateur c'est qqun qui fait de belles images le dimanche (ou le samedi) et qui de temps en temps va envoyer son portfolio à photofan ou autre mags dans genre ... ou peut être s'il a un peu plus d'ambition, va accepter un contrat qu'une boite lui aura demander. Mais ça reste exceptionnel, et il ne démarche pas spécialement pour. Et c'est là grande différence.

Moi je reste convaincu que la responsabilité est surtout du côté de l'acheteur. L'amateur n'a pas forcément besoin de cet argent, et de plus, il ne connait pas forcément vraiment le marché. Pour lui, 10€ la photo pour une brochure, ce sera déjà bcp. Comment lui en vouloir, même si les conséquences sont souvent sérieuses pour les pros? Je me dis vraiment que cela devrait passer par un prix minimum obligatoire et valable pour tout le monde et qu'il serait du devoir commun de l'acheteur et du vendeur de connaitre et de respecter.

alpesphoto

on est d'accord pour le minimum à faire valoir ... mais bon ... encore une fois ... ce minimum pourrait être complètement honteux si par ex on t'achète une image 100-150€ (ce qui me semble être un bon minimum pour une image seule) pour être placardé en 4x3m dans toutes les zones de pub de France .... là il te manquera clairement un zéro derrière voir beaucoup plus ... c'est tout le pb des droits d'auteur. Estimer son prix est un dur labeur ...

... le pire c'est estimé un stock d'image à fournir ... qu'est ce que tu prends en compte ? le temps que tu y passeras ? ou l'estimation potentielle de toutes les utilisations de ces images ? ... je sors d'un we à essayer d'établir un devis pour 50 images ... c'est à s'arracher les cheveux !

donc oui un minimum ce serait déjà bien ....

... pour les acheteurs, ça ... je ne me fais aucune illusion, tant qu'il y aura du 1€ sur le marché, ils achèteront du 1€ ... tout le monde sait que la contrebande et la contrefaçon alimente des réseaux peu recommandables, exploitent des ouvriers en début de chaine ... etc ... ce qui n'empèche pas à quasi-tout le monde d'acheter de la fausse marque ... donc pourquoi ce qui est intimement ancré dans notre cercle privé (chercher toujours et encore le moins cher) serait différent à l'échelle de la grosse entreprise ? ... donc au final ... c'est bien au vendeur de tout faire pour que ces prix n'existe pas. Pas à l'acheteur de dire "hééé hooo vos tarifs sont trop bas". Est ce que tu vas dire à la supérette du coin qu'il y a une erreur d'étiquetage ? non non ;) tu en profites largement ...

après il y a des boites qui ont compris qu'en faisant travailler un pro ... il y a un service associé ... la disponibilité, la constance dans la qualité du travail (je dis pas que les amateur sont des sagouins ... juste que c'est dur d'avoir de la constance de qualité chez Fotolia) ... et que s'ils sont contents d'un travail, ils reviennent car ils savent à quoi s'attendre ... et que si le photographe pro reste en vie, ils ont l'assurance d'avoir toujours ce service. Mais ils sont rares ces clients ;)

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Olivier_S

Trop d'images, tue l'image.
Le problème pour les agences "historiques" est qu'à présent les images n'ont plus une grande valeur dans l'esprit des gens tellement ils en sont gavés à longueur de journée. Et les microstocks n'arrangent rien à cette situation.
J'ai eu par exemple cette année une demande de cession de droits pour la création d'un logo et son impression sur t-shirt, le gars a fait des bonds en voyant mon devis prétextant qu'une photo se vendait entre 8 et 10 euros maintenant. Je l'ai envoyé paitre en lui disant qu'il trouverait son bonheur sur Fotolia.
Je peux me permettre de refuser de vendre mes images à ces tarifs car je compte pas sur la photo pour gagner ma vie mais j'imagine que ça doit être dur dur pour les pros.
Olivier Simon

GLaG

#16
 Antoine je me situe quand même nettement du côté des amateurs, en tout cas je le ressens comme cela : je refuse les commandes de type reportage (deux fois refusé des commandes fermes et plein de fois pas répondu à une demande de devis), je ne diffuse que des images que j'ai en stock ou que j'aurais de toute manière faites...Quand je propose un sujet sur un massif ou un sommet à un magazine, j'ai déjà du stock et, tout au plus, j'irai un peu plus dans ce massif que dans les voisins pendant quelques temps.
Côté recherche de clients, pareil...il m'est arrivé d'envoyer des courriers ou de prendre des contacts, mais rarement (et en général sans succés !).

