Bonjour à tous,
Un fil consacré à quelques petits secrets sur les fleurs, des informations qui, je l'espère, vous intéresseront.
On en apprend tous les jours dit-on, mais avec les fleurs, on en apprend toute l'année, à toutes les saisons...
Dichogamie
On ne le sait peut être pas, mais la grande majorité des fleurs sont hermaphrodites. Elles naissent d'abord mâles puis deviennent femelles quelques jours plus tard. En effet, les premières à être opérationnelles sont les étamines (organe mâle) qui, une fois le pollen dispersé (par le vent ou par les insectes), ne jouent ensuite plus aucun rôle.
Dans un deuxième temps, c'est le pistil (organe femelle) qui, devenu mature, entre en scène et qui est apte à être fécondé. Comme les fleurs n'éclosent pas toutes en même temps, il y a toujours des fleurs jeunes (mâles) et des fleurs plus âgées (femelles) que les insectes visitent. Le but est d'assurer une fécondation croisée : le pollen d'une fleur sur le pistil d'une autre fleur.
C'est cet hermaphrodisme différé dans le temps qu'on appelle dichogamie.
Mauve commune (phase mâle)
(https://zupimages.net/up/22/26/cdgt.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/cdgt.jpg)
Mauve commune (phase femelle)
(https://zupimages.net/up/22/26/h3od.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/h3od.jpg)
Oeillet sauvage phase mâle)
(https://zupimages.net/up/22/26/xb5r.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/xb5r.jpg)
Oeillet sauvage (phase femelle)
(https://zupimages.net/up/22/26/bltx.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/bltx.jpg)
Bouton d'or (phase mâle)
(https://zupimages.net/up/22/26/336y.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/336y.jpg)
Bouton d'or (phase femelle)
(https://zupimages.net/up/22/26/50oi.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/50oi.jpg)
C'est toujours en dernier recours et faute de mieux (sauf chez le petit pois qui privilégie ce mode de reproduction que Grégor Mendel a bien étudié pour établir les premières lois de l'hérédité) que les fleurs s'autofécondent: le pollen de la fleur sur le pistil de la même fleur.
A noter que chez certaines plantes (comme le Compagnon blanc, le Compagnon rouge ou le Concombre d'âne) il y a distinctement des pieds portant des fleurs mâles et des pieds portant des fleurs femelles. On dit que ce sont des plantes dioïques
Compagnon blanc (fleur mâle)
(https://zupimages.net/up/22/26/sxvj.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/sxvj.jpg)
Compagnon blanc (fleur femelle)
(https://zupimages.net/up/22/26/yp9i.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/yp9i.jpg)
Compagnon rouge (fleur mâle)
(https://zupimages.net/up/22/26/q4aq.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/q4aq.jpg)
Compagnon rouge (fleur femelle)
(https://zupimages.net/up/22/26/hcfv.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/hcfv.jpg)
Le titre est bien joli, les explications sont intéressantes et les images très belles.
J'ai dû apprendre cela en son temps, mais ce cours illustré est bien plus plaisant que le tableau et la craie de mes souvenirs!
Gauthier
Encore un fil qui va nous apprendre beaucoup de choses et nous émerveiller de belles image, merci
Bonjour Roland,
C'est merveilleux ! très instructif et délicat ! j'adhère pleinement à cette démarche naturaliste !
Cordialement
José
Merci à vous tous ! Ravi que ces quelques petites informations botaniques vous intéressent.
Myosotis
Le myosotis a mis en place un code couleur pour les insectes:
-une fleur qui est mature (et qui donc produit du nectar) est bleue avec une collerette de pollen jaune en son centre.
-une fleur trop jeune (et qui ne produit pas encore de nectar) possède des pétales roses.
-une fleur déjà fécondée (et qui ne produit plus de nectar) est toujours bleue mais avec une collerette de pollen blanche
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(https://zupimages.net/up/22/26/qqt6.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/qqt6.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/rkwt.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/rkwt.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/pogz.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/pogz.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/9a3f.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/9a3f.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/eshr.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/eshr.jpg)
Coquelicot
Le coquelicot a une astuce pour attirer les insectes: le centre noir de sa fleur qui emmagasine et réémet de la chaleur.
Ainsi, la température au centre de la fleur pourrait être de 2° plus élevée qu'en périphérie. Cette différence est détectée par les insectes, notamment les abeilles et les bourdons qui ont des récepteurs spécifiques dans leurs antennes et sur leurs pattes. Ils vont ainsi être guidés de manière plus sûre vers le centre de la fleur où se trouve le pollen, comme s'ils utilisaient une caméra thermique...
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(https://zupimages.net/up/22/26/ho0o.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/ho0o.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/2ubb.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/2ubb.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/m9nh.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/m9nh.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/05/ljke.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/05/ljke.jpg)
Quelle science ! :shock:
Un vrai plaisir que de découvrir toutes ces explications avec ces belles images, je m'abonne ! rytyt
Merci !
Hellébore fétide
Pour signaler aux insectes qu'il n'y a plus de nectar ni de pollen à butiner, l'Hellébore fétide, un peu comme le myosotis avec son code couleurs, arbore un liseré rouge au sommet de ses sépales.
