Photographe professionnel : un rêve pour beaucoup, quelle est la réalité ?

Démarré par emmari, 11 Janvier 2010, 18:03:53

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

emmari

Bonjour,

Il ne se passe pas une semaine sans que j'entende ou que je lise, ici ou ailleurs, qu'être photographe professionnel spécialisé en nature et environnement (paysage, faune, flore...) est de nos jours devenu une véritable gageure. A Montier-en-Der l'automne dernier, une rédactrice en chef m'a même dit, dans une envolée grandiloquente : "Ici tout le monde rêve de devenir pro, mais en France il n'y a que deux qui en vivent !". Amen !

Je déteste les vérités toutes faites, vous l'aurez compris :mrgreen: Mais au fait, c'est quoi la vérité à ce sujet ? Cette rédactrice a finalement suscité ma curiosité : combien sont les photographes professionnels spécialisés nature et environnement (PPNE) qui vivent de leurs images en France (et proches alentours, on est sur Bénélux :grin:) ?

Ce n'est pas leur nombre qui m'intéresse en tant que tel, mais justement d'évaluer le possible décalage entre le discours et la réalité. J'ai le sentiment que leur nombre n'est pas si insignifiant que cela (j'en connais plus que 2... :grin:), et que d'une certaine manière, le discours s'auto-alimente.

Mais c'est quoi au fait un PPNE ? Définition toute personnelle : une personne déclarée vis-à-vis de l'administration (on va dire possédant un n° de Siret pour faire simple), dont les revenus générés par la vente de ses images lui permettent de toucher un salaire minimal sur l'année (par salaire minimal j'entends le minimum vital pour pouvoir vivre, sans employer le terme de Smic). Cette définition est sans doute discutable mais bon...

Déjà sur ce forum, combien sont les PPNE ?

emmari


M@kro

En faite, il faut surtout savoir dans son envolée grandiloquente ce que signifie l'expression "en vivre" ?
Il faut aussi voir que pas mal de photographes (pas que de nature) qui "vivent" de leur passion parce que leur conjoint(e) à un salaire fixe qui leur permettent de joindre les 2 bouts.
En matière d'écologie, on a eu le tri sélectif ... maintenant, on a le tir sélectif

Luigi

Citation de: emmari le 11 Janvier 2010, 18:03:53
Déjà sur ce forum, combien sont les PPNE ?

Si tu veux le savoir, il te faut faire un sondage, ou engager une enquête via un fil...

Luigi

emmari

Je pense avoir défini ce que moi j'appelle "en vivre", c'est-à-dire l'autosuffisance en terme de revenus.
Après s'il faut faire un listing, à chacun de se "déclarer" ici sur le fil ou par MP. Je ne citerai personnellement aucun nom mais je peux compiler pour avoir le nombre de PPNE.
Ce fil appartient à tous, à chacun de le faire évoluer comme bon lui semble.
Merci.
emmari

Edit : va pour le sondage, ça a le mérite de l'anonymat pour celles et ceux qui le préfère.

Pudro

Citation de: M@kro le 11 Janvier 2010, 18:12:58
En faite, il faut surtout savoir dans son envolée grandiloquente ce que signifie l'expression "en vivre" ?
Il faut aussi voir que pas mal de photographes (pas que de nature) qui "vivent" de leur passion parce que leur conjoint(e) à un salaire fixe qui leur permettent de joindre les 2 bouts.

Et en grattant un peu, lors de discussions sur les festivals par exemple, je me suis aperçu que quelques-uns s'étaient auto-proclamés pro, après avoir revendu leur boite, fait quelques bonnes affaires dans une autre vie, un héritage, ou ayant simplement un matelas cousu d'or.
Du coup, on se fait imprimer des cartes de visite avec "wildlife photographer", mais ça fausse quand même un peu la définition... en vivre.

F.
Franck Renard/Spa - Belgique

cauet_francis

bonjour,
mon pot louis-marie PREAU  (et son epouse travail)
il se débrouille et ne vie pas sur l'or .
il est 100/100 pro
amicalement francis

M@kro

Ou bien tu peux avoir un taff type forestier, naturaliste, guide naturaliste et faire de la photographie de nature par passion.
Du coup, tu peux après avoir un statut qui te proclame "pro" sans pour autant n'avoir que cette profession dans ton bagage.
Donc avant tout, il faut bien définir le terme "pro" et le terme "vivre".
En matière d'écologie, on a eu le tri sélectif ... maintenant, on a le tir sélectif

emmari

Citation de: M@kro le 11 Janvier 2010, 18:33:26
Ou bien tu peux avoir un taff type forestier, naturaliste, guide naturaliste et faire de la photographie de nature par passion.
Du coup, tu peux après avoir un statut qui te proclame "pro" sans pour autant n'avoir que cette profession dans ton bagage.
Donc avant tout, il faut bien définir le terme "pro" et le terme "vivre".

Être professionnel, c'est être déclaré auprès des administrations de tutelle, aussi bien sociales que fiscales, ça c'est simple, on l'est ou pas.
En vivre, c'est l'autosuffisance des revenus (bis).
emmari

GLaG

 Difficile de savoir exactement quels sont les revenus des gens que je connais, mais pour ceux que je connais "en vrai" j'ai l'impression qu'il y a très peu de pro au sens de ta définition. Je distingue 3 situations type :

- la personne qui a un autre travail salarié et ne cherche pas spécialement à ne faire que de la photo (le cas le plus fréquent parmi les gens que je connais),

- le photographe bien aidé par son conjoint (au moins pour lisser les revenus très irréguliers d'un mois ou d'une année sur l'autre, ou de manière continue car les revenus sont globalement insuffisants),

- le photographe qui "exploite" plusieurs compétences nature, parfois mélée, aucune n'étant suffisante : accompagnateur en montagne, gestion d'un gîte, stages photos, ...

Je suis dans le cas 1 donc j'ai répondu non à ton sondage.
Lumières de l'Alpe, le site : http://www.tetras.org/
...et le blog : http://guillaumelaget.wordpress.com

emmari

Citation de: GLaG le 11 Janvier 2010, 18:39:57
Difficile de savoir exactement quels sont les revenus des gens que je connais, mais pour ceux que je connais "en vrai" j'ai l'impression qu'il y a très peu de pro au sens de ta définition. Je distingue 3 situations type :

- la personne qui a un autre travail salarié et ne cherche pas spécialement à ne faire que de la photo (le cas le plus fréquent parmi les gens que je connais),

- le photographe bien aidé par son conjoint (au moins pour lisser les revenus très irréguliers d'un mois ou d'une année sur l'autre, ou de manière continue car les revenus sont globalement insuffisants),

- le photographe qui "exploite" plusieurs compétences nature, parfois mélée, aucune n'étant suffisante : accompagnateur en montagne, gestion d'un gîte, stages photos, ...

Je suis dans le cas 1 donc j'ai répondu non à ton sondage.

Tu as parfaitement compris ma définition. Parmi tes 3 situations aucune ne correspond à un PPNE tel que je l'ai défini. Merci. [J'ai juste à ajouter que le stage photo peut faire pour moi partie intégrante du travail d'un PPNE]
emmari

Pudro

Moi je suis déclaré avec une compta tout bien comme il faut.
Mais c'est une activité complémentaire à mon "vrai" métier.
Je ne pourrais vivre de la photo, donc je ne suis pas pro.

F.
Franck Renard/Spa - Belgique

cos1

faut pas rever.

et il faut lire l intervieux de tonis croceta (j espere que ca s ecrit comme ca) pourtant immense photographe de stature internationale qui a arreté de vivre pour la photo pour monter des safari en afrique....


en vive en france au moins mdh et vincent munier.

Rémi L

Moi, j'ai répondu non et heureusement sinon je serai tout maigre,
J'ai jamais vendu une photo, je n'ai pas de n° SIRET, j'ai pas l'intention d'avoir pour reve d'en vivre non plus (et la encore heuresement sinon je crois que je serai malheureux)

A plus

Rémi

sylvain74

Salut,

j'ai voté non, malgré mon siret et bien que sur 2008/2009, mon revenu photojournalistique ai représenté environ 20% de mon CA. Mais voilà, pour l'instant les 80% qui me font manger, c'est mon boulot d'accompagnateur en montagne.
Donc en s'en tenant à ta définition, je ne suis pas un ppne.

Maintenant, perso, ça me dérange pas d'être pluri-actif, c'est un cas très commun dans les zones de montagnes. Les agriculteurs sont aussi moniteurs de ski, les bucherons, sont pisteurs, et moi je suis accompagnateur et photographe. C'est comme ça depuis des siècles en montagnes, avec la forte saisonnalité des activités, il faut avoir plusieurs cordes à son arc pour manger toute l'année.
Et ça permet de ne pas mettre tout ses oeufs dans le même panier...

-sylvain-

M@kro

En France, on peut aussi parfaitement avoir 2 activités professionnelles. (le cumul des "mandats" si on veut)
On peut donc être pro, tout en ayant une 2ème (ou 1ère) activité professionnelle.
En matière d'écologie, on a eu le tri sélectif ... maintenant, on a le tir sélectif

sylvain74

Ou même 3 ou 4, j'en connais.. :mrgreen:

Mais ne faisons pas dériver la question et le sens initial du fil, la question d'Emmanuel, c'est de savoir combien sont ceux qui arrivent à vivre uniquement (même mal...) de l'activité PPNE.

-sylvain-

emmari

Citation de: sylvain74 le 11 Janvier 2010, 22:00:37
Ou même 3 ou 4, j'en connais.. :mrgreen:

Mais ne faisons pas dériver la question et le sens initial du fil, la question d'Emmanuel, c'est de savoir combien sont ceux qui arrivent à vivre uniquement (même mal...) de l'activité PPNE.

-sylvain-

Merci Sylvain  :mrgreen:
Pour l'instant 40 votants, 38 non et 2 oui.

insights

Salut Manu (et tout le monde),

alors soit ta rédac-chef ne sait pas de quoi elle parle, soit elle estime qu'on ne peut vivre de l'activité de PPNE en considérant sa paye de rédac-chef. Là c'est sûr y-en a moins...
Allez un nom...  :mrgreen:
Ta définition manque quand même un chouilla de précisions: est-ce que les photographes de chiens et chats(domestiques), de chasse, de jardin, d'administration environnementale etc doivent être pris en compte? Ceux qui font des stages, guident des voyages, ou ne gagnent leur vie qu'en revenu d'agence, en reportage? Ceux dont le revenu photo pourrait leur permettre d'en vivre, mais dont ça n'est pas l'activité professionnelle principale?
En tout cas, même au sens le plus restrictif, le chiffre de PPNE comme tu l'entends tourne quand même à quelques dizaines, probablement pas loin de la centaine si on prend tous les domaines en compte.
Ceci dit, rapporté au ratio de population, la France a vraiment un très mauvais marché dans le domaine, comparativement à l'Allemagne, la Grande-Bretagne, et la Finlande pour les pays que je connais un peu.

Pour faire avancer ta liste, j'ai répondu oui, mes revenus étant 100% photo nature et environnement depuis deux ans environ.

Christophe

Farinelli

 Bonjour...

Dans mon cas, j'ai répondu non. Je suis photographe salarié, c'est donc mon métier, et la majorité des images que je réalise dans ce cadre ne touchent pas directement à la nature, il s'agit plutôt de reportages humains, événementiels, politiques, illustrations touristiques. Je suis parfois amené à photographier des sujets nature dans mon cadre professionnel, en particulier des paysages pour l'illustration (montagne, forets, marines, volcan), et beaucoup de mes images réalisées hors du cadre pro sont ajoutées à la banques d'image de la boite en cas de besoin.

Voilà...

Fabien Gréban

voici un sujet très intéressant. Je me suis souvent posé la question, et je pense qu'il y en a quand même plus que 2 ppne en France, je dirais que ce chiffre monte au moins à 20, voir plus.

Quant à moi, je dirais aujourd'hui que je suis ppne à hauteur de 20%  :mrgreen:

lebon-zimages

La difference est bien maigre entre un pro et un amateur  :mrgreen: : un papier (Kbis avec siret... )
J'etais pro, j'ai essayé d'en vivre mais c'est quasi imposible, surtout à la Réunion !

XavC

Tout d'abord, pour répondre à ta rédac' chef : et non, tout le monde à Montier ne rêvait pas de devenir pro. En tout cas, ce n'est pas mon cas, et je ne pense être seul à ne pas avoir spécialement envie de développer le chifre d'affaire photo jusqu'à ce qu'il permette de suffire à lui tout seul pour vivre.

Sinon, moi j'ai dans l'idée qu'il y en a plus qu'on veut bien le croire qui vivent de la photo, ou en tout cas, chez qui la photo nature est une part importante de leur activité. Soit ils ont développé d'autres sujets photographiques que la nature, soit ils ont une autre activité liée à la nature (animation, études, loisir,...).

D@niel

J'ai répondu non malheureusement  :sad:

Pour le moment, par an, j'en suis à quelques aggrandissements, quelques produits dérivés (mug, puzzle...) et pas mal de cartes postales...
Mais en 2009, cela correspond à environ 1.5% de la remunération annuelle du travail qui me permet de vivre, alors je suis loin du compte  :mrgreen:

A+
D@niel

christophe

salut manu

j ai répondu non également , même si j ai un numéro de siret , que je dégage des revenus de mes images via mon agence et les ventes directes  mais j ai une autre activité à coté  qui d un coté me laisse un peu de temps pour faire des images mais pas assez pour passer le cap et pour tenter d en vivre .

christophe

akwilmo

dans les secrets des photographes animaliers de ronan fournier christol si je ne m'abuse, Vincent munier dit que envirions 20 photographes de nature ne vivent que de ça en France ( mais d'après lui ce chiffre augmente chaque année )
a+
Akwilmo
Nikon _ 17 ans