Vieux chamois bagarreur unicorne

Démarré par efix, 22 Avril 2008, 11:23:56

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

efix

Photo de piètre qualité, mais amusante, parce que je vois beaucoup de chamois, et c'est le premier que je rencontre ainsi affublé.
Papy aimait la castagne !

D3- D200- AFI F4 500 - AF F4 300 - Micro Nikkor - AIS 105 Macro  (et beaucoup d'autres vieux AIS)- Novoflex 600 - Tamron 200/500 -Converters TC 1,4 et 2,0... Et le vieux Blad pour le plaisir !

Irie Cervus

ah oui il doit pas être jeune celui-là! :shock: Bien vu!
"Tu apprendras plus dans les forêts que dans les livres. Les arbres et les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira." Bernard de Clairveaux

julien-68

Il a dû en voir  déjà celui là. Je serais curieux de connaitre son âge si quelqu'un de connaisseur pouvait nous donner une estimation  :shock:

Fabien Gréban

je ne trouve pas sa corne particulièrement grande .... en tout cas, qu'est ce qu'ils sont moches pendant la mue  :mrgreen:

dadoorun

#4
Je ne suis aps un grand connaisseur en matière de chamois, mais il me semble pas qu'il soit si vieux que ça en effet... Sa corne me semble assez "petite", non (rapport taille-corne/taille-oreille me semble pas énorme) ? Et cet aspect vieillot me semble plus due à la bourre de mue...

EDIT : à la vue de la photo, je dirais qu'il rentre dans sa quatrième année, non ? je ne compte que 3 arceaux...

efix

Oui, c'est vrai, très moches, mais lui particulièrement, c'est aussi dû à l'âge, moins de fourrure et beaucoup plus claire que chez les adultes en pleine force de l'âge.
Lui, en principe, c'est un animal en fin de vie, entre 15 et 20 ans (parc du Mercantour, cheptel non chassé), et qui finira au mieux entre les mâchoires d'un loup, et au pire, dans la souffrance, comme souvent dans la nature.
Pour estimer l'âge, il faudrait voir les mâchoires de près, je suis aussi chasseur ( je ne sais pas comment la chose est appréciée ici, mal, je suppose, mais je crois honnête de le dire, sans pour autant engager de débat, qui a déjà eu lieu, je crois), de chamois notamment, de grand gibier seulement, plus de plume depuis longtemps. Et je laisse la carabine pour l'arc, l'an prochain. Voilà, c'est dit, on n'en parle plus.
Nous sommes dans une zone à forte densité, très étendue (4000 ha pour 50 chasseurs), et le plan de chasse est vraiment réduit (2 jeunes, 2 éterlous et 2 adultes par an, et cette année, nous ne l'avons pas finalisé, car les règles sont drastiques et il vaut mieux s'abstenir de tirer si l'on n'est pas certain de l'identification). Si l'on prend le cas de l'éterlou (ou bimon en Provençal, animal dans sa deuxième année), en principe, on doit s'assurer que les cornes ne dépassent pas les pointes des oreilles. Or, il nous est arrivé, à l'étude des dents, le seul moyen vraiment efficace, de constater qu'un animal estimé éterlou avait en fait 4 ans.
Chez les caprins, il n'y a pas d'animal ravalant, les cornes ne s'arrêtent pas de pousser, elles poussent moins rapidement. Celui-ci n'a pas une banne formidable, d'autant moins, qu'en principe la production de kératine devrait être compensée sur cette seule corne.
Les chamois du Mercantour sont en grand danger, ils meurent dans de terribles souffrance, par la faute de la consanguinité et d'une pathologie grâvissime, la conjonctivite virale. Hélas, le loup, piètre prédateur de chamois, préférant les brebis, ne suffit pas à pallier l'absence du Grand Prédateur qu'est l'homme. Quelles leçons faut-il en tirer ? J'avoue que je ne me prononce pas, je connais le Parc depuis longtemps et c'est un merveilleux sanctuaire. Et bien présomptueux est celui qui connaît la solution.
Pour illustrer la problématique de l'âge, voilà deux adultes (en pause pipi !), dont les bannes sont à peu près comme celle du vieil unicorne, néanmoins, ils sont beaucoup plus jeunes et le poil est beaucoup plus fourni (prise exactement le même jour, un peu plus haut, vers 2200 m)
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dadoorun