1 On voit que la fleur du bas est "butinable"
(https://zupimages.net/up/22/26/49b1.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/49b1.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/k4i9.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/k4i9.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/20lb.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/20lb.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/vaoz.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/vaoz.jpg)
Ah ben ça ; j'avais déjà remarqué ces couleurs différentes, mais ne soupçonnais pas cette sophistication! Merci de partager tout ce savoir!
Gauthier
Il y a vraiment un langage chez les fleurs. Merci de le décoder.
A nouveau de très belles images.
Fil très intéressant et bien illustré, merci !
Merci !
Une attraction magnétique
Des chercheurs de l'université de Bristol ont découvert en 2013 que les plantes possèdent une faible charge électrique négative. Celle-ci permet aux grains de pollen de se fixer sur les poils de l'insecte pollinisateur, chargés positivement, comme sur un aimant.
Une fois en contact avec l'insecte, la fleur dégage un champ magnétique, plus ou moins puissant selon la concentration de nectar ou du nombre de grains qu'elle possède.
Les insectes semblent être attirés par la charge électrique de la plante, en fonction de son intensité et donc de la quantité de nourriture disponible. Une fleur qui vient d'être visitée sera d'ailleurs moins chargée électriquement, et donc moins attirante pour les pollinisateurs...
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(https://zupimages.net/up/22/26/z1f7.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/z1f7.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/dktc.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/dktc.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/c1l9.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/c1l9.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/26/gewh.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/26/gewh.jpg)
Mmmmh, aurais-tu mis le doigt sur une nouvelle source d'énergie électrique pour le futur...? Ce serait cool, des voitures avec mini-serres intégrées et son lot de fleurs.-! :roll:
Gauthier
Bonjour Roland,
Très instructif et que de belles images ! )))
Cordialement
José
De belles images et des infos vraiment intéressantes.
Merci !
Donner le la
Saviez vous que la fleur de tomate ne libère son pollen que si elle est amenée à une certaine vibration ? Attention, pas n'importe laquelle puisque cette vibration s'approche de celle du la !
En effet, si on approche un diapason près d'une fleur de tomate, elle entre en résonance et libère son pollen.
Seuls les bourdons sont capables de vibrer à une fréquence de 350 hertz (440 hz pour le la) permettant la libération du pollen convoité...
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(https://zupimages.net/up/22/27/cqo6.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/cqo6.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/ua0v.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/ua0v.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/gif5.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/gif5.jpg)
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(https://zupimages.net/up/18/06/6o0p.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=18/06/6o0p.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/3qrl.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/3qrl.jpg)
Jolies images, et une information surprenante, à nouveau! Faudra aussi penser à préserver les bourdons, et pas se focaliser sur les seules abeilles.
Gauthier
Bjr,
:shock: bluffé par ces infos ( champ magnétique des fleurs, vibration ) vraiment top ! ))))
Bonjour Roland !
Excellent ! je suis scotché !
Cordialement
José
Ces explications sont surprenantes et vraiment intéressantes, très bien illustrées de surcroît.
Merci !
Nigelle de Damas
Afin de mieux guider les abeilles, la nigelle de Damas possède, à sa base, de fausses gouttes de nectar balisant l'entrée vers le (vrai) nectar. Ces protubérances brillantes, qui émettent également des ultraviolets, sont du reste logiquement appelées des "pseudo nectaires".
Mais la fécondation croisée (pollen d'une fleur déposée sur le pistil d'une autre fleur) peut parfois, pour diverses raisons, ne pas être assurée.
Dans ce cas, la nigelle de Damas utilise en dernier recours l'autofécondation (que les fleurs évitent car elle entraîne souvent des dégénérescences).
En effet, à mesure que le temps passe, les nombreux pistils présents au centre de la fleur s'allongent et se courbent de telle façon qu'ils touchent les étamines et viennent chercher eux mêmes le peu pollen qui reste encore..
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(https://zupimages.net/up/22/27/m940.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/m940.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/7661.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/7661.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/j9ep.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/j9ep.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/bqbi.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/bqbi.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/p14u.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/p14u.jpg)
Ah ben ça, quelle info encore, et brillamment illustrée!
Gauthier
Citation de: gjacobs le 06 Juillet 2022, 09:07:52
Ah ben ça, quelle info encore, et brillamment illustrée!
Gauthier
Bonjour Roland,
Je plussoie ! toujours aussi intéressant ! J'ai en effet constaté cette dégénérescence sur de nombreuses fleurs de cette belle Nigelle !
Cordialement
José
Merci à vous deux !
Sauge commune
Tout le monde connaît "le piège" de la Sauge commune qui possède des étamines à bascule. En effet, quand l'abeille ou un autre insecte entre dans la fleur pour butiner le nectar, elle actionne les étamines souples qui viennent coller du pollen sur son dos.
Les sauges ont en effet un caractère très original : elles n'ont que deux étamines fonctionnelles au lieu de quatre classiquement et capables de basculer lors de la visite d'un pollinisateur.
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(https://zupimages.net/up/22/27/5y57.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/5y57.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/4uel.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/4uel.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/p7ky.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/p7ky.jpg)
On le sait moins, mais le romarin possède également ce dispositif à bascule.
