Bonjour
À l'invitation de Greg (suite au fil sur Montier 2009
) je me permets d'intervenir sur ce fil que j'avais raté (Benelux propose un peu trop de fils à mon goût, et il ne m'est plus humainement permis de les suivre ! Mais ceci est un autre débat)
Je viens de digérer les 7 pages de réactions et réponses apportées à ce fil, dont les photos présentées en premier lieu sont extraordinaires. De beauté, de courage, d'intérêt.
J'ai pour ma part "pratiqué" UN affût payant, ou plutôt des affûts, ceux de Bence Maté en Hongrie. Affûts qui font apparemment polémique (vu ce qu'on se prend dans la tronche à chaque fois
et ce malgré le fait que très peu de monde, finalement, a fréquenté réellement ces affûts, contrairement à ceux que l'on trouve en Finlande notamment !!! Qui plus est, les espèces photographiées le sont dans les plus strictes règles de non dérangement et surtout, sont des espèces COMMUNES pour la très grande majorité, et nécessitent malgré tout une certaine expérience, et de la patience puisqu'on a fait jusqu'à 15 heures d'affût par jour - bref)
Je n'ai pas à justifier le fait que j'y sois allé, si ce n'est de découvrir des techniques d'affût nouvelles, j'oserais même dire révolutionnaires sur de nombreux points (pas seulement par l'utilisation de vitres sans teint semi-polarisantes croyez-moi) mais aussi de compenser un "manque" de photographies qui s'accumule un peu plus chaque année, du fait d'activités professionnelles toujours plus présentes dans ma vie, et du besoin familial de préserver mon rôle de père et de mari.
J'ai l'immense chance d'habiter dans un Parc Naturel Régional. Certes pas le plus facile si j'ose dire pour y pratiquer la photographie animalière (demandez à Rémy Courseaux son avis sur la question
) mais qui offre des possibilités d'observation singulièrement plus grandes que la moyenne nationale. À mes débuts en photographie animalière, j'ai assidument pratiqué l'affût, la billebaude, le repérage, y passer jusqu'à 15 heures par semaine... Mon travail me le permettait, et ma femme aussi
Actuellement cela ne m'est plus possible. Double actif (en plus de mon activité d'auteur photographe), une vie familiale plus stricte que je me suis imposé pour profiter de ma petite famille, et c'est... quelques heures par mois seulement (hors périodes de vacances) que je peux m'accorder en toute quiétude pour pratiquer la photographie nature. J'y inclus les comptages LPO, mes nombreuses balades sans appareil photo, ma participation à quelques séances de baguages d'oiseaux quand j'en ai le temps, etc.
Partant de là , j'applaudis des deux mains le travail réalisé par celles et ceux qui ont la chance, ou non, la POSSIBILITÉ de pouvoir s'investir en TEMPS dans leur pratique de la photographie animalière. Acceptez simplement le fait qu'il existe des personnes qui aiment la photographie nature, mais qui ne peuvent pour des raisons personnelles, s'y investir autant que vous.
Alors oui, j'y ai réalisé des photos, parfois "exceptionnelles" (aux yeux de certains en tout cas) dans des affûts préparés par d'autres. Mais la différence entre ces photos et des photos ramenées de Finlande ou même de vos photos de gypa ou d'aigles, chers Laurent et Greg,
c'est que j'aurais pu parfaitement les réaliser chez moi.
C'est stupide mais c'est quelque chose qui m'a toujours tenu à coeur... Pour ce qui est d'indiquer que telle photo a été faite à tel endroit, la moindre des choses est déjà d'indiquer que les animaux sont sauvages ou non (ce qui est fait sur mon site : les espèces photographiées en captivité sont notées <c> par exemple). Après, c'est une question de logique et d'honnêteté. Un geai c'est un geai, un rouge-gorge un rouge-gorge. Eut-il été photographié en Hongrie, en Finlande ou dans l'Aube à Chauffour-les-Bailly
Je suis pour ma part beaucoup plus attaché à la notion de captivité ou de dérangement, mais aussi d'honnêteté intellectuelle sur par exemple la retouche des images ou les techniques utilisées pour réaliser les photographies, que sur l'endroit où elles sont faites. Recadrage ou pas. Utilisation d'appats ou pas. Etc.
C'est une question de point de vue. J'applaudis votre démarche, celle de Florent (Cardinaux) et de beaucoup d'autres passionnés qui investissent un temps considérable dans leur pratique photographique, mais cela n'est pas possible pour tous, et vous savez très bien que sans ce temps à investir, les possibilités n'en sont que restreintes.
Pour conclure, je dirais que personnellement la rareté de l'espèce je n'en ai rien à f... : je prends autant plaisir à photographier un moineau qu'un rollier, passé les premiers instants au contact d'une espèce nouvelle, qui sont toujours l'occasion de mitrailler un peu plus fébrilement le sujet