Bon ben j'ai plus qu'à revoir mes cours sur les chamois  :mrgreen:

Je croyais que les arceaux des cornes étaient pourtant très solide comme identification de l'âge ? Tu m'en apprends une bonne là...

efix

#7
Beaucoup de critères interviennent : nourriture, maladie, blessure. Il n'y a que l'étude des dents qui permettent vraiment une certitude. Mais sur photo, c'est assez aléatoire.
Même les vieux chasseurs-bergers s'y trompent. Je vais repartir de la photo native et faire un close up de la corne :wink:
...
Les gardes m'avaient signalé une vieille "licorne" qu'ils connaissent depuis longtemps dans les parages, mais il est vrai que je m'attendais à trouver une seule corne beaucoup plus impressionnante.
J'ai essayé, ça ne donne rien, la photo n'est pas nette, prise de trop loin.
Deux autres exemples de cornes de taille moyenne avec des disparités au niveau des anneaux. Selon les années, elles peuvent pousser de façon quasi imperceptible, d'autres, de 3 mm (une fois l'animal adulte, plus quand il est juvénile).
Femelle ou mâle, par contre, il n'y a pas beaucoup de différence voire pas du tout.

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lemesp

Témoignage très intéressant. D'autant plus que si je ne suis pas chasseur, je suis archer tradi façon long-bow
Point de kératino truc par chez nous... encore.
De quoi s'agit-il exactement. Virus ? Parasite ? bactérie ? J'en avais pas mal entendu parler pour les Isards Béarnais. C'est sûr que la nature n'a guère d'indulgence pour les animaux diminués.
Présence de Canis Lupus attestée depuis peu chez nous.
Semblerait que ce soit plutôt Chamois et mouflons qui en fassent les frais. Pour l'instant point trop de grognements dans les populations locales.
affaire à suivre

lemesp

ah oui et j'aime bien les deux pisseurs

efix

#10
Il y a eu un article dans Nice-Matin, je l'ai mis de côté, je vais le lire et te dire de quoi il retourne exactement. :wink:

Bon, en fait la Kérato-conjonctivite est une maladie virale assez courante chez les moutons, mais facile à soigner chez eux. Transmise aux chamois par des insectes, et pour eux, c'est plus compliqué, pour des raisons faciles à imaginer.
Ce qui est assez affligeant, c'est la réponse du véto spécialiste quand on lui demande s'il est possible de traiter "ce n'est pas notre rôle d'interférer dans un processus, certes attristant, mais parfaitement naturel"
Naturel, mon c ... Si ce sont les moutons que les bergers laissent divaguer pendant toute la durée de l'estive qui transmet le virus, on ne peut pas parler de "naturel", l'homme y est pour quelque chose ! C'est comme l'histoire du loup, il bouffe des brebis, chez nous, alors qu'en Italie et en Espagne, où les bergers rentrent le troupeau le soir, il n'y a presque pas d'attaques. Et puis, j'en ai marre de me promener en altitude et de me faire courser par ces p... de chiens patous. Un jour, un randonneur se fera croûter et on dira que c'est le loup ! Puisque le loup est là, fichons lui la paix et que les bergers s'occupent 1  peu mieux de leur gagne pain.
Je me suis fait verbaliser, il y a 10 ans, parce que je me promenais en montagne avec mon vieux braque allemand, hors période de chasse, non tenu en laisse, par contre les bergers laissent divaguer des chiens agressifs, parce que ça les arrange de rester au village. Avant, les bergers restaient à l'estive avec le troupeau. On retrouve des brebis bien après le retour des troupeaux, parfois elles passent l'hiver, et lorsqu'on les signale aux bergers, ils s'en foutent !
Revenons à la conjonctivite virale : elle est en train de s'étendre à l'ensemble du Parc du Mercantour, et risque d'infester les population des Basses et Hautes Alpes. Les spécialistes estiment que l'épizootie doit s'éteindre d'elle-même. Sur le seul Cirque de Vens, la population d'environ 800 chamois a vu 200 animaux crever, et on se doute des conditions : l'animal atteint finit par devenir aveugle, s'alimente mal, fait des chutes graves et au mieux, finit sous la dent des prédateurs (ou le bec). Et c'est vrai que c'est un spectacle pitoyable, en été, que de voir ces beaux animaux tournant en rond, les yeux purulents et les mouches agglutinées sur les coulures.
Les chasseurs des zones concernées, hors parc, ont décidé de réduire les plans de chasse de 20 %, et nous sommes quelques uns à penser qu'il faudrait interdire la chasse au chamois pendant la durée de l'épizootie, mais par contre, d'effectuer des tirs administratifs sur les animaux condamnés afin de leur éviter d'inutiles souffrances. Mais la Direction du Parc a toujours refusé toute régulation et a laissé proliférer le cheptel. L'introduction (niée d'ailleurs) du loup devant suffire, d'après les "spécialistes".
Par contre, et ça c'est une bonne nouvelle, la Ligue protectrice des oiseaux a réussi à faire interdire une course de côte au Col de Vence, afin de protéger les populations d'engoulevent, ortolan, pie-grièche , pipit rousseline, fauvette pitchoun ainsi que les rapaces dont trois couples d'aigles royaux.
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bm

Bonjour,
En réponse à "efix"
Il ne faut pas oublier que dans cette région, depuis les années 50, les chamois (et les autres espèces également) étaient protégés dans une réserve de chasse dont la superficie était suffisemment importante pour assurer la protection, mais pas trop pour permettre aux animaux d'essaimer en dehors de la réserve et donc de pouvoir être chassé (cette chasse restant le seul régulateur des populations).
Dans le contexte actuel, les surfaces protégées ont augmentées, proliférer. Et comme,d'une part, ils ont peu de prédateurs naturels (à part quelques loups mais qui préfèrent la viande fraîche à la viande avariée) et que d'autre part la pression cynégétique a diminué, les animaux ont tendance à développer certaines maladies.

A priori, il semblerait qu'actuellement il y aurait une épidémie de conjonctivite virale dans la région
dixit "NICE MATIN du 18/04/08 signalant que l'épizootie s'est propagée très rapidement durant les derniers mois.
Il est vrai que dans les espaces clos, il a été toujours difficile de garder des animaux en bonne santé.

A l'époque de la réserve de chasse, lorsque je pratiquais la photo animalière j'ai fréquenté le boréon (arrière pays Niçois) pendant de nombreuses années, et je n'ai, à aucun moment, observé des pbs de santé chez les animaux fréquentant cette région.

Cordialement
Bernard 




efix

Nous sommes d'accord, sinon que le Parc du Mercantour n'est pas un espace clos, les animaux entrent et sortent, bien qu'ils aient tendance à rester là où on ne les chasse pas. Ceci rejoint l'idée que malheureusement (pour certains) ou heureusement (pour d'autres), l'homme en tant que prédateur est utile dans son rôle de régulation et d'une certaine manière, il aide au maintien d'une certaine "santé" de la faune sauvage (c'est certes l'avis d'un chasseur, mais également celui de non chasseurs pas forcément anti-chasse). L'actuel Parc du Mercantour, beaucoup plus étendu que l'ancienne réserve, ne fait que reprendre les limites naturelles de l'ancienne grande réserve de chasse du Roi d'Italie Victor Emmanuel, quant à l'épizootie de conjonctivite, si celle-ci est grave, elle n'est cependant pas la première. Elle a certes un rapport avec le Parc et le phénomène de non chasse intégral, mais est grandement liée au voisinage de la population ovine. Pour pouvoir vivre de son élevage, aujourd'hui, on considère qu'un berger doit avoir entre 800 et 900 brebis, c'est énorme. Et la prolifération du virus atteint précisément son pic au moment de l'estive. :wink:
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