(https://zupimages.net/up/22/27/n9ko.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/n9ko.jpg)
(https://zupimages.net/up/22/27/oc72.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/oc72.jpg)
Bonjour Roland,
Je suis toujours très étonné par le piqué sur ces images, notamment la 2 :shock: vraiment impressionné !
Cordialement et belle journée
José
Top encore ces images qui illustrent superbement les propos!
Gauthier
Excellente mise à jour avec des images qui illustrent parfaitement les explications, on en redemande ! uy8
Merci à vous trois !
Pissenlit
Quand nous étions enfants, nous avons tous un jour soufflé une "boule" de pissenlit pour semer les graines à tous vents.
Ce qu'on ne savait pas, c'est que l'aigrette du pissenlit contient de 90 à 110 filaments et que sa géométrie ainsi que la répartition des filaments créent une bulle d'air stable, une sorte de vortex, au-dessus de l'akène. Cette bulle forme une zone de basse pression qui entraine l'akène vers le haut, lui permettant de profiter de courants ascendants afin d'être disséminé plus loin (parfois à plus de 10 km !).
Les ingénieurs de l'aéronautique pourraient fort bien s'inspirer un jour de l'akène du pissenlit pour la création de drones miniatures plus légers...
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(https://zupimages.net/up/22/27/ld0w.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/ld0w.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/qcn6.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/qcn6.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/696q.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/696q.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/n91f.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/n91f.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/qk64.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/qk64.jpg)
Bonjour et merci pour ces explications très intéressantes ! la dernière PDV est très très belle Roland ! bravo !
Cordialement
José
Belle mise à jour!
Gauthier
Quel piqué effectivement qui de plus est associé à de jolies lumières.
quel piqué !
La 2 a ma préférence et merci pour les explications.
Merci !
Les fleurs ont des oreilles...
Les scientifiques de l'université de Tel-Aviv en Israël affirment que les plantes peuvent entendre le bourdonnement des abeilles et des papillons de nuit qui passent à proximité et produire en conséquence un nectar plus sucré pour les attirer. C'est en étudiant les œnothères, plantes herbacées connues aussi sous le nom d'onagre, qu'ils ont pu observer le phénomène.
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(https://zupimages.net/up/22/27/jeid.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/jeid.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/yv33.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/yv33.jpg)
Les chercheurs ont diffusé à cette plante des enregistrements de vols d'insectes volants et trois minutes plus tard seulement, le taux de sucre dans le nectar était passé de 16% à environ 20%. Ce sont les pétales qui sont les organes récepteurs.
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(https://zupimages.net/up/22/27/hp6i.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/hp6i.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/27/8gn8.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/27/8gn8.jpg)
La perception des vibrations acoustiques des insectes pourrait donner aux fleurs un avantage évolutif en incitant les pollinisateurs à revenir vers elles grâce à lune plus grande production de sucre dans le nectar.
Ce qui est dingue avec cette histoire, c'est que ça peut nous paraître banal, mais il faut aussi souligner que les plantes n'ont pas de système nerveux ni d'oreilles, d'ailleurs. Mais réagissent néanmoins tout comme nous à des signaux extérieurs, avec un peu plus de temps de réaction. C'est tout de même remarquable!
Gauthier
Des explications remarquables qui nous donnent une fois encore la preuve de cette extraordinaire complexité qui nous entoure et que nous nous refusons pourtant à ne pas voir ni à écouter.
Bravo et merci Roland pour ces éclairages passionnants ))))
Merci à vous deux !
Lysimaque commune
La lysimaque est une fleur originale. Si, comme toutes les fleurs, elle propose du pollen aux insectes, elle est une des (très) rares à offrir en plus non pas du nectar mais... de l'huile !
Cette huile est récoltée par certains insectes pour nourrir les larves mais surtout par une petite abeille, la bien nommée "mellite de la lysimaque", qui l'utilise dans son terrier à la fois comme nourriture (très énergétique) et comme isolant hydrophobe.
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(https://zupimages.net/up/22/28/qvhv.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/qvhv.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/ijh3.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/ijh3.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/fi7q.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/fi7q.jpg)
Plantain lancéolé
Pourquoi le plantain est –il si haut sur tige, sans odeur et dépourvu de pétales ?
Tout simplement parce qu'il ne compte absolument pas sur les insectes et confie la dissémination de son pollen et sa fécondation au vent et rien qu'au vent. C'est ce qu'on appelle l'anémophilie.
Si on observe un épi de plantain lancéolé, on remarque, de bas en haut, un tronçon de fleurs mâles avec leurs étamines blanches puis un tronçon de fleurs femelles avec leur pistil, puis des boutons floraux.
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(https://zupimages.net/up/22/28/2h4o.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/2h4o.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/d486.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/d486.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/w1v9.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/w1v9.jpg)
Toujours aussi intéressant, et joliment illustré!
Gauthier
Bonjour Roland,
Et bien dis donc ! je n'avais jamais remarqué ! merci pour ces infos ! TOP !
Cordialement
José
Merci à vous deux !
Le liseron des champs
On a calculé que, lorsqu'il cherche à s'agripper à une tige, le Liseron tournoie ( toujours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) et fait une rotation complète en 1h et 30 minutes !
On sait également que ses graines peuvent patienter une cinquantaine d'années dans le sol avant de germer. Elles sont les seules à conserver leur aptitude à germer même exposées à des doses de rayons UV plusieurs millions de fois supérieures à celles qui permettent de stériliser l'eau !