Sur la diffusion en agence, je veux bien croire que je n'ai pas de chance ou pas la bonne agence, ou que sais-je, mais en tout cas j'ai reçu infiniment plus de propositions et de demandes d'images via mon site (qui n'est pas vraiment optimisé poru la visibilité !) que via l'agence dont c'est le boulot.
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

alpesphoto

#17
oh bah perso j'hésite vraiment pas à les envoyer chier ... que ce soit des clients pro ou privé (cf au festival de Pralognan, qqun voulait m'acheter un tirage 40x60cm encadré en 50x70cm ... 100€ ... prix coûtant ou presque ... j'ai eu beau lui expliquer que je ne gagnais rien à vendre mes images prix coûtant ... rien à faire ! le mec voulait pas en démordre ... alors qu'il voulait ABSOLUMENT cette image ! ... bah tant pis pour lui  :mrgreen:

... je préfère perdre mon temps à démarcher les bons clients ... à terme c'est toujours rentable.

Guillaume :
ouaip c'est sûr ... mais tu as une démarche claire ... pour moi rien que le fait de faire un bouquin, c'est une démarche pro ... vu le boulot que ça représente ...

après pour les agences, il y a de tout et n'importe quoi ... j'ai été 2 ans dans une agence qui débutait et qui proposait de belles choses "on sort tous de grandes agences, on connait le métier, les réseaux, les clients... etc ... on vous veut absolument" (à l'époque c'était eux ou FranceDias ... j'ai choisi eux en me disant que je serai moins noyer dans la masse) ... résultat : rien vendu en 2 ans ... et l'agence a coulé ... par contre là, j'ai entière confiance dans le mec qui gère l'agence où je rentre. Il ne fait jamais rien par hasard ou sur un coup de tête.
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GLaG

 Semi-pro alors si tu veux :-) Mais je pense vraiment que si je voulais devenir pro, il faudrait sérieusement que je revois mes sujets et mes méthodes (démarchage, contacts, ...). Le fin fond du Dévoluy ou les crêtes du Vercors et de la Chartreuse, les photos de nuit, ça peut faire des bouquins, quelques articles et portfolio, mais difficilement constituer l'activité principale d'un pro. D'ailleurs tu t'orientes bien, depuis quelques temps, vers moins de montagne ou en tout cas moins de montagne "sauvage"...
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

alpesphoto

Citation de: GLaG le 05 Décembre 2008, 12:24:21
D'ailleurs tu t'orientes bien, depuis quelques temps, vers moins de montagne ou en tout cas moins de montagne "sauvage"...

ah non !! cette année j'ai jamais fait autant d'images de montagne .... 4 reportages pour Alpes mag (dont un très gros sur Belledonne "wilderness"), 2 pour Alpes Loisir ... je m'apprête à partir 2 semaines en Slovénie pour faire de l'ultra-sauvage ....

juste que comme je suis pro ... je suis à plein temps ... donc une partie de ce plein temps est également consacré à des images plus basses en vallée ;) ... mais j'en ai toujours fait. En ce moment, je fais même moins d'images de ville qu'il y a 5 ans ... bref c'est possible de vivre que de ça ... mais il faut vraiment super bien cibler sa clientèle ...

- mode HS on - au fait ... grande news, j'ai remporté l'appel d'offre, j'ai pas loupé ce super we de neige/mer de brouillard pour rien ;) - mode HS off -

qu'importe le lieu pourvu que la lumière soit ...

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christophe

je lis avec attention vos commentaires .

c est clair qu il y a un reel probleme  .  je suis souvent contacté pour des demandes d images de ma region , cependant  les personnes qui font ces demandes ne sont pas du tout dans le circuit de l images ( editeur , redac en chef  etc....) , ceux sont souvent des personnes d associations ou d administrations etc... et pour eux l image n a pas de valeur car ils ont en tete que c est facile et qu avec le numerique tout le monde est capable de faire des images . du coup quand je leur repond et leur annonce le rpix  ils me repondent qu ils n avaient pas prevu de budget pour cela .
alors gentillement je leur explique que le graphiste  est payé , que celui qui va developper l image est payé que la personne qui fera le panneau sur lequel sera posé l image est payé  alors pourquoi pas le photographe .  
que je vais passer du temps a preparer l image a la graver sur un cd a l envoyer par la poste  , que j ai passé aussi du temps pour realiser cette image que je dois aussi acheter du materiel  etc....

certains comprennent d autres non et c est ces personnes qui utilisent les microstocks .

d ailleurs j aimerais demander a ces personnes qui utilisent les microstocks  si dans le cadre de leur boulot il serait pret a etre payé ce prix la .


XavC

Citation de: alpesphoto le 05 Décembre 2008, 11:37:11
on est d'accord pour le minimum à faire valoir ... mais bon ... encore une fois ... ce minimum pourrait être complètement honteux si par ex on t'achète une image 100-150€ (ce qui me semble être un bon minimum pour une image seule) pour être placardé en 4x3m dans toutes les zones de pub de France .... là il te manquera clairement un zéro derrière voir beaucoup plus ... c'est tout le pb des droits d'auteur. Estimer son prix est un dur labeur ...

... le pire c'est estimé un stock d'image à fournir ... qu'est ce que tu prends en compte ? le temps que tu y passeras ? ou l'estimation potentielle de toutes les utilisations de ces images ? ... je sors d'un we à essayer d'établir un devis pour 50 images ... c'est à s'arracher les cheveux !

donc oui un minimum ce serait déjà bien ....


ha, j'ai pas dit que ce serait simple.
On peut très bien imaginer des forfaits en fonction de l'utilisation (format, tirages, comercial ou non,...) comme cela existe déjà, en France et ailleurs. L'idée est de le rendre obligatoire.

GLaG

Citation de: alpesphoto le 05 Décembre 2008, 12:29:23
ah non !! cette année j'ai jamais fait autant d'images de montagne .... 4 reportages pour Alpes mag (dont un très gros sur Belledonne "wilderness"), 2 pour Alpes Loisir ... je m'apprête à partir 2 semaines en Slovénie pour faire de l'ultra-sauvage ....
Au temps pour moi !
Tes exemples illustrent quand même un autre aspect : le pro doit élargir ses lieux, ses sujets, ses domaines et plutôt que d'explorer "à fond" un coin, en visiter beaucoup.
Attention je ne dis pas que c'est mal ou inintéressant, loin de là !!! Et je n'ai pas l'impression que tu sois frustré de visiter tous ces massifs  :grin:
Mais à titre personnel je préfère garder le côté "amateur" qui me fait explorer et connaître à fond quelques massifs plutôt que d'en visiter beaucoup...Par exemple, pas mal de gens font appel à moi si ils cherchent une photo du Mont Aiguille, de l'Obiou, de la Dent de Crolles, mais y retourner est un peu "gratuit" : j'ai déjà plus d'images différentes que je ne pourrai en vendre de toute ma vie ! J'aurais bien plus intérêt à visiter les massifs sur lesquels je n'ai aucune image...mais comme c'est souvent, en tout cas pour les massifs proches, par manque d'enthousiasme pour eux, devenir pro serait plus une contrainte. Mais (pour en revenir au message initial et à ses côtés "anti-amateurs") ça fait aussi partie de la richesse de leur production...des images pas rentables accumulées au fil des ans et qui, au final, apportent une certaine richesse photographique..

Citation
- mode HS on - au fait ... grande news, j'ai remporté l'appel d'offre, j'ai pas loupé ce super we de neige/mer de brouillard pour rien ;) - mode HS off -

Bravo !!!
On attend d'en savoir plus alors !!  :wink:
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

ASH

En tout cas tout va plutôt bien chez Bios, le CA a augmenté de 24% et les commandes de 13%. Cela dit ils semblent voir les choses venir avec leur plaidoyer et on ne peut pas le leur reprocher, mieux vaut prévenir que guérir.

Lyrr

Citation de: ASH le 05 Décembre 2008, 19:19:46
En tout cas tout va plutôt bien chez Bios, le CA a augmenté de 24% et les commandes de 13%. Cela dit ils semblent voir les choses venir avec leur plaidoyer et on ne peut pas le leur reprocher, mieux vaut prévenir que guérir.

Comment tu peux savoir ça ?
T'es chez Bios ? (t'es un copain alors  :mrgreen:)