Un printemps parmi tant d'autres...MAJ 02 Juillet (A la Une)

Démarré par GROSBEC, 10 Juin 2016, 18:27:02

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

GROSBEC

Bonjour à vous tous,

Voici trop longtemps que je n'avais rien publié ici.
Je passe souvent, j'admire ce que font les copains...
Il est temps d'apporter une petite contribution.

Amitiés,

Patrick

L'hiver, une fois de plus, a été très doux, cette année.
Fidèles à leurs territoires, les Grues cendrées et les Bernaches Cravant sont revenues à l'heure.
D'autres, visiteurs inhabituels, nous ont charmés de passages peu courants, tels ces Grèbes esclavon dont il n'est si fréquent de croiser le chemin.


1 – Retour au dortoir


2 – Bernaches en vol


Sur fond de réchauffement climatique, nous étions nombreux à penser que le printemps verrait des fleurs, des oiseaux en avance sur le calendrier.
C'est à peu près le contraire que nous avons vécu.
La Grue, déjà, nous avait avertis, en quittant bien plus tôt que l'an passé ses zones d'hivernage.
Lorsque mars a frappé les trois coups de ce qui marque le début du printemps pour les naturalistes, quelques surprises nous attendaient.
Les milans étaient à l'heure, bien que beaucoup moins nombreux que de coutume.
Très généreux, ils ont même toléré la présence du busard des roseaux qui s'éloigne, généralement, dès l'arrivée de son cousin.


3 – Majestueux milan


Mais notre oiseau symbolique, l'hirondelle rustique était, elle franchement en retard. Plus tardive, moins nombreuse...

4 – Mais active


Echasses et avocettes, d'autres aussi, ont contribué à l'étonnement, à l'émotion, à la joie de retrouver ces beaux migrateurs.
Ceci n'est, bien entendu, qu'une entrée en matière.
La vie de l'oiseau ne s'arrête pas à une saison, si belle soit-elle.


JO²

Un plaisir, Patrick, de te retrouver ici, et de retrouver tes textes ciselés et ces belles images, toujours en adéquation avec le propos du naturaliste que tu es!  )))) )))
Je t'embrasse,
Amicalement
Joëlle

robert56

Des jolies compo pour les deux premières! une sacré performance d'avoir réussi à saisir en plein envol d'aussi près l'hirondelle rustique! Je l'aurais toutefois préféré moins serré dans son cadre avec un peu plus d'espace!

Robert

jojo59

Superbe cette dernière prise de vue !

José

Roland RIPOLL

Salut Patrick,

Je n'avais pas vu  ton fil ! Content de te revoir sur ce forum ! C'est au  retour au dortoir et à l'hirondelle en vol (un véritable exploit) que vont mes préférences.
"être simple pour être vrai"

Clic-Clac 51

Bravo Patrick...une très belle série
Denis

gjacobs

De la bel ouvrage tout ça!

Gauthier

mb25

L'hirondelle, je ne sais pas comment tu as pu faire ça mais je t'envie.
Jolis bernaches et belles ambiances pour les grues.
Mb

Thadeus

bonsoir

superbe reportage !

l'hirondelle est top !

amicalement

Thierry J.

alain33

un exploit avec la rustique
joli retour
Alain
Canon 50D et 7 D mark 2+ tamron 150-600mm g2 + canon macro 60mm +  sigma macro 180mm

GROSBEC

Merci à vous tous pour ces messages amicaux et très encourageants.
Il me reste bien des choses encore à dire sur ce printemps. L'échasse en est l'un des premiers témoins, d'autres suivront, avec des premières en cette région aquitaine.
Et puis, bien sûr l'oiseau occupe les quatre saisons, même s'il faudra puiser sans doute dans les souvenirs avant que l'automne ne nous rejoigne.

Amitiés,

Patrick


L'échasse...
Ce bel oiseau à la voix un peu aigre a des charmes bien haut perchés avec des pattes de 22 centimètres qui la placent bien au-dessus du sol.
Elle nous revient, en général, dans la seconde quinzaine de mars. Après avoir entendu les premiers hennissements du Milan (le cheval volant comme chacun sait), plus primesautier, la bien gracieuse échasse nous accueille au marais un matin.
Elle niche en colonies et partage souvent son canton avec bien d'autres oiseaux, au caractère, aux couleurs, et à la taille bien différents.
On peut la dire grégaire, mais elle se montre hautement territoriale, conquérant puis défendant âprement son territoire contre petits et grands.
Il existe des préséances au pays de l'Echasse, et même à l'heure du repas, elle supporte fort mal qu'un congénère ne respecte pas la distance prescrite de 50 centimètres. Ceci entraine bien souvent de petites bagarres amicales mais parfois un peu rugueuses.
A l'heure de construire le nid, elle chasse vigoureusement la moindre bergeronnette, le petit gravelot, sans hésiter un seul instant à poursuivre le Tadorne dont l'avantage de taille et de poids pourrait donner à penser qu'il n'a rien à redouter...


5 -   Et pourtant


Cet élégant oiseau se distingue aussi par une courtoisie, des signes de respect et d'affection assez rares qu'il partage avec l'avocette, sa voisine dont nous reparlerons.
Chez lui, c'est plus marqué, plus flagrant.
La promenade s'interrompt soudain. Dame Echasse tend le cou à l'horizontale, sans toucher l'eau, toutefois, au contraire de l'avocette. C'est une invite !
Monsieur poursuit ses ablutions, affine sa toilette. Enfin, juste avant que son épouse ne perde patience, il saute sur son dos, pour un accouplement qui peut être assez long pour réjouir l'observateur aux tendances photographes.
Quelques secondes plus tard (il ne faut surtout pas se montrer distrait) le plus beau survient.
Les pattes retombent à l'eau, et les becs se croisent, ainsi que les regards, pour ce qu'il convenu d'appeler le câlin final.


6- L'union 


7 – Et le câlin


Les deux amoureux font quelques pas ensemble dans ce que d'autres auraient appelé une marche nuptiale, et reprennent le cours de leurs activités.
La suite appartient au domaine de l'intime. Bien que j'aie eu cette année le privilège d'assister en direct à l'éclosion d'un poussin, je ne montre pas cette image qui ne serait pas conforme au règlement.
Mais je peux vous dire que l'oiseau n'a rien remarqué et que ce fût, pour moi, une grande émotion.

Hélas, il n'est pas possible de clore ce paragraphe sans évoquer les jours et les semaines qui ont suivi.
La prédation est un phénomène naturel, mais il est souvent difficile, pour nous autres humains, de l'accepter dans toute sa dureté, et de savoir morts à tout jamais ces poussins si craquants dont la vision nous avait tant fait espérer et puis vibrer.
Cette année, elle a été redoutable. L'association de malfaiteurs entre la Mouette rieuse et le Milan noir (deux oiseaux par ailleurs, très bien à tous propos) a fait des ravages.
A tel point que sur le petit domaine qui m'est familier pas un seul poussin n'a survécu.
Y compris ceux des mouettes rieuses.
Juste retour des choses ?
Sachez quand même, que le cycle naturel a repris le dessus depuis quelques jours, et que des pontes de remplacement ont été faites.
Plutôt qu'épiloguer sur ces tristes circonstances, je préfère laisser le mot de la fin à l'Echasse, si durement éprouvée, elle, bonne mère, qui, ne renonçant jamais, est venue, un jour bien sombre, tel un symbole fort prendre son bain et a, du même coup réveillé le soleil qui a éclairé l'espoir, lui qui ne s'était guère montré plus d'une demi-heure depuis le matin.


8 – En place...


9 – Pour le bain


prunelle

Quand je vois un tel niveau j'ai encore plus le trac de me mettre aux oiseaux.

Pourtant j'ai tout le matériel maintenant, va falloir y aller  :)

Belle netteté et avec des commentaires pertinents. Bel exemple à suivre,  c'est vraiment super !  ))))

JO²

Une plume au service des plumes, une fois encore, Patrick! C'est le temps des amours pour la belle échasse et tu le décris et l'illustres de si belle manière!  )))) ))))
Je t'embrasse,
Amicalement
Joëlle

jmsoulier

Bonsoir Patrick,
ça fait plaisir de te retrouver sur Benelux, toi et tes images et ta prose qui apporte un plus certain à tes fils. Des photos de grande qualité, comme d'habitude!
uy8 uy8 uy8
A bientôt

JM


gjacobs

Belle histoire joliment illustrée, bien qu'un peu triste. La 7 est un régal!

Gauthier

Roland RIPOLL

Oui, ce câlin final en gros plan est une merveille ! La tendresse dans le regard des deux oiseaux est bien saisie.
"être simple pour être vrai"

Clic-Clac 51

Merci pour cette MàJ richement légendée
Bravo
Denis

GROSBEC

Merci à vous tous !
Avant d'aborder la diversité offerte cette année, je vous propose d'accorder quelques instants à un autre limicole assez complémentaire du précédent.
L'avocette le mérite amplement.

Amitiés,

Patrick

Monsieur De la Fontaine avait sans conteste raison d'écrire que la grâce est plus belle encore que la beauté.
Un de nos plus grand limicoles en est le symbole.
Notre amie l'avocette est l'un des rares migrateurs qu'il soit donné d'observer quasiment toute l'année en France.
Hivernante, elle vient aussi se reproduire également sur nos terres, nos marais et estuaires, plutôt.
C'est le fait de sa répartition entre  différentes populations, à l'instar de ce que nous pouvons observer dans d'autres espèces, à propos de sujets différents, dont la mue.
Entre janvier et avril, les chiffres diffèrent autant que les saisons puisque si plus de 20 000 avocettes nous rejoignent à la fin de l'automne, elles ne sont que 3 000 couples à se reproduire près de nous.


10 – Vol d'hiver


Avec son bec retroussé, ses pattes bleues et palmées, il est très difficile de ne pas la reconnaître au tout premier regard.
De bien subtiles nuances séparent le mâle de la femelle, et quelques immatures, aux couvertures un peu rousses viennent bien à propos, troubler l'eau (c'est la moindre des choses pour cette faucheuse de flots) et nous faire réfléchir.
Son plumage noir et blanc se satisfait de toutes les lumières et, parfois, on peut se demander si une ambiance privée de soleil ne la rend pas plus élégante encore.
Son caractère est riche.
Plutôt timide, en apparence, elle se montre paisible, et il est peu fréquent d'être témoin de querelles entre congénères, bien que ceci puisse se produire, à l'occasion.


11 – Rare dispute


Nichant généralement en colonies qu'elle partage souvent avec sa cousine l'échasse, et les laridés qui ne comptent pas, eux, parmi ses meilleurs amis, l'avocette simule des bagarres, autant de jeux amicaux, qui, finalement, ne manquent pas de grâce.
Les deux s'associent souvent pour former un ballet lui aussi très plaisant pour les yeux
Résolument inquiète, elle alarme souvent, poussant des cris flutés qui la feraient reconnaître, les yeux bandés.
Ses envols sont donc fréquents.


12 – Duo d'artistes


13 – Courage ! Fuyons !


C'est au temps des amours qu'elle se rapproche de l'échasse, non seulement en vertu de leur très ancien principe de cohabitation, mais encore par des façons de faire prouvant son affection, le respect porté au partenaire.
Certes, il n'y a pas, chez elle, de câlin final très caractérisé, bien que les becs se croisent à la fin de l'union. La faute en revient probablement à Monsieur qui se fait attendre souvent bien plus longtemps que de raison.


14 – Une union pleine de grâce


Affectueuse, notre amie n'en est pas moins courageuse et n'hésite pas à poursuivre le milan prédateur, bien qu'en la circonstance son bec retroussé ne soit pas l'arme idéale et dissuasive.
Mais, le but du grand voyage est atteint nonobstant les périls, la prédation, les variations du niveau d'eau.
Les enfants viennent au jour, après 25 jours de patience, de relais entre époux.
C'est l'ultime récompense avant une lourde tâche : les protéger et les élever.


15 – Lorsque l'enfant parait


Lafee14

Super ce compte-rendu agrémenter de belle photos.
Et en prime le petit  :wink:
Un plus pour la 13 et la 15.
Amicalement

Roland RIPOLL

Une belle suite, comme tu sais si bien les conter ! Le "vol d'hiver" est magnifique." Lorsque l'enfant paraît", nous montre bien l'attention affectueuse des parents.
"être simple pour être vrai"

JO²

Oui, tu as raison, Patrick de citer La Fontaine et de parler de la grâce de l'avocette, là où l'on parlerait peut-être de la beauté de l'échasse, sa cousine? Le noir et blanc va bien aux deux en tout cas et tes images autant que ton texte  lui rendent un bel hommage! Ah! ce vol groupé, avec son beau damier! Et bien entendu la petite famille (15), sans oublier le duo avec sa cousine et cette attitude prise sur le vif sur la 13!  ))))   Continues à nous conter ainsi les oiseaux....  :)
Je t'embrasse
Amicalement
Joëlle

gjacobs

Sympathique suite très très joliment illustrée.

Gauthier

Clic-Clac 51

De bien jolies images...bravo et merci du partage
Denis

GROSBEC

Bonsoir à vous tous,

Avant de clore ce fil car l'été nous a rejoints, je n'aurais en aucun cas voulu terminer ce sujet sans vous remercier tous pour vos encouragements, vos commentaires indulgents et amicaux
Pour mon retard, je plaide les circonstances atténuantes car j'ai été très occupé par l'oiseau et des travaux littéraires qui avancent à grands pas et dont j'aurais bientôt le grand plaisir de vous parler.

Amitiés,

Patrick


On ne pourra pas nier que ce printemps-là nous aura procuré bien des surprises.
Des premières...
Une mouette aux allures de goéland, une mouette qui miaule et qui a la tête noire, le bec et les pattes rouges s'est arrêtée sur ce petit canton que fréquentent l'échasse et l'avocette, bien d'autres encore.
On l'y avait déjà vue, mais si ses premiers accouplements étaient propices à l'espoir et au rêve,  ils ne constituent pas une preuve définitive de reproduction.
Il y a eu des précédents.
Mais, cette fois, en dépit de quelques balbutiements, d'échecs et autres complications, deux nids ont été finalement construits au Teich.
C'est une première en Aquitaine !


16 – Des allures de goéland


17 – Un vol plus souple



Pour ajouter à ces fastes très inhabituels nous avons gratifiés aussi par l'apparition de plumages en général réservés à d'autres régions, voire à d'autres pays plus nordiques.
Sans ajouter bien sûr des scènes de vie, antérieures, si poignantes même si leur issue fût triste.
Contentons-nous de ces bonheurs tous simples offerts par deux superbes oiseaux dont l'un n'avait jamais été observé en ce joli plumage depuis les 43 ans qu'existe cette réserve.
C'est le cas du joli grèbe à cou noir.


18 – Premier costume de noces


19 – Ça vaut bien l'attention



Plus, peut-être, l'apparition subite de trois combattants variés, hautement inattendus en ce jour si sombre et pluvieux que la seule  perspective intelligente eût été de rester sous la couette le plus tard possible.
L'invitation amicale à déjeuner, généreusement lancée par ces ami Lyonnais, dans  cette plaisante Basserie du Delta était sans conteste le meilleur argument.  Sans aucun doute le seul !!
Du fond du cœur, Merci à toi Christine, à toi aussi Philippe !
Sans vous, il n'y aurait pas eu de rêves.


20 – Un mâle


21 – Et puis un autre mâle


L'observation est très rare en France.

Je vous dis à tous à bientôt pour parler de l'été et j'autre versant de la colline qui nous tient doucement la main et, qui sait ? L'âme un peu aussi.
Vers l 'été indien, puis les lumières d'hiver.


alain33

tes écrits sont aussi beaux que tes photos et on est proche de l'excellence...
tu as bien résumé l'incroyable espérance de reproduction dans cette réserve qui nous est chère et le bilan quasi nul aussi bien du côté des échasses que des avocettes, cigognes, petits gravelots...
les cygnes, colverts, oies et tadornes se sont montrés plus résistants à la prédation des jeunes
le spectacle de ces adultes non accompagnés est bien triste en ce début d'été !
l'humain est assez démuni devant les lois de la nature
gardons un brin d'optimisme pour des pontes de remplacement ou ... pour l'an prochain
Alain
Canon 50D et 7 D mark 2+ tamron 150-600mm g2 + canon macro 60mm +  sigma macro 180mm