On commence à changer d'avis sur le Liseron des champs, de mauvais herbe à éradiquer, il est en passe de devenir une intéressante plante "phytoremédiatrice" (la phytoremédiation est un ensemble de techniques qui utilisent les caractéristiques de certaines plantes pour dépolluer naturellement les sols) ...
Des études menées en mai 2004 à l'université du Texas d'El Paso ont en effet mis en valeur sa capacité d'absorption du cadmium, du chrome et du cuivre.
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(https://zupimages.net/up/22/28/rev9.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/rev9.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/6mqa.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/6mqa.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/zp6h.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/zp6h.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/28/902v.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/28/902v.jpg)
Toujours aussi instructif et joli!
Gauthier
Ce fil instructif se poursuit fort joliment avec des images toujours très belles.
Je fais connaissance avec la lysimaque qui rend vraiment très très bien uy8
Toujours aussi intéressant. Côté photo la série sur la lysimaque est magnifique
Un puits de science ce Roland, bravo ! )))
Merci !
Parasitisme chez les fleurs
L'Euphraise officinale ne peut pas prélever l'eau et les sels minéraux dans le sol car ses racines sont atrophiées et ne possèdent pas les poils absorbants nécessaires. Elle vit donc en parasite de ses voisins et voisines.
Les poils absorbants des racines sont chez elle remplacés par des suçoirs qui pénètrent les tissus vivants des racines des herbes avoisinantes et qui pompent les éléments minéraux nécessaires à sa croissance. Vous avez dit vampirisme ?
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(https://zupimages.net/up/22/30/9kfl.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/9kfl.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/30/db2g.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/db2g.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/30/77zk.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/77zk.jpg)
Je me demandais pourquoi les insectes se "battent" parfois pour butiner une même fleur, alors qu'il y plein de fleurs identiques -à mes yeux- juste à coté. Ce fil m'a donné l'explication! Désormais je ne regarderai plus les fleurs avec le même œil... Très intéressant, merci pour tous ces renseignements. Quant aux images, elles sont superbes.
Merci mady !
Campanule
Lorsque la fleur de campanule vient à éclore, le pistil n'est pas encore tout à fait fonctionnel. Son premier rôle est d'offrir un manchon de pollen (provisoire) aux insectes de passage. Les étamines ayant déjà dispersé leur pollen, elles sont alors quasi vides au fond de la clochette. On appelle cela la "présentation secondaire du pollen".
(https://zupimages.net/up/22/03/xqal.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/03/xqal.jpg)
Quelques heures plus tard, la fleur vieillissant, le pistil se transforme: au bout du style, le stigmate se divise en trois branches, faisant barrage aux insectes qui voudraient aller butiner au fond de la fleur. Mais les contorsions de l'insecte font qu'il dépose le pollen d'une autre campanule (plus jeune) assurant ainsi la fécondation croisée.
(https://zupimages.net/up/22/03/c4qj.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/03/c4qj.jpg)
(https://zupimages.net/up/22/03/mq4v.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/03/mq4v.jpg)
Si ,malgré tout, cette fécondation croisée n'a pas pu avoir lieu, la campanule a elle aussi recours à l'autofécondation. Dans ce cas, les trois branches du stigmate s'enroulent sur elles-mêmes jusqu'à venir toucher les étamines (sur lesquelles il reste encore quelques grains de pollen) restées au fond de la fleur.
(https://zupimages.net/up/22/03/19bu.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/03/19bu.jpg)
Concombre d'âne
Le concombre d'âne est une plante particulièrement intéressante par son mode de dispersion des graines. En effet, lorsque ses fruits arrivent à maturité, ils enflent. Ils sont tellement gonflés que le pédoncule se détache et que les graines sont violemment expulsées à l'extérieur.
La pression à l'intérieur du fruit est de l'ordre de 6 bars (comme dans une bouteille de champagne et bien plus qu'un pneu de voiture).
Certaines sources donnent les valeurs suivantes : projection jusqu'à 12 mètres, à une vitesse de 10 mètres par seconde !!
On parle ici de "dissémination autochore", c'est-à-dire par une action mécanique de la plante elle-même.
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(https://zupimages.net/up/22/30/2lv3.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/2lv3.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/30/6h5j.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/6h5j.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/30/f6z4.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/f6z4.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/30/8tvh.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/30/8tvh.jpg)
Toujours aussi instructif!
Gauthier
De jolies images qui sont, une nouvelle fois, assorties de commentaires intéressants.
Merci à vous deux !
Autres exemples d'autochorie (mode de dispersion des graines dans lequel c'est la plante elle-même qui agit, généralement par éjection mécanique).
Erodium bec de cigogne
Les graines du genre Erodium peuvent être projetées à des distances pouvant aller jusqu'à un mètre par un mécanisme explosif appelé « dispersion balistique ».
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(https://zupimages.net/up/22/31/iaud.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/31/iaud.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/31/zmab.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/31/zmab.jpg)
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(https://zupimages.net/up/22/31/k5vk.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=22/31/k5vk.jpg)
Mais, en plus, l'espèce possède une graine prolongée par un poil droit et rigide en conditions de sécheresse atmosphérique qui s'enroule en ressort en cas d'humidité.
