@daguet
Tout à fait. Il faut aussi rappeler le contexte de son immersion en forêt. Suite à un contexte familial spécial et une crise d'adolescence, vers 16 ans, il décide d'aller vivre en forêt par la suite, afin de faire le point sur lui-même. Le but est donc de vivre dans ce milieu, qu'il fréquente régulièrement depuis l'enfance. L'intérêt pour les chevreuils ne viendra que par la suite, lorsque ceux-ci, et un en particulier (qu'il nommera Daguet) manifeste de la curiosité envers ce drôle de mammifère bipède qui erre dans les bois, puis finissent par le tolérer, du moins certains d'entre eux. Le récit n'est jamais présenté comme une monographie sur l'éthologie des chevreuils, mais comme une chronologie des événements passés en forêt, en interaction avec les chevreuils. La démarche ne se veut pas scientifique, rigoureuse, objective.
Rappeler aussi que ces mammifères ne vivent pas dans des bulles isolées, mais au sein d'écosystèmes complexes où résident d'autres grandes espèces et avec lesquels ils peuvent interagir, de différentes façons. Tomber nez à nez avec quelques marcheurs engendre probablement moins de stress que de se retrouver en face d'une meute de loups ou d'une harde de sangliers.
Techniquement, de nos jours, et malgré les moyens dont on dispose, on ne peut encore se passer de l'immersion pour mener des études comportementales, c'était vrai pour les pionniers (D. Fossey, J. Goodall, ...), et ça le reste. Il faut alors savoir "doser" sa présence et anticiper son impact potentiel. Et puisque l'on parle d'impacts, les montagnes d'aliments laissés par les chasseurs en forêt à destination des sangliers (mais aussi exploités par les chevreuils et l'auteur) influencent bien plus sur le comportement, l'écologie et la démographie de l'espèce que la présence de ce jeune homme.
Il faudra qu'il explique quelques zones d'ombres sur cette vie en forêt. Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave. Après tout, on ne parle pas d'une histoire qui s'est déroulée au pléistocène moyen et avec une espèce disparue depuis. Des forêts et des chevreuils, cela existe encore. Il serait alors intéressant de refaire l'expérience, mais cette fois suivie de très près, avec un volontaire et une petite équipe (un médecin, un botaniste, un zoologiste) qui surveillerait l'évolution régulièrement et ce durant une, voire deux années. Prévoir aussi un dédommagement financier pour le volontaire, car vie en forêt = pas de revenu.