[Saison 7 : 2019]Et hop ! Ouverture de ma septième saison dédiée à la photographie du blaireau en lumière naturelle !
Rien de raisonnable, vraiment rien du tout, tant dans ce fil fleuve, fil-passion, que dans l'envers de son décor… Des études sans fin de livres et vidéos dédiés à l'espèce - généralement venus d'outre manche - une veille permanente sur internet de tout ce qui a trait à notre ami, des échanges constants avec d'autres passionnés de meles meles, une analyse de mes images capturées en continu par piégeage vidéo…
Pour la nouvelle saison, c'est déjà la cinquième soirée d'observation-photographie respectueuse, avec des longues heures d'immobilité et de silence jusqu'à la nuit et dans le froid… pour quelques images seulement !
Cette année, sur l'un de "mes" réseaux de terriers, la mise en place de deux chaises-hautes dont l'une assez facilement transportable, m'offre des points de vue inédits complémentaires de ceux issus de situations plus classiques… Installés à flanc de coteau pour l'un, en pied de pente pour l'autre, ces "micros miradors" non seulement donnent une étendue à voir inaccessible depuis le sol mais contribuent aussi à une discrétion appréciable, et enfin, ceux qui pratiquent ce type d'affût le savent, amènent un ressenti singulier pour l'observateur haut perché !
Cherchez ma chaise-haute, dans l'idéal appuyée contre un tronc assez large pour éviter l'effet silhouette du photographe et gagner en stabilité… Ne pas oublier que ce matériel est mis à profit dans la presque nuit où il est alors bien moins perceptible.
Une seconde chaise, plus haute, m'a été prêtée, j'espère pour longtemps !
Ici une manière d'installer le matériel de prise de vue, pattes du trépied en position horizontale à l'avant de la chaise, "à plat" sur l'arceau dont l'inclinaison est réglable (arceau hélas un peu trop long). La tête pendulaire assure un pointage confortable. Sur l'autre chaise-haute, le système est totalement différent, la configuration de l'assise n'étant pas la même.
Evidemment tout ceci est ensuite camouflé…
Les blaireautins, lors des premières semaines qui suivent leur émergence, ne sortent généralement qu'en pleine nuit, de surcroît timidement ou sous différents couverts de branchages ! Sauf rare exception… ce type d'image dès la mi-avril est ainsi un peu un scoop !
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Il y a toujours une surprise avec la première apparition des blaireautins à l'air libre : leur taille ! Les deux mois passés exclusivement sous terre après leur naissance ont été profitables, les petits sont déjà devenus… très grands !
Au coeur des verts du printemps et des bruns des terres expulsées du terrier par ses parents, les gris-noirs-blancs d'un blaireautin de la nouvelle génération !
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Il a plu ce jour, deux adultes viennent de quitter les lieux, illico, sans même s'épouiller, trop pressés qu'ils étaient d'aller se gaver de lombrics pour reprendre le poids perdu l'hiver. L'enjeu est aussi - pour les femelles - de garder la forme pour être en pleine capacité d'allaiter jusqu'au sevrage des blaireautins.
Deux jeunes, dont un seul est visible sur l'image (recadrage pour éviter le flou du second), prennent alors la liberté de sortir dehors une petite minute à proximité de la gueule du terrier avant de s'y ré-engouffrer. La nuit, ils pourront le faire en sécurité, seuls ou sous surveillance des adultes.
Apprendre à aiguiser ses sens est une priorité, pour le photographe et pour le blaireautin ! Et pour ce dernier, le tout premier d'entr'eux est incontestablement l'odorat !
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Premières toilettes en autonomie…
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Apparition d'un adulte "dans l'embrasure de la porte". Hélas, deux chevreuils aux aboiements sonores lui ont à ce moment précis fait peur et du coup… marche arrière ! Mister blaireau, si méfiant, est sans doute ressorti plus tard ou par une autre gueule, alors que j'avais très discrètement quitté les lieux !
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Une astuce technique pour ces dernières images, le réglage de correction forcée imposé à -1ev. En auto-isos (f2.8 fixé et 1/125e demandés) la sensibilité oscille à ce moment du soir entre ISO 25600 et 28800. Le peu de lumière ambiante voire la quasi obscurité amène souvent les boîtiers à surexposer (ce que l'on rattrape assez facilement en post-traitement des RAWs). La sous-exposition imposée a alors plusieurs avantages : aider à retrouver l'ambiance réelle dès la prise de vue, ne pas griller les blancs (blancs très blancs chez le blaireau !) mais surtout gagner un peu en vitesse d'obturation car ici, même à 2.8, on maintient alors le 1/125e, "assez limite" mais suffisant avec un VR en mode tripod au 400mm et bienvenu pour éviter autant que faire se peut les flous dus aux déplacements du sujet, même si le photographe s'oblige à attendre l'immobilité (espérée) de l'animal pour cliquer !