La graine s'enfonce donc d'elle-même dans la terre, comme un tire-bouchon. L'action en spirale, selon l'hygrométrie du moment, "visse" alors littéralement la graine dans le sol.
4
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Balsamine de l'Himalaya
Se déplacer au milieu d'un massif de balsamines de l'Himalaya portant des fruits arrivés à maturité donne lieu à des sensations bizarres : de discrets crépitements et l'impression que de mystérieux projectiles très légers se projettent sur vous !
Pour comprendre, il suffit de s'arrêter et de pincer juste la pointe d'une capsule pour assister au spectacle de son explosion ! En effet, au moindre contact, les capsules mûres éclatent en quelques millisecondes : les cinq valves s'enroulent sur elles-mêmes vers l'intérieur à partir de leur base tandis que les graines se trouvent projetées au « loin », quelques mètres (au maximum 5m) comme par une catapulte ! On parle de fruit à déhiscence (ouverture) explosive.
Les cellules des valves concentrent pendant leur maturation des solutés sucrés qui font augmenter la pression osmotique interne (jusqu'à 25 fois la pression atmosphérique externe !) ; les valves se trouvent ainsi sous tension, chargées en énergie élastique...
1
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Bonjour Roland,
Toujours aussi instructif et superbement documenté ! bravo !
Cordialement
José
Excellent ; tout particulièrement la graine en tire-bouchon de l'erodium!
Gauthier
3 et 4 au top graphiquement
Bjr,
Stupéfiant, bluffant les particularités de certaines plantes :shock:
))))
c'est toujours un plaisir de te lire.
Avec beaucoup, beaucoup de retard, merci !
Crépis de Nîmes: l'étonnante adaptation d'une fleur sauvage en milieu urbain...
Le Crépis de Nîmes (Crepis sancta) est une fleur qui a la particularité de produire deux sortes de graines: une majorité de graines plumeuses, légères, qui sont dispersées par le vent et d'autres graines sans aigrette, plus grosses, plus tourdes qui tombent à son pied.
Graine avec pappus
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Graine lourde
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Mais on observe que, chaque année, les crépis de Nîmes qui fleurissent en ville produisent de plus en plus de graines lourdes, plus aptes à germer dans un milieu urbain. Comme si la plante avait compris que le seul endroit pour sécuriser sa descendance, l'endroit le plus sûr, c'est à ses pieds.
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En produisant ainsi davantage de grosses graines, elle a donc privilégié la proximité plutôt que la dissémination. Bel exemple d'adaptation d'une plante aux modifications de son environnement pour assurer sa survie...
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Bonsoir Roland,
Très instructif ! comme quoi, dame nature est parfaite !
Belle soirée
José
Hé oui même les plantes s'adaptent à leur milieu pour survivre, bluffant !
Intéressant! J'ai vu un documentaire où on montrait que l'évolution d'une espèce pouvait être beaucoup plus rapide qu'on le pensait.
Gauthier
C'est très intéressant, merci.
Merci !
Le cyclamen De Naples et la fourmi... gagnant-gagnante
Pour disperser ses graines, le cyclamen de Naples a une stratégie bien particulière: la myrmécochorie (myrmeco = fourmi et chorie =se mouvoir).
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Ses graines sont en effet disséminées par les fourmis, très friandes du mucilage sucré qui les entoure. C'est ce qu'on appelle l'élaïosome (excroissance charnue riche en substances nutritives) qui sert de récompense à certaines fourmis dans un bel exemple de mutualisme: transport contre "friandise". La plante et la fourmi se sont donc adaptées parallèlement pour tirer au mieux profit l'une de l'autre.
(https://zupimages.net/up/24/05/a8jr.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/05/a8jr.jpg)
Les fourmis transportent donc les graines jusqu'à l'entrée de la fourmilière. Mais l'élaïosome est parfois difficilement détachable par une seule ouvrière qui la rapporte donc au nid. La graine (que les fourmis ne consomment pas) sera alors rejetée du nid une fois l'élaïosome détaché par plusieurs fourmis. Elle pourra ainsi germer loin du pied-mère.
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(https://zupimages.net/up/24/05/gbe2.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/05/gbe2.jpg)
Mais auparavant, il s'est produit un phénomène assez surprenant: après la fécondation de la fleur par les butineurs, il se forme un fruit porté, dans un premier temps, au sommet d'un long pédoncule. Mais ce pédoncule va, petit à petit, s'enrouler sur lui-même comme un tire-bouchon et finir par toucher le sol. Le fruit désormais mûr s'ouvre et peut offrir les graines aux fourmis...
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D'autres plantes, comme la violette sauvage, le perce-neige, la chélidoine, l'ajonc nain, l'euphorbe épurge utilisent la même stratégie de dissémination.
Bonsoir Roland !
Extra et drôle à la fois, comme quoi, pas besoin de jardinier pour cette belle fleur :grin:
Belle soirée
José
L'explication est passionnante, et l'illustration très belle. Tu peux continuer ;)
Gilles
Toujours aussi joli et instructif!
Gauthier
Merci !
Le cornouiller sanguin, Le Laurier-tin: plus de fleurs que de fruits...
