Merci à tous ceux qui sont passés, et ont laissé leur impressions.
Pour poursuivre, une image extraite d'une soirée exceptionnelle dans ma petite vie de photographe.
"le chant du roi"
Même si la passion de la photographie animalière rime plutôt avec solitude, j’aime partager mes expériences avec quelques amis bien choisis. Et en période de brame, c’était avec mon ami et voisin Eric que l’on se recoupe nos infos, nos observations, afin d’améliorer nos chances de réussites.
Ce soir là, on s'installe en lisière d'un petit coin de prairie que l'on a repéré depuis plusieurs semaines comme régulièrement fréquenté par les cervidés. Jusqu'alors nos affuts avaient été peu productifs, et les observations trop sombres ou furtives pour espérer des souvenirs impérissables, gravés dans nos mémoires spirituelles ou matérielles.
Mais les animaux sont là, nous le savons, et c'est toujours empli d'espoir que l'on gagne notre buisson favori. Déjà au loin quelques raires rompent le silence. L'installation se fera à la hâte lorsqu'au premier coup de jumelles, on aperçoit deux cerfs en poursuite en fond de prairie, rentrer rapidement en sous bois. Il semblerait qu'il y en ait un de trop. La tension est palpable en forêt, et s'intensifie au rythme des raires toujours plus proches et puissants. L’espoir en nous grandit au fil des minutes, l’adrénaline aussi. Tout le charme de cette période si particulière.
Notre sang ne fera qu’un tour lorsque deux silhouettes sortent enfin de l’ombre, les dames entrent en scène, à une cinquantaine de mètres de nous. D’autres suivent le pas. Pas un seul bruit, pas un seul déclenchement, de peur de les effrayer. C’est le souffle coupé que l’on attend l’apparition du roi…
Les minutes paraissent des heures, lorsqu’ il apparait, enfin.
Ce soir là, pas de lumière d’exception, ni d’ambiance ou d’environnement à couper le souffle, des images, beaucoup d’images, simples et classiques, dans un coin de clairière de ce qu’il y a de plus ordinaire.
Mais pendant prés de deux heures, nous étions les témoins privilégiés de la vie intime de cette nature sauvage, en total osmose avec elle, comme on en rêvait depuis tellement longtemps.
Aujourd’hui encore je n’ai toujours pas fait le tri dans mes images, prés d’un millier, n’en traitant que quelques unes, il en est encore difficile d’en détacher l’émotion vécu ce soir là.
Mais pour en illustrer ces quelques lignes, je vous en partage quand même une ;)
Julien