Oiseaux communs: Quelques espèces en déclin....

Démarré par Roland RIPOLL, 26 Mars 2011, 19:13:55

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

jmsoulier

Bonsoir,
De superbes images  uy8 uy8 uy8 pour un constat pour le moins alarmant.... fhfh fhfh fhfh
Jean Michel

caty

les photos sont superbes ... ))))
mais les chiffres sont décourageants... :sad: fhfh
... JE SUIS CHARLIE ...

BrunoW

Merci Roland de nous rappeler, par le biais de ces superbes digis
la réalité d'un équilibre écologique très fragilisé et combien le devenir
de nombre d'espèces "jadis" communes est grandement compromis aujourd'hui.....!

amicalement

Bruno

Roland RIPOLL

Merci à vous tous !

Il est bon parfois de prendre conscience de certaines choses... De s'alarmer, de se dire que rien n'est jamais acquis (dans un sens comme dans l'autre du reste) et de penser, lorsque nous sortons sur le terrain photographier les oiseaux, qu'ils pourraient bientôt se faire très rares, voire même disparaître un jour...

Tourterelle des bois déclin de 12% des effectifs  sur la période 2001/2008


Pie bavarde déclin de 56 % des effectifs sur la période 1989/2008


Moineau friquet déclin de 33% des effectifs sur la période 1989/2008

"être simple pour être vrai"

DUNY

Bonjour,

De belles photos et des statistiques alarmantes, la diminution de certaines espéces ne m'a pas surpris,
par contre la pie bavarde me paraissait elle en augmentation dans certaines régions mais de toute évidencce pas partout.

DUNY
En Normandie, il n'y a qu'une chose qui peut être haute ou basse : C'est la mer.

Roland RIPOLL

Merci !

Dernières images pour clore ce fil:

Serin cini déclin de 45% des effectifs sur la période 1989/2008


Chardonneret élégant déclin de 46% des effectifs sur la période 2001/2008


Verdier d'Europe déclin de 51% des effectifs sur la période 1989/2008
"être simple pour être vrai"

pioupiou

#31
De très belles photos pour illustrer de bien tristes chiffres

Campio

De très belle images comme à ton habitude et un constat assez inquiétant  :shock:

René

PITOUX56

Bonsoir Roland!

Ton message me touche beaucoup  8)

Et dans seulement 10 ans, que restera t 'il?

Amitiés photographiques

Richard
Celui qui a attrapé la maladie du Goupil !!!


L'instant magique, ce n'est pas le moment où tu crois, c'est le moment où tu ne t'y attens pas!

Fitoo

#34
Juste un mot avant de me casser, parce que ce fil est un des plus réjouissants de ceux que j'ai pu lire depuis ma venue ici.

J'ai peur que le programme STOC ne reflète que la face émergée de l'iceberg.

J'ai parcouru leurs données depuis 2 ou 3 ans et elles m'ont semblé optimiste par rapport à ce que je peux constater dans mes sorties.

En analysant le système de récolte de données, j'ai été effaré de voir qu'il fonde les conclusions du programme sur une extrapolation trop vertigineuse pour rendre compte de la réalité.

Le maillage en est très large et la collecte trop partielle.

Ce n'est pas un reproche. C'est juste un constat, qui doit nous porter à considérer que nous ne sommes jamais assez nombreux à nous investir dans ces récoltes de données, et que nous sommes tous toujours trop prompts à nous rassurer de ce qui est fait sans nous, en pensant que, finalement, ça roule! parce que les vigies sont en action et nous garantissent un avenir sans désillusion.

A mon modeste niveau, j'ai depuis des années un goût d'amertume dans la bouche à chaque sortie dans mes campagnes.

Je me souviens trop bien des images et des sons de mon enfance dans les mêmes milieux, qui sont variés.

Je me souviens des cailles de mai, des bruants proyer et jaunes, des bouvreuils, des chardonnerets. Au printemps, ou, pour certains, sur le marc de pommes en hiver à l'époque où le pressoir à cidre allait de village en village à l'automne.

Je me souviens des bois où les grimpereaux foisonnaient, et le chant des sitelles, les tambourinages des pics épeiches, plus graves que celui des épeichettes; quoique, ça dépend juste du choix de la branche et de sa résonnance.

Je me souviens du concert matinal pour les lève-tôt de mai, quand il était difficile de dissocier les chants des uns et des autres.

Je me souviens du chant des rossignols, à l'aube, près de la rivière où l'on taquinait les truites fario, et leur écho, la nuit, quand on partait à la chasse aux vers de terre, en plaine, avec un lampe de poche.

Je me souviens des pêches à l'anguille après l'orage en mai ou juin.

Je me souviens du premier pouillot siffleur dans le bois de ma commune. Et les geais qui cajolaient dans les taillis sous futaies.