On observe chez le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), mais également chez d'autres plantes et arbustes comme le Laurier-tin, qu'il y a toujours un grand décalage entre la profusion de fleurs et le peu de fruits qui arrivent à maturité. La plante semble donc produire plus de fleurs que nécessaire... Quel intérêt et pourquoi donc ?
Laurier-tin
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Vers la mi-août, après la floraison et après la fécondation, des petits fruits ronds et charnus apparaissent. De couleur verte, ils deviennent peu à peu d'un beau noir bleuté. Ces fruits, qui persistent parfois jusqu'en hiver, font le régal des petits passereaux. Mais si on regarde de près, on s'aperçoit qu'il y a toujours peu de fruits par rapport au nombre de fleurs qu'il y avait au départ.
Cornouiller sanguin
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Laurier-tin
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Une étude menée pendant 5 ans en Espagne sur le Cornouiller sanguin a confirmé ce fait. Elle a montré que la production de fruits reste toujours inférieure de 25% par rapport au nombre initial de fleurs. En moyenne, si une inflorescence porte 50 fleurs elle ne produit au final que 10 fruits. Soit près de 80% de fleurs qui ne servent à rien. Mais sont-elles vraiment inutiles ?
Cornouiller sanguin
(https://zupimages.net/up/24/06/cy46.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/06/cy46.jpg)
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L'hypothèse avancée par les chercheurs est celle de la "réserve d'ovaires". La plante produirait toujours beaucoup plus de fleurs que nécessaire avant la fécondation, prévoyant le cas où elle subirait des dommages (dus aux insectes ou à la météo). Sur le grand nombre de fleurs, et quelque soient les dégâts, il en resterait toujours assez pour assurer la fructification.
(https://zupimages.net/up/24/06/z4cz.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/06/z4cz.jpg)
Après la fécondation par les insectes, la plante, économisant ses dépenses énergétiques, ne transformerait alors qu'une petite partie des fleurs en fruits, suffisant à la perpétuation de l'espèce...
La nature est très bien organisée, je découvre ces explications uy8
Jolie suite.
En plus il se disperse par les racines, je pense.
Gauthier
Merci !
Citation de: gjacobs le 07 Février 2024, 11:01:57
En plus il se disperse par les racines, je pense.
Oui Gauthier. Il se propage également par drageons (stolon souterrain) et, donc, division des nouveaux plants.
Bonjour Roland,
Et bien dis-donc ! c'est clair et net comme explication ! un vrai régal à lire et à regarder évidemment !
Belle journée
José
Merci !
Déminage végétal ?
Des chercheurs américains ont intégré dans le génome de l'Arabette des dames (Arabidopsis thaliana) un gène qui change la pigmentation des feuilles. Celles-ci passant du vert au rouge-violet mais uniquement et seulement en présence de dioxyde d'azote, un gaz dégagé par les mines sous terre. Les plantes changent donc de couleur lorsqu'elles se trouvent en présent ou à proximité des explosifs.
(https://zupimages.net/up/24/17/owcy.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/17/owcy.jpg)
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Grâce à des canons particuliers projetant les graines de cette plante, il est possible d'ensemencer un terrain, suspecté d'être un champ de mines et de pouvoir détecter, grâce à la couleur des plantes, s'il y a ou non des engins explosifs. Le temps plutôt court de germination de la plante, la grande quantité de graines semées et l'importante superficie de terrain traité sont prometteurs. Surtout quand on sait que, à l'heure actuelle et avec les moyens dont on dispose, on ne peut traiter que 2 m2 par jour et par personne...
"Le Pouvoir des plantes" Valentin Hammoudi
(https://zupimages.net/up/24/17/zokv.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/17/zokv.jpg)
Bonjour Roland,
Impensable le pouvoir des fleurs ! c'est fabuleux et impensable à la fois ! merci de toutes ces explications très instructives.
Belle journée
José
C'est assez incroyable, merci pour ces explications.
Salut Roland
Surprenant et passionnant!
Jacques
Etonnant!
Gauthier
Commentaires toujours intéressants ! coté photo j'aime beaucoup le cyclamen.
C'est un merci tardif à vous tous mais sincère !
L'Orobanche du lierre, voleuse de sève...
Les Orobanches se caractérisent toutes par l'absence totale de chlorophylle, ce qui les rend obligatoirement dépendantes d'une hôte qu'elles parasitent au niveau de ses racines afin d'assurer leur alimentation en eau et en matières carbonées. On les appelle des plantes "holoparasites" (du grec "holo" pour entièrement).
Pour prélever la nourriture chez la plante hôte, toutes les plantes parasites possèdent un organe spécifique qu'on appelle l'haustorium (du latin haustos "puiser"). Cet organe permet d'abord la fixation puis la pénétration et ensuite l'invasion de l'hôte vers son système vasculaire où circulent les sèves.
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L'Orobanche du lierre ne fait pas exception à la règle. Ses graines sont très petites et ne disposent donc que de très peu de réserves. Si la graine commence à germer, elle doit très vite trouver un hôte à parasiter. Comment fait-elle ? La graine a en fait la particularité de pouvoir détecter les substances chimiques émises par les racines de la plante hôte et de réagir à leur présence.
