Plus je regarde cette photo et plus je me dis : mais bon sang comment peut-on y arriver ? Bref, pour moi, cette prise de vue obtenue avec des réglages "un peu spéciaux" relève de la magie.
D'ailleurs une question au photographe prestidigitateur, digne émule de Stephen Dalton : j'ai beau contempler cette image en écarquillant mes petits yeux, j'arrive pas à comprendre le mode de prise de vue. Avec une barrière laser ou sans ? AF débrayé à main levée ? AF prédictif sur tripod ? AF-S ? AF-C ?
Bon, un peu de technique alors ? ... même si la pratique sur le terrain et l'observation du vol des papillons reste le plus important.
Il faut d'abord oublier tous les automatismes : AF, exposition automatique, TTL au flash : tout est réglé en manuel, même la balance des blancs.
Cette photographie a été prise avec un Nikon D2x équipé d'un objectif 24 mm qui cadre comme un 35 mm environ sur le boîtier numérique. Le boîtier est fixé dans mon système de déclenchement automatique : la version pour grand-angle et cadrage de dos car je dispose de nombreux systèmes pour m'adapter à divers point de vues et aux spécificités d'optiques très différentes (c'est ce qui me permet de ne pas faire toujours les mêmes images).
Le système de déclenchement est constitué d'un Laser monté sur un banc optique de ma conception pour prendre en compte les contraintes des photos au grand-angle. Le Laser vise les cellules d'un système électronique très sensible adapté à l'électronique du Nikon D2x.
L'appareil est posé au sol, dans les feuilles mortes, ce qui permet d'avoir au angle de visée très intéressant par rapport au vol du Citron en ces premiers jours du printemps. 2 flashs SB-R200 sont fixés directement à l'avant de l'objectif pour éclairer le papillon. 2 flashs SB-800 éclairent l'arrière-plan. Le premier est placé assez-haut (environ à 1,20 m du sol en forte plongée) et founit une lumière très diffuse au dessus de l'arrière-plan. Le second SB-800 est place en oblique, ce façon beaucoup plus directionnelle, afin d'apporter du modelé. Les flashes sont pilotés sans câble à l'aide un SU-800 réglé pour garantir le délais de déclenchement le plus court du D2x, soit 37 ms. Enfin, tous les flashes sont réglés en manuel (adieu à la mesure TTL) afin de maîtriser la durée de l'éclair; ici 1/16.000° sec.
Voilà , Sylvie, tu sais tout.
Il ne reste plus qu'à mettre tout ça en pratique. Personnellement, je n'ai pas été rapide car après avoir longtemps admiré le travail de Stephen Dalton, il m'a fallu 15 ans pour apprendre à maîtriser tout ceci ... ça laisse du temps pour observer le vol des papillons.
Et puis, ce n'est pas du jeu : Dalton de disposait pas de tout ceci dans les années 80. Enfin, aujourd'hui, il travaille avec un EOS 1Ds mkII.