Allez on y retourne pour une visite nettement plus vivante que la veille !
Jour 3 : La chance
18 : carnet du jour
Dans un environnement ou les gens ne restent pas plus de 24 heures en général, s’attarder un peu procure de menus avantages. Outre une meilleure connaissances des bonnes heures pour profiter du feux et d’une bonne bière au foyer de l’hôtel, revenir plusieurs fois aux gorilles offre aussi un certains luxe : celui de pouvoir choisir le groupe visité. En 2009 le groupe le plus demandé était le Susa mais comme depuis il s’est divisé et qu’il reste souvent difficile d’accès il s’est fait ravir la vedette par le Agashia, presque aussi nombreux mais indécemment accessible lui
19 : Depuis l’ORTPN
En 2009 5 groupes seulement étaient visitables, mais grâce aux efforts de protection les gorilles de montagnes sont aujourd’hui la seule espèce de primate menacés au monde dont la population est en augmentation. +26 % entre 2003 et 2010 pour la population ouest c'est-à -dire le Rwanda, la RDC, et la zone frontalière avec l’Ouganda, cela correspond à un peu plus de la moitié de la population totale, le reste vivant dans la forêt de Bwindi en Ouganda (plus à l’est).
Seulement il y a des conséquences, la zone ou ils vivent n’est pas extensible elle. Qui dit plus de gorille dis des groupes plus grands et plus d’interactions entre groupes avec pour résultats des fractionnements des grands groupes en de plus petites unités. Pour nous concrètement il nous est devenu impossible de tous les faire, un choix s’impose donc. Nous sommes comme des gamins devant une boulangerie, quel gâteau choisir ?
Nous commençons donc par les évidents notre premier groupe en 2009 était le Hirwa et cette année il a été le théâtre de la seconde naissance gémellaire ou la mère est parvenue à élever ses deux jeunes. C’est donc ce groupe que nous choisissons à la condition qu’il ne soit pas trop éloigné car un rendez vous avec une ONG locale nous impose de revenir assez tôt. Notre guide en or, revient vers nous : c’est bon pour le Hirwa ! Pour l’anecdote Hirwa signifie chanceux car le dos argenté a formé son groupe assez facilement. A quasiment chaque interaction engagé avec un autre groupe il a réussi à rallier une femelle et une telle série de succès est rare.
A vrai dire je perds un peu le fils des personne qui nous accompagnent de jours en jours mais rien de marquant ce jour là sinon que Fidèle est à nouveau notre guide. En bon élève nous écoutons religieusement le briefing que nous commençons à connaitre par cœur. 40 minutes de voiture plus tard nous voila à pied d’œuvre quelques parts sur les pentes du Sabinyo. La logistique est rodée mon GPS de rando étant capricieux (bien que pourtant très sensible) je passe sur mon téléphone paradoxalement bien plus fiable sur le terrain pour enregistrer la trace (allez comprendre)
20 : Les crêtes du Sabinyo dans la brume
Au programme du jour un peu plus de 2h30 de marche A/R pour un dénivelé cumulé de 400m et des gorilles que nous trouverons juste au dela de la zone de bambous à 2700m d’altitude bref la routine.
Comme on ne sait jamais vraiment à l’avance ou l’on met les pieds et que je suis échaudé par la veille je décide de prendre systématiquement un porteur. Aprés tout nous l’avons prévu au budget et c’est un bon moyen aussi pour que les villages alentours profite un peu des gorilles. C’est d’ailleurs très organisé, les villageois organisent des rotations afin que ce ne soit pas toujours les même qui profitent. Bon notez que c’est une bonne affaire mon sac est presque vide, n’y reste que le 300 2.8 et un boitier, je garde le reste sur moi pour pouvoir shooter quand bon me semble sans courir après mon sac toujours 30m devant ou derrière. Finalement j’ai quand même 7 à 8kg sur le dos entre le gilet, le boitier et les housses de ceinture. Prévoyant cette fois ci j’ai un poncho de secours en housse à la cuisse et des sacs congélation percés comme il faut pour les boitiers, le ciel peu nous tomber sur la tête nous sommes paré
21 : Le mur d’enceinte du parc
22 : Point d’entrée
La marche se passe sans grosse difficulté. Nous marchons à bon rythme, touchons le mur d’enceinte du parc environs 40 minutes après le départ et la progression dans les bambous se passe bien. Nous faisons même une pause dégustation de pousses de bambous, dont raffolent nos grands cousins.