(https://zupimages.net/up/24/26/o4um.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/26/o4um.jpg)
Cette réaction se manifeste par l'allongement de la radicule (première racine élaborée par l'embryon au début de la germination). Mais cet allongement est infime (pas plus de 5 mm) d'où la nécessité de savoir à coup sûr qu'une racine hôte est très proche.
(https://zupimages.net/up/24/26/dst6.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/26/dst6.jpg)
Dès que le contact est établi entre les deux racines, la radicule se transforme en haustorium (des cellules sécrètent alors des sucres collants qui facilitent l'adhésion). L'haustorium développe peu à peu des cellules intrusives qui envahissent l'intérieur de la racine hôte et sécrète des enzymes pour dissoudre les cellules du lierre. Les cellules de l'Orobanche s'insinuent donc en force jusqu'à atteindre les vaisseaux conducteurs de sèves...
(https://zupimages.net/up/24/26/f2w6.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/26/f2w6.jpg)
D'après mes observations (qui n'ont rien de scientifiques) le lierre n'a pas l'air de souffrir de ce parasitisme assez violent...
Toujours aussi intéressant.
C'est dingue ce que la nature est capable de faire!
Gauthier
Passionnant!
Jacques
Merci !
Les vrilles de la Bryone...
La jeune vrille apparaît sous forme d'une spirale serrée qui se déplie, s'allonge et tourne sur elle-même à la recherche d'un support ; dès qu'elle entre en contact et frotte sur un support rugueux, elle réagit très vite grâce à des micro-coussinets tactiles en s'enroulant autour assurant ainsi l'accrochage définitif au support. Et là, la vrille entreprend une transformation extraordinaire, celle d'un double enroulement en ressort à boudins très élastique et souple qui rapproche la tige du support choisi. La bryone devient ainsi capable de grimper plus haut et d'assurer le maintien du poids de ses tiges qui vont se charger de fleurs et de fruits (pour les pieds femelles)
(https://zupimages.net/up/24/32/6cyi.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/32/6cyi.jpg)
La vrille, torsadée, enroulée en ressort, a quelque chose de remarquable elle est d'abord enroulée dans un sens, suivie d'un court segment plus ou moins droit, puis s'enroule dans le sens contraire ; en général elle le fait deux fois mais parfois sur de longues vrilles on peut avoir ainsi trois ressorts successifs ainsi espacés.
A noter que la vrille tourne d'abord dans le sens des aiguilles d'une montre puis, après le segment droit, tourne en sens inverse... C'est ce qu'en termes scientifiques on appelle la "chiralité".
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Cette inversion du sens des spirales a été étudiée par une branche des mathématiques appelée la topologie qui traite des changements de forme dans l'espace par des transformations continues comme les célèbres anneaux de Möbius. Ce serait J. B. Listing (1802-1882) qui aurait pour la première fois proposé le terme de perversion pour désigner cet état adopté par divers matériaux soumis à un étirement continu : deux spirales en sens inverse séparées par un espace « neutre ». Ce mot dérive de l'adjectif latin "perversus" utilisé par les spécialistes des coquillages pour désigner des coquilles d'escargots marins enroulées en sens inverse de la normale.
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Cette "perversion", c'est-à-dire ce double enroulement, rendrait la bryone dioïque très performante pour résister aux secousses surtout quand on sait qu'elle peut facilement s'élancer à la conquête des sommets sur une hauteur de 3 à 4 mètres !
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Bonjour Roland,
C'est remarquable, quelle ingéniosité cette plante !
José
Incroyable! Et joli!
Gauthier
PASSIONNANT !! :shock:
toujours autan passionnant de te lire.
Cette spirale est étonnante.
Il y a toujours une explication et je suis bien contente de la connaître maintenant, merci.
J'aime beaucoup la dernière.
Merci à vous !
Limodore, Lamier, Violette et cléistogamie...
Le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum) est une orchidée à feuilles réduites à de petites écailles. Il a la particularité de ne pas produire de chlorophylle et d'être une plante parasite qui puise les éléments dont il a besoin sur les racines des arbres avoisinants.
Limodore à feuilles avortées
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Mais sa principale particularité, comme quelques autres plantes, est d'être cléisotogame... Ca veut dire quoi ?
La cléistogamie désigne la possibilité pour certaines espèces végétales de se reproduire par autopollinisation avec des fleurs qui ne s'ouvrent pas.
Les plantes cléistogames produisent deux sortes de fleurs: les classiques, celles qu'on cueille, qui sont belles, qui sentent bon et qu'on peut voir à la belle saison (fleurs chastogames) et les autres, petites, insignifiantes, sortes d'avortons, qui ne s'ouvrent jamais (fleurs cléistogames).
Lamier embrassant
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Violette odorante (fleur chasmogame)
(https://zupimages.net/up/24/45/m6m7.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=24/45/m6m7.jpg)
Violette odorante (fleurs cleistogames)
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les fleurs cléistogames passent souvent inaperçues aux yeux des humains mais aussi des insectes pollinisateurs. Mais pourquoi donc ? Pourquoi la plante se complique-t-elle la vie à faire deux types de fleurs ? Sans doute parce qu'elle veut absolument se reproduire, assurer sa descendance, en jouant sur deux tableaux: fécondation croisée et autofécondation. L'avantage d'une fleur cléistogame est qu'elle ne dépend pas des pollinisateurs.
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Il faut savoir qu'une plante dépense beaucoup d'énergie à se parer de belles fleurs colorées pour attirer les pollinisateurs. Or si, pour une quelconque raison, les insectes ne se présentent pas au bon moment, la reproduction risque d'être un échec. Toute cette énergie aura été dépensée pour rien.
La cléistogamie est, pour certaines plantes, comme le "Lamier embrassant" ou la "Violette odorante", une façon de se prémunir de ce risque, une "garantie reproduction" en quelque sorte. En se fécondant elles-mêmes, elles assurent la production de graines en l'absence de pollinisateurs. Ne dit-on pas qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même ?
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Il arrive même que cette autofécondation se passe sous terre comme pour le "Limodore à feuilles avortées" qui développe des fleurs souterraines que ne voient jamais la lumière du jour.
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La cléistogamie permet aussi, en se protégeant de tout pollen étranger. de préserver l'adaptation et les populations locales dans des environnements dans lesquels les plantes se reproduisent avec succès et n'ont pas besoin de matériel génétique nouveau ni de s'hybrider.
Violette odorante
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Les plantes cléistogames sont relativement rares. Si on compte près de 400 000 espèces de plantes à fleurs sur la planète, 500 d'entre elles seulement ont ce mode de reproduction qui passe souvent inaperçu...
Ah ben ça alors, on en apprend tous les jours! Au final, je suis surpris que la plante fasse quand même une fleur pour ce type de reproduction. Je ne serais pas surpris qu'il y ait au final plus de plantes se reproduisant de la sorte, mais en ayant totalement éliminé les dépenses énergétiques superflues. Et si pas aujourd'hui, ce le sera peut-être plus tard, quand ces plantes auront évolué.
Gauthier
Merci Gauthier !
Vesce commune et fourmis: les points noir du mutualisme...
A la base des feuilles de la Vesce commune (Vicia sativa) se trouvent de petites expansions, les stipules, où l'on observe souvent la présence des fourmis.
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Une vision de près révèle que ses stipules possèdent généralement de petites marques noires : ce sont des nectaires, qui attirent les fourmis grâce au nectar qu'ils émettent. Les fourmis défendent ainsi la plante contre les nuisibles (pucerons et chenilles notamment) et sont récompensées par le nectar.
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On désigne ce genre de "contrat amical" avec les fourmis par le terme myrmécophilie qui définit l'aptitude d'animaux ou de végétaux à vivre en association symbiotique externe avec les fourmis.
Elle ne doit pas être confondue avec la myrmécochorie qui est le fait pour une plante (comme la Violette ou la Chélidoine) de favoriser le transport de ses graines par le biais des fourmis.
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Il est curieux de noter que la présence de points noirs est d'autant plus fréquente que la plante a déjà subi des attaques de prédateurs. Cela veut-il dire, qu'en cas d'attaque, la plante fait appel aux fourmis en leur signalant des prédateurs par davantage de points noirs ?
Merci de nous éclairer sur ces éléments extraordinaires que la nature a concocté!
Gauthier
L'anthyllide vulnéraire pour décontaminer les sols...
L'Anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria) est une plante utilisée dans ce qu'on appelle la "phytoremédiation", une technologie qui utilise le métabolisme de certaines plantes qui accumulent, transforment, dégradent, concentrent opu stabilisent des polluants contenus dans les sols ou les eaux contaminés.
C'est une espèce végétale étonnante. Elle est une des rares légumineuses capables de croître sur des terres hautement polluées.
Elle a en effet la propriété de concentrer le zinc, le cadmium et le plomb dans les feuilles et les tiges (On parle alors de "phytoextraction"). Ces métaux sont ensuite récupérés quand la plante a fini son cycle de vie. L'Anthyllide vulnéraire pompe les polluants par ses racines pour les stocker dans les parties aériennes qui, une fois sèches, sont traitées dans des centres spécialisés.
C'est une plante qui non seulement accumule le zinc à des concentrations inégalées par d'autres espèces (elle est l'un des plus forts hyper accumulateurs de zinc identifiés à ce jour) mais de plus, comme légumineuse, elle a l'avantage de réintroduire de l'azote dans des sols pollués et de les enrichir, permettant ainsi à d'autres espèces végétales de s'installer.
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(https://i.ibb.co/FD3vyfD/Anthyllide-vuln-raire-14i.jpg) (https://ibb.co/rw0PzLw)
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(https://i.ibb.co/Lp34Pzn/Anthyllide-vuln-raire-108.jpg) (https://ibb.co/2KTX67g)
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(https://i.ibb.co/DrV0zYB/Anthyllide-vuln-raire-127.jpg) (https://ibb.co/J3BDmqY)
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(https://i.ibb.co/Pzv8q8r/Anthyllide-vuln-raire-176.jpg) (https://ibb.co/jZPFnF8)
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(https://i.ibb.co/zFFbRPk/Vuln-raire-3f.jpg) (https://ibb.co/QkknNY5)
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(https://i.ibb.co/2P0sgTb/Vuln-raire-8f.jpg) (https://ibb.co/Xpf3Sqw)
Toujours aussi joli et intéressant!
Gauthier
Il y a un très joli effet 3D sur ces dernières.
Des explications toujours aussi intéressantes.
Merci !
La Jