Pudro > en 90 ?
Ils étaient combien dans le groupe à l'époque ? C'est vrai que ce sont de rare groupe d'animaux dans le monde à disposer d'un tels suivit et d'un tels historique et ce contexte renforce encore ce sentiment d'exception que l'on éprouve à leur visite.
allez zou dernière partie !
Dernier jour :
Nos reprenons l’avion ce soir mais nous tenions à monter au site de Karisoke voir la tombe de Diane Fossey.
Lever de soleil sur le Karisimbi et Bisoke :
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Lenticulaire sur le Karisimbi
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6h30 donc de nouveau au briefing à l’ORTPN nous attendons un guide et nous sommes franchement nostalgique en voyant les autres personnes attendre « leur » groupe gorille. En plus il y a peu de monde et le groupe Susa aujourd’hui sera visité par une seule personne !
40mn de voiture et nous voila au pied du Volcan Bisoke. Pour le dernier jour on reprend des porteurs il faut 2 heures pour monter en principe mais bon on se la joue tranquille.
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On rentre dans le parc et sommes accueillit par le son assez proche d’un chest beating. Les gorilles ne sont pas loin
difficile de rêver mieux pour se mettre dans l’ambiance et remonter au temps ou le centre était actif.
Nous découvrons le « parking » du centre (en fait juste une petite zone dégagée que la végétation ré absorbe) ainsi que l’ancien poste d’accueil. Puis nous commençons l’ascension.
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Le terrain est boueux, comme je n’ai pris qu’un paire de chaussure je fais attention … Enfin … au début ! Il a plu cette nuit, c’est franchement glissant et il y a des déjections de buffles sauvages tous les 3M.
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A mi monté ça sera dans cet état là :
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A la descente ça sera 4 fois pire
C’est une trail emprunté par les buffles et très rarement des éléphants de forêt, le sol est donc défoncé. Le garde armé de tête part devant, histoire d’assurer la montée précisément contre les buffles sauvages potentiellement très dangereux. Et notre guide, qui se prénomme aussi Félix, nous raconte la fois ou, ici même, 2 scientifiques se sont retrouvés nez à nez avec un buffle descendant à bonne vitesse la forte pente dans la boue, situation fort dangereuse et fort peu engageante
La forêt change, les orties géantes apparaissent et nous découvrons que cela perce nos pantalons épais.
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La forêt telle que l’ont décrite Fossey et Schaller dans leurs livres se révèle enfin. Nous regrettons amèrement gants et guêtres que nous avions prévue pour les gorilles mais faute d’utilité les 2 jours précédents avons déjà enfermés dans les valises.
Un vers de terre hors gabarit
)
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A chaque étape Félix, nous raconte histoires et anecdotes concernant Fossey. Tous deux connaissons déjà le caractère ambigü et contesté du personnage mais mettre des images et des sensations sur cette histoire est pour nous précieux.
Petite pause puis on repart vers Karisoke laissant derrière nous (avec regret et envies) le chemin menant en haut du Bisoke et son lac de cratère.
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Nous croisons alors une colonne de gens descendant avec des ballots de végétation sur la tête. Et apprenons qu’a Kinigi les « gorilla doctors » ont en charge actuellement 7 jeunes gorilles orphelins (dont 2 de montagne). Pour les nourrir ils vont donc chercher des végétaux. Pas loin au début, mais les prélèvements concurrençait la ressource pour les gorilles sauvages.
Donc, logiquement, ils vont maintenant dans les zones ou ils ne sont pas pour éviter cette concurrence. Aujourd’hui du coté de Karisoké donc, 1000m de dénivelé 4 heures de marche dans la boue et les orties géantes et nous éprouvons alors une admiration sans bornes pour ces gens capable d’aller chercher au fin fond de la forêt, et quotidiennement, de quoi alimenter ces petites boules de poils à l’avenir bien incertains.
Un panneau (d’époque) dans un arbre, enfin nous y sommes.
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Nous sommes pressés par le temps du fait de l’avion le soir donc ont fait (3 fois hélas) assez vite.
Le site nous surprend par sa taille (1 ha environs). Lové sur un plat entre le Karisimbi et le Bisoke la végétation y est plus clairsemée et on comprend sans mal le choix du site. Felix nous rappel au passage que Diane Fossey a fabriqué le mot Karisoké en contractant le nom des 2 volcans encadrant le camp (karisimbi et Bisoke).
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Mais à des années lumière de ce que nous imaginions nous constatons qu’il ne reste absolument rien des installations. Tout juste l’empreinte au sol de certains murs. Là il y avait une station météo, ici un labo, là un terrain de volley ou locaux et étrangés se rencontraient toutes les semaines pour se « disputer » la charge de l’organisation du prochain repas de fêtes, mais aujourd’hui il n’y a plus que la forêt. Tout a été détruit, démonté, vendu durant la guerre. Seul une unique structure délabrée (le réfectoire) et mangée par la végétation subsiste encore.
L’atmosphère est lourde et désolée, nous ne nous attendions pas à cela. Puis au détour d’un bosquet : le cimetière.
Je sais que cela peu paraître ridicule mais c’est comme un coup de poing dans le ventre. Une série de croix en bois, des noms et des dates gravés dessus mais des noms de gorilles et surtout des noms que je reconnais, des noms d’individus d’ont a découvert et partagé la vie, le temps de quelques pages, dans le livre Diane Fossey.
Il y a aussi des noms inconnus, avec des dates récentes, les corps retrouvés sont toujours enterré là.
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Et puis au fond la tombe de Diane Fossey.
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A coté de Digit comme elle l’avait exprimé dans ses dernières volontés
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Ces tombes placées là au milieu de nulle part, comme oublié de tous dans cette forêts m’impressionne beaucoup plus que je ne l’avais imaginé.
Pour compléter le tableau la pluie qui commençait à tomber depuis quelques minutes se transforme en déluge.
Pour ne pas trop réfléchir je me concentre à faire quelques images mais rapidement nous devons battre en retraite sous un petit abri récemment reconstruit pour les rares touristes de passages comme nous.
Silencieusement nous rangeons nos appareils, je tente un fix GPS afin de pouvoir positionner le site sur une carte mais toit en tôles, la pluie battante et la végétation l’en empêcheront. L’endroit gardera donc une petite part de mystère, perdu dans les brumes des volcans.
La redescente sera épique et teinté de tristesse. Au pas de charge sous la pluie à cause de l’avion le soir et sur un terrain rendu carrément liquide par l’averse. Je patauge jusqu’aux chevilles dans un petit ruisseau de boue et il n’y a plus rien à protéger coté chaussure. Je tombe une bonne dizaine de fois dans les orties, mais bon finalement on s’habitue et je ne tente même pas d’utiliser de la sève de lobélia (pourtant abondant) et qui calme efficacement ces brulures.
L’après midi file, repas, valise, décrassage à l’arrache des chaussures totalement trempée que je ferais très partiellement sécher sur le sol de la camionnette rendu bouillant par la boite de vitesse surmené par un félix décidé à nous mener à bon port dans les temps.
Et voila nous sommes à l’aéroport alors qu’une part de nous n’est pas encore redescendu des ces monts brumeux peuplés de ces créatures magiques.
Et une seule question tourne dans nos têtes : « Quand reviendrons-nous ! »
Pour finir une image de Flo qui suffit à tous résumer je trouve :
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Et voila, c’est finis, merci à ceux qui ont lu courageusement jusqu’au bout ce long carnet de voyage