A chaque promenade depuis des années, j'y pense et j'y repense. Constamment. Et j'écoute les pinsons, les rouge-gorges, les merles, les charbonnières, et les corbeaux...

Pour moi, donc, STOC témoigne d'un mal pire qu'il ne nous est acceptable de l'admettre aujourd'hui.

Les méfaits de l'agriculture y sont pour beaucoup, et pour avoir travaillé sur des remembrements, j'en connais un rayon.

Mais, pour en ajouter à ce qui a déjà été décrié ici, je tiens à attirer l'attention sur notre part de responsabilité partagée :
- l'urbanisation et la péri-urbanisation des campagnes est un facteur non négligeable de cette déshérence.
- et nous sommes tous coupables de l'aggravation du phénomène avec nos moyens de locomotion, et l'expansion sans fin des infrastructures adaptées à notre mode de vie : 33 millions de voitures aujourd'hui, et je ne sais combien de centaines de milliers de km de voies express et d'autoroute. Des dizaines de millions d'oiseaux et de mammifères, sans compter les batraciens et les insectes, etc... sont percutés chaque année par vous, par moi, par tous les conducteurs.

Les conducteurs de tracteurs ne sont pas les seuls responsables de cette catastrophe.

Nous le sommes tous.

C'est une question de confort et de choix de société.

Voilà. C'est écrit.

Et merci à l'initiateur de ce fil, qui a mis le doigt sur un problème essentiel et qui nous concerne tous.

Merops Apiaster

Pour rebondir sur les propos de Fitoo:
Je pense que le programme STOC est encore trop "jeune" pour que l'on puisse tirer des conclusions pertinentes, il n'y a qu'à constater les fluctuations pour certaines espèces, d'une année sur l'autre, difficiles à expliquer. Mais dans quelques années, ça deviendra plus parlant, et on arrêtera peut-être de bitumer à tout va. 
Je trouve le protocole assez bien fait, peut-être par encore assez poussé (il ne concerne pas les espèces aux moeurs discrètes ou nocturnes) et il faudrait encore plus de carrés pour affiner les résultats.

J'invite à ce propos un maximum de gens à participer ! ce n'est pas si compliqué que ça, est c'est super intéressant de voir l'évolution de "son" bout de nature année après année.

Frédéric

Roland RIPOLL

Merci d'avoir apporté votre avis, vos témoignages, vos réactions sur ce sujet.

Je reprends ce fil aujourd'hui et c'est volontairement que je le présente comme une triste litanie pour d'une part nous rappeler des choses désagréables et d'autre part pour nous inciter à une plus grande vigilance...



Pour résumer:  Les espèces agricoles (33 espèces suivies) ont connu le déclin le plus important sur la période 1990-2005 : moins 18 % en France et moins 21% dans l'UE. Pour l'ensemble des populations d'oiseaux communs (123 espèces suivies), la tendance générale d'évolution pour l'UE est de moins 10%. En France métropolitaine, on observe à la fois un recul des populations d'espèces dites
« spécialistes » (agricoles, forestiers, milieux bâtis) et une augmentation des espèces dites "généralistes" (+ 10 %).
Au total, les populations d'oiseaux sont globalement en déclin (- 18 %).... Selon l'Insee, les causes de ce déclin sont multiples, mais la dégradation ou la perte des habitats demeurent les principales menaces. Il faut toutefois y rajouter l'expansion et l'intensification des industries agro-alimentaires et halieutiques, l'exploitation forestière, la colonisation des espèces invasives, la pollution, la chasse et la surexploitation des oiseaux sauvages ainsi que le changement climatique. Les causes de déclin sont également plus profondes : les systèmes économiques qui ne reconnaissent pas l'immense valeur de la nature, les déséquilibres mondiaux en termes de puissance et de richesse, la destruction des ressources naturelles, une démographie et une consommation individuelle en constante augmentation.

Linotte mélodieuse déclin de 45% des effectifs sur la période 2001/2008

La chute sévère des populations de linottes est sans doute liée à la diminution de ses ressources alimentaires, des petites graines d'herbacées souvent considérées comme de mauvaises herbes et donc éliminées des zones de grandes cultures. Le déclin observé est comparable à celui enregistré au Royaume-Uni (-62% de 1975 à 2000) ou en Europe.