Nous retrouvons les pisteurs qui nous ont guidés par radio et leur confions nos sacs. Nous équiper se passera mieux que la veille sinon que j’oublierais le cache sur le 300 (oui le truc en cuir encombrant) mais bon nous sommes en progrès
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Quelques mètres plus loin un gorille caché en bord de chemin nous regarder passer mais les pisteurs nous font avancer pas le temps de lui tirer le portrait. 20 mètres plus loin nous attend Muninya et sa petite famille.
23 : Munyinya
Ce dos argenté a plutôt bon caractère et c’est une chance car, désireux de nous offrir le meilleur point de vue possible, le guide vient enlever les branches jusqu'à moins d’un mètre de lui. Je me dis « c’est pas possible ça va l’agacer ! » . Et bien non, voir même le dos argenté finis le boulot en abaissant son gros bras sur les maigres reste de végétations entre lui et nous, c’est pas possible me dis-je ils les ont dressé ou quoi !
Munyinya lui continue son petit déjeuner à base de pousse de bambou tandis qu’une partie de la famille s’ébat joyeusement derrière mais ne nous ai pas vraiment accessible. Comme le point de vue est limité les pisteurs nous entrainent vers le reste du groupe qui se repose dans une petite clairière.
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Ca et là s’ébattent des gorilles quand le pisteur me désigne une femelle en me disant « twins ». Je cherche ou ils peuvent être quand une, puis une seconde tête façon coiffure afro de 70’s sortent des fougères. Les deux loulous jouent tous les deux grimpant tours à tours sur leur mère qui s’avère être d’une patience d’ange. On comprend la difficulté pour les femelles d’avoir deux jeunes à charge. Ignorant des impératifs photos les deux petits fourbes ne se montreront jamais en même temps dans le même cadre mais à vrai dire ils sont tellement attendrissant que je m’en fiche un peu. Un gros craquement sur ma droite signe un changement de séquence dans la visite. Muninya sort de la végétation pour venir jeter un œil. Promptement nous nous effaçons de son chemin et après avoir fait clairement dégager un jeune qui se trouvait sur sa route il se colle à Kabatwa et ses deux bibous qu’il regarde jouer 30 secondes. Ayant manifesté présence et autorité il reprend sa progression sur 10 ou 15m et s’assoie face à la pente, dos à nous pour faire son marché dans la végétation alentour.
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Comme une partie du groupe fait mine de le suivre les pisteurs tente d’anticiper le mouvement en nous faisant avancer sur la pente ou nous pénétrons sous un couvert forestier dense. Question photos c’est cramé en plus la pente est raide, glissante et la zone étroite pour les pauvres bipède que nous sommes. Et là ça part doucement en vrille, il commence à sortir des gorilles de partout. Comme à chaque fois nous sommes 10, 2 pisteurs et 8 touristes mais les gorilles sont nombreux et les pisteurs ne savent plus ou donner de la tête. Une fois, deux fois je dois avertir fidèle d’un animal qui nous approche et qu’il ne voit pas. Ces fourbes trouvent aussi amusant de jouer dans la 3e dimension. Une jeune plus culoté que les autres tentent de nous passer au dessus avec un certains brio je dois dire vu la faiblesse des tiges de bambous. Cela s’éternise et j‘ai le sentiment tenace qu’il cherche une bêtise à faire, si jamais ça mouille ça va pas être de la pluie