Le dérèglement du calendrier des mises bas est aussi à mon avis dû à l'agrainage ! Des laies suitées sont visibles à des moments de l'année où l'on ne s'y attend pas !
Les études réalisées par l'ONC n'ont pas démontré que l'agrainage et le nourrissage avaient une influence sur le nombre de portées annuelles des laies, mais plutôt sur le nombre de marcassins par laie gestante: en croissante augmentation dans les zones où la nourriture agricole disponible est importante.
Cela dit, certains domaines de chasse français ont joué aux apprentis sorciers pendant des décennies, en nourrissant leur sangliers "cochonnés" à grand renfort de remorques de patates, de betteraves, et de maïs, ce qui n'a pas arrangé les choses.
L'agrainage n'a pas pour objectif de nourrir les sangliers mais de les concentrer sur un point donné : en éparpillant du maïs sur une zone éloignée des cultures, on maintient artificiellement les animaux sur un secteur où ils seront chassés plus facilement.
On attribue souvent au sanglier un comportement vagabond : hors, il est volontiers casanier s'il trouve le gîte et le couvert en un endroit précis.
Comme pour les cerfs, on remarque que lorsque les dynamiques de populations de sangliers sont à leur apogée, des mises bas peuvent avoir lieu sur une période plus étalée que d'ordinaire : les densités importantes font que les jeunes laies sont plus facilement en contact avec des mâles, ce qui déclenche leur oestrus plus tôt et on peut voir des jeune laies primipares mettre bas en hiver (la gestation dure trois mois, trois semaines et trois jours).
Ainsi pour une fécondation précoce en septembre, d'une jeune laie de 14 mois, on aura une mise bas en janvier !
A suivre quelques images de ce phénomène : une jeune laie de moins de quarante kilos qui a mis bas en hiver, plus précisément le 20 janvier !
A une saison où il n'y pas de végétation pour dissimuler les marcassins, inutile de préciser que le moindre chien de chasse passant par là...