Tarier pâtre déclin de 27% des effectifs sur la période 2001/2008
"être simple pour être vrai"

Jluc Ronné

 initiative nécessaire ,je pense que sur ce genre de site nous en sommes tous convaincus...ces chiffres font froid dans le dos,et ce que je note de plus important c'est que l'espèce humaine se développe au détriment des autres espèces...et au bout du compte : à son propre détriment !
En un tiers de siècle, l'activité humaine a été responsable (directement ou indirectement ) de la disparition de 30% des espèces vivant sur la planète........
de très belles photos qui heureusement ne sont pas encore des photos "souvenir"...ily a donc encore de l'espoir.
Jluc Ronné (amateur passionné)
Canon 7D , zoom Canon 100/400 f 4.5/5.6 , 50mm f 1.8

Bruno21

Des statistiques inquiétantes (notamment pour le grèbe huppé, que j'étais loin d'imaginer) et des images magnifiques...
Bruno. 500px

Roland RIPOLL

Merci de vous intéresser à ce fil !

Les espèces vivant dans les milieux agricoles, les bâtiments (granges et clochers notamment) sont les plus touchées avec une chute de 20% des effectifs.
Les espèces jugées indésirables ont aussi fortement régressé en milieu rural.
Les oiseaux forestiers nicheurs régressent moins vite, mais ont quand même perdu 11% de leurs populations.

La linotte mélodieuse, l'alouette des champs ou la perdrix grise ont vu leurs populations décroître de façon dramatique de 1989 à 2008. Les espèces en fort recul (déjà classées comme vulnérables sur la liste rouge de l'UICN) comprennent aussi :
•   le pipit farlouse (- 65%)
•   le tarier des prés  (- 76%)
•   le pouillot siffleur  (- 65%)
•   le gobemouche gris  (- 57%)
•   le bouvreuil pivoine (- 63%)

Dans d'autres régions du monde, la régression plus rapide des oiseaux communs dans les milieux d'agriculture intensive, laisse penser que cette dernière est une (mais pas la seule) des causes du déclin général.
Il est intéressant également  de noter que les espèces régressent plus vite au nord de la Loire, et surtout dans le nord de la France (- 20 % en 14 ans ; de 1989 à 2003 pour 95 espèces d'oiseaux suivis). La Bretagne, où le paysage agricole a été profondément transformé au cours des dernières décennies, enregistre de fait la plus forte baisse du nombre d'oiseaux des champs sur la période 2001-2009.

Chevalier guignette déclin de 44% des effectifs sur la période 2001/2008


Bruant des roseaux déclin de 17% des effectifs sur la période 2001/2008
"être simple pour être vrai"

Mario53

De magnifiques images pour illustrer une triste réalité .
Mais sommes nous prêts à changer notre mode de vie et à imposer ce changement à nos politiques ? car ne nous faisons aucune illusion le changement ne viendra pas d'eux ils sont bien trop occupés à faire plaisir aux différents lobbies pour se soucier de la nature et de ses habitants.
Mario
Mario

Fitoo

Bon sang ! cher Roland, c'est toujours quelque chose de voir tes images et que de te lire.

Tu ne me remontes pas le moral, sauf à considérer que tu seras lu par quelques personnes qui n'avaient pas conscience de ce déclin et de l'importance et de l'urgence de sa dénonciation.

Je suis surpris par certains chiffres annoncés (linotte, pipit farlouse) mais d'autres témoignent mal du déclin que j'ai pu observer (tourterelle des bois, alouette, etc..........................).

Pour me consoler, j'ai un gobemouche gris, qui revient depuis 3 ans dans mon jardin. Chaque année, je pense à lui, et quand je le revois, je pense à Maurice Genevoix; que tout le monde devrait lire et relire, car sa philosophie peut nous aider à avaler la liqueur amère d'un monde qu'il a si bien décrit, avec une manifeste avance sur son temps.

Bien cordialement

Michel


L.alain.46

Superbe série, un grand bravo  )))) ))))
J'ai remarqué que plus les années passent, plus il m'est difficile de trouver un sujet à shooter (localement).
Espèces présentes mais en très petit nombre et difficiles à localiser.
L.Alain  Nikon D750 + 300 f2,8 + TCx2+28/70 f2.8

fripounet

une bien belle leçon avec de superbes documents  !!!! ))))

Biotic

Je suis très content de voir un fil sur le STOC... Il y a de belles images et la réalité...
Les photographes sont/doivent être les premiers ambassadeurs de la beauté du vivant !

Bravo à toi

R

philche

Bonsoir,
Des chiffres qui font froid dans le dos et qui feraient bien d'être publiés au 20heures (même si je ne le regarde pas), afin de faire évoluer les mentalités...
Phil

Zguig

Voilà un fil des plus intéressant, au delà de tes photos excelentes, des informations pertinentes et trés interessante merci beaucoup Roland ;)

amdt

Excellent fil, avec de belles photos et des chiffres à méditer

BrunoW

de très belles images...( peut-etre même  de futures archives  :?) quand
on a connaissance de ces chiffres qui font froid dans le dos....

amicalement

Bruno