La difficile quête des chamois ... [last maj 9-01]

Démarré par smeys, 07 Janvier 2008, 14:48:44

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smeys

Un petit réçit de nos laborieuse recherche de chamois durant quelques jours de vacances :)
Et le prochain que j'entend dire " le chamois c'est facile ! " Je le frappe ! :)

L'action se situe aux alentours du village de Beuil dans la vallée du Cians (alpes maritimes). Zone de moyenne montagne (1500-2500m) obstinément dépourvue de neige jusqu'au lendemain de notre départ forcément :)
3e visite pour moi (2e en hiver) ma moitié elle y a passé une partie de son enfance c'est donc mon guide. Comme la montagne est libre de neige le terrain de jeu est vaste et c'est avec une certaine impatience que nous partons tous les deux à la recherche des chamois appareil en main.

Acte 1 : 1er jours, 1800m d'altitude en bordure du Mercantour 10mn de marche et boum de l'autre coté d'une ravine.



Moi au 400 c'est franchement limite, elle au 300 trop court.
De plus ils sont inapprochables et de toute façon le terrain est totalement à découvert. Nous continuons le chemin vers un endroit, ou l'an dernier, nous en avions observé 3 dans une névé. Cette année point de neige et point de chamois mais en fouillant à la jumelle nous débusquons un joli groupe sous les barres env 200 m au dessus de nous.



Toujours très loin, et toujours en terrain découvert. Le temps passe nous forçons un peu notre chance un peu plus loin mais rien. Nous entamons notre descente et revoyons une dernière fois nos petits amis qui nous narguent de fort loin.



bilan: bien mais peu mieux faire  :?

Acte 2 : Dépose voiture au col de Roubion et retour à pied, 2 heures de marche, des mésanges, un chevreuil entendu et c'est tout.

Acte 3 : Contournement du col de Roubion (1700m), un peu de neige sur la pente à l'ombre, beaucoup d'empreintes, 3 heures de marches et un groupe de chevreuil aperçu.
Bilan : pas d'images mais 3 perdreaux levés au nez d'un chasseur que nous croisons sur un chemin, on est entre lui est les oiseaux tant mieux pour eux :)

Acte 4 : Retour à la position de l'acte 1, mauvaise idée 15kts de vents sur les crêtes, air -1° ressentis je sais pas mais c'est congélatoires nous n'avons pas l'équipement adapté. Retour en voiture au village par un petit chemin nettement moins praticable que prévue et nous trouvons un chevreuils dans l'ombre d'un vallon d'en face. 45mn d'observation bien sympathique mais pas d'approche possible et toujours pas d'images.

Ca commence à gausser dans les chaumières et la frustration gagne du terrain ... surtout quand le soir on tombe sur des portrait de chamois énorme sur Benelux  :mrgreen:

Ibex (Road)

Les chamois c'est pas toujours facile  :)
Surtout que le rût est terminé et que la neige absente ne les pousse pas à descendre...
Un ptit lien vers un récit de mes aventures récentes : http://www.naturapics.com/articles.php?Article_id=350
Courage, Ténacité et Gros mollets sont les 2 mamelles du photographe montagnard  (ah bon ça fait 3 ?) :mrgreen:
Partir plus tôt sur une rando déja repérée ça peut aider aussi
Canon Eos 40D, 100/400 L Is, Sigma 17/70 2.8/4.5, longue vue Ultima Celestron 20-60X 80

le naturaliste

Faut bien dire aussi que certaines populations d'isards/chamois se laissent approcher assez facilement...et d'autres pas...Pour ces derniers, il vaut mieux arriver de nuit, voir en début de journée...mais pas facile, c'est sûr...Surtout quand ton épouse fait 50 petits kilos, que ses petits pieds en 36 font "scritch, scritch" alors que toi, avec ton matos, tu fais dans les 90 kilos et que tout défonce sous ton poids...avec des cracs....Faibles femmes qu'y disait... :mrgreen:

Mais quel bonheur d'être là...tout simplement là...


Le nat

Coralie S.

Amicalement,
Coralie.

"C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas." Victor Hugo

smeys

Effectivement evoluer sur un terrain connu est clairement un avantage, on peu prévoir et anticiper. Je reste clairement frustré sur ce point aujourd'hui car en passant quoi 20j sur une année espacé en 3 séjours, difficile mais bon ça vient :)

voila la suite :)

Acte 4 : Sur les conseils de la famille nous allons nous perdre dans une petite forêt de sapins sur le coté ouest de la Vallée du Cians. Base à 1300m, chemin court mais raide, 2*200m de dénivelés, 4 heures de marche, forêt dense et peu de lumière. Point de cerf, point de chevreuil, juste qq chamois devinée à la jumelle dans l'ombre d'un vallon absolument inaccessible. Mais une bonne partie de cache cache avec un écureuil. Coté photo en paysage on a de la matière mais on reste désespérément bredouille coté faune. Pourtant nous marchons sans bruit, appareil toujours en main, n'échangeons pas un mot et communiquons par signe la plupart du temps. L'étape d'après c'est l'habillage commando :)

Acte 5 : Nous décider d'aller vers une valeur sûre, le coté est de la vallée. Env 5 h de marche, base à 1300m, env 400m de dénivelé positif et nous progressons à flanc de montagne. Ambiance vu d'en face :



1 voiture sur la parking = 1 promeneur devant nous .. pas bon.
Le désert jusqu'à midi et à destination nous repérons un couple on une approche est vaguement tentable et un groupe bien à l'ombre en bas d'une barre qui lui est bien à l'abris.
D'un coup vent de panique chez les chamois, le promeneur revient un chien l'accompagne c'est la fuite en Egypte chez nos amis.
Marche arrière on se calle dans un vallon coté soleil pour manger et juste en face dans l'ombre nous trouvons ces deux là :



Je tente une approche à travers un petite gorge mais c'est chaud je regrette même un baudrier et 10m de corde histoire de sécuriser un passage franchement limite (surtotu au retour). Mais bon 30m de gagné .. sur les 200 qui doivent nous séparer. L'approche s'arrête là après c'est à découvert ... et dans un précipices. D'ailleurs il se fait tard et nos amis lèvent le camps pour basculer coté soleil de leur terrasse.



Sur le chemin du retour de nouveau assez haut sous des barres rocheuses un couple nous regarde passer :



Je tente une approche mais c'est aussi assez vite chaud et plus j'approche plus ils sont masqués par la végétation.
Fin de la journée, ils nous regardent partir, toujours à bonne distance :



Ce coup ci on est pas bredouille, mais coté photos bon .. c'est pas l'extase quoi :) Difficile de se faire une religion sur le comportement, ils sont étalé de presque 2000 à 1300m d'altitude c'est donc au petit bonheur impossible de cibler une position plutôt qu'une autre.
Néanmoins nous rentrons fourbus et content de notre journée. Ca progresse donc :)

lemesp

Hello

La connaissance du terrain est capitale. Les cantonnements varient en fonctionde la saison, de l'ensoleillement, du dérangement etc. En plus, c'est plus dur en hivers (pression de chasse, pression "alimentaire", etc.)
C'est encore plus dur (donc encore plus courageux) quand tu n'es pas du coin. Parce que, voilà, cette connaissance intime du milieu te fait défaut. L'expéreince, cette fameuse expérience, te prend plus de temps, te demande plus d'efforts... Seule la billebaude peut te permmetre d'acquérir la connaissance du terrain... et pourtant, le seul fait de ta progression (qui plus est à deux), même totalement silencieuse, fait le vide devant toi. Ne t'étonne pas de ne pas avoir pu réussir d'approche. Dans ce cas il faut vraiment avoir un coup de chance, tomber sur des animaux à la remise, ou qui retournent au gagnage. Et ceux-là te voient venir de loin.
Puet-être une longue observation (deux heures - trois heures) dans une zone favorable (vue dégagée)
te donneraient plus d'indications dans le fonctionnement de la zone... avant...



julien

#6
Bonsoir,

peut-être que les images ne sont pas la hauteur de vos espérances, mais le récit lui est superbe et je me suis régalé. D'autant que ca me rapelle mon escapade automnale au chamois dans les Gorges du Cians a peine un peu plus bas a Rigaud. quelle belle et sauvage région, mais plus qu'ailleurs l'approche des chamois se révèle très difficile car les ils se tiennent soit sur les plateaux herbeux, a découvert, soit carrément dans les gorges et là c'est encore plus dur ! il faut compter demi-heure de marche pour faire 100 mètres ! a condition de connaitre les passes.. il faut quand même préciser que ces populations de chamois (hormis a l'interieur du parc mercantour) sont soumises au plans de chasse locaux et par conséquent ont conservé leur instinct sauvage, ce qui est meilleur d'après moi. Ceci n'a rien a voir avec les populations de chamois des parc nationaux très fréquentés et qui ont l'habitude de regarder passer des milliers de badauds toute l'année. Certes, ils sont plus faciles a approcher mais les clichés n'ont pas la même authenticité et la même saveur..
Tes images sont faites de loin c'est vrai mais on voit les chamois dans leur milieu et c'est très beau. Merci pour le partage.

amicalement

joujou

bm

Bonjour, en réponse à "smeys"

Etant originaire de la région et ayant beaucoup parcouru l'arrière pays Niçois durant mes années de photographie animalière je me permet de vous signalé que vous n'avez peut être pas choisi le meilleur secteur pour observer des chamois.

En effet comme j'explique sur mon site la partie Ouest du département est beaucoup moins riche en individus que la partie Est.

Cela vient du fait qu'une grande partie Est de l'arrière pays niçois a été mise en zone protégée depuis la fin de la guerre alors que la partie Ouest a continué à subir la pression de la chasse.

La prochaine fois que vous venez dans la région allez plutôt vous promener dans les vallons du Boréon, de Cerise ou des Erps et je pense que vous ne rentrerez pas bredouille.

Quelques photos réalisées dans ce secteur (400mm)







Cordialement


smeys

Alors clairement oui il y a toujours une pression de chasse (1 mois par an à ce que j'ai compris sur le chamois), sauf dans le parc du Mercantour evidememnt mais là en bordure la différence de comportement n'est pas très sensible.
Il semble effectivement que des populations voisine, la Vésubie par exemple (pourtant ça chasse bcp aussi là bas non ?), soit plus tolérante. Mais bon le chalet de famille est à Beuil donc nous rayonnons à partir de ce point (la logistique est quand même nettement plus simple comme ça). Et finalement on cherche à profiter du coin et si possible faire des images et non pas l'inverse en fait ce qui complique un peu la tâche photographiquement parlant il est vrai.

Mais "bm" ça c'est fourbe voila exactement le genr d'image qui fait mal après nos cavalcades infructueuse :)

Acte 6, dernier jour, dernière chance. Retour à la position de l'acte 1 au dessus de Valberg à La colle. Je ne connais pas bien le coin mais le geoportail 3D est assez utile pour se mettre en tête la topologie générale d'un lieu. Cette fois ci nous tentons de monter directement et rapidement sous le petit sommet et sous les barres rocheuses. L'approche est en théorie masquée et le vent ne porte pas. Et au moins à défaut de chamois on aura une belle vue !
Nous avalons en moins d'1 heures les 400m de dénivelé et je souffre un peu avec la charge du matériel mais on reste très silencieux, aucune neige pour nous trahir.
On débouche en haut bien rinçé et .. rien ..

ha si a 700m env une silhouette qui bascule bien vite sur l'autre versant. Essoufflés et en sueurs on est sur le point de se consoler avec le paysage quand devant nous en contrebas se démasque un petit groupe dans la lumière de fin de journée. C'est la surprise des 2 cotés, je met une bonne seconde à articuler un mot et 1 autre pour saisir l'appareil. Trop tard ils sont passés dans l'ombre et se mettent à couvert :



Je les suit un peu mais la pente prend rapidement un angle déraisonnable et il disparaissent rapidement à notre vue. Ne connaissant pas précisément le relief je ne sais ou les attendre. Impossible d'anticiper, de surcroît accessibilité quasi nul pour nous et je ne veux pas les harceler non plus. Nous attendons accroupis et les revoyons assez vite s'éloignant tranquillement dans les barres.



Bon il se fait tard, nous allons jeter un œil à notre cible initial qui s'avère vide. En contrebas, à l'endroit ou nous étions la première fois, se tient un petit groupe de 6 chamois. Ils se moqueraient pas gentiment de nous des fois ? :)
Je fouille à la jumelle et repère un autre couple très loin quand un mouvement sur une crête attire mon œil et tombe sur cette vigie.



Nous somme sur le Mercantour (enfin eux) ne sont donc pas chassé ici et considère les 80m de barre nous séparant suffisant comme sécurité. Placidement il nous regarde. Puis 2, 3, 4 et enfin 5 têtes apparaissent au balcon.



Un guette les autres vaquent à leur occupations puis, le soleil déclinant bcp, il s'en vont.





Il y a bien une opportunité d'approche de leur route plus loin mais il est 17h, les vallées sont dans l'ombre depuis bien longtemps et il nous faut sérieusement penser à redescendre.

Mais bon pour une dernière ... quelle journée :)
La leçon global sera d'ajouter 2 petits talkie et peu être mon baudrier et un poil de corde à l'équipement. Histoire de pouvoir communiquer et se coordonner pour des approches séparées et le reste coté sécurité " au cas ou ".
N'empêche on reste sur un sentiment de " trop court " comme toujours !

Laurent charbonnier, dans son making off des animaux amoureux, dis que la nature est bien faite et qu'il y à toujours un endroits ou les choses sont plus simples ! C'est clair va falloir qu'on cherche encore un peu ... trop dommage :)

Mais bon à l'année les Pyrénées étant plus à porté il va falloir que j'essai de trouver un coin plus propice par là histoire d'y emmener ma douce et apaiser sa frustration photo :)
Donc si vous avez des tuyau pour observer l'isard en rayonnant depuis Bordeaux je suis preneur ! :)
En tous cas merci d'avoir lu jusqu'ici :)

Ibex (Road)

Tu as bien fait de ne pas suivre la chevrée, lorsque une mére se déplace comme ça avec les petits cela aurait pu provoquer une fuite dangeureuse pour eux et de toute façon les possibilités de photos sont nulles dans ces moments là.
Pour les débutants et les autres, bien prendre en compte la sécurité avant de chercher à approcher ces bestiaux, ils empruntent vraiment des sentes incroyablement pentues parfois...
Bravo pour le reportage et la pédagogie, et aussi pour les photos !
Canon Eos 40D, 100/400 L Is, Sigma 17/70 2.8/4.5, longue vue Ultima Celestron 20-60X 80

bm

Bonjour,

Si vous partez de Beuil par la couillolle/ St Sauveur/ La Colmiane vous pouvez arriver au Boréon en 1 H 30; c'est le temps que je mets lorsque je pars de Nice.

Cordialement

marc cornillon

Fil très sympa ! reportage photo et texte très instructif ! ça vaut un peiti livre !

pour mieux approcher ces animaux, comme JI-EM l'écrit, il faut connaître à fond le terrain pour s'approcher de ces animaux ! Les rochers, les ombres, etc...et cela à toutes les saisons de l'année...il faut beaucoup de patience, beaucoup de sorties, beaucoup de sueurs ! Il m'est arrivé de rentrer complètement bredouille, mais j'ai la grande satisfaction d'avoir passé une journée au grand air !

Quant à être 2 sur le terrain..............c'est un sacré handicap pour ce qui est d'approcher à moins de 40 mètres en essayant de gagner la confiance des animaux !

merci beaucoup pour ce partage, et bravo pour ces observations de chamois assez farouches !

amitiés marco un passionné de chamois et de montagne

smeys

BM merci pour le tuyau, effectivement on a déja été faire un tour dans la vésubie et c'est le temps qu'on à mis. C noté en tout cas !

Marc en fait être à 2  nous à semblé à 2 reprises un avantage quand j'ai essayé une approche tandis que mon amie restais sur place. Cela avais tendance a fixer leur attention sur elle et me laissait un poil plus de liberté que d'ordinaire. Avec 2 radio cela permetrais même une approche à l'aveugle complet.
Néanmoins c'est clair qu'en dehors de ce cas précis cela à tendance à compliquer les choses !

En tous cas merci pour vos passages et conseils.

kevin

Un peu loin sur certaines, mais de belles images d'animaux ds leur environnement.
Même si on aime un gros plan bien net de l'oeil, c'est pas toujours possible!!!
Ce fil avec les petits commentaires est bien sympa et perso je trouve qu'il y a de très beau paysage, avec des sujets bien mis en évidence.
C'est vrai que plus on connait son territoire et plus on peux évoluer rapidement suivant les conditions, vent, lumière etc...mais bon on ne peut pas être partout!!!

bonne continuation à vous 2
kevin

bm

Bonjour

Pour "smeys"

Je ne sais pas si vous avez visionné le fil suivant : "Rutard" du Mercantour " sur la page 2 de la rubrique "Mammifères"

Il peut vous donner une idée des populations de chamois du secteur boréon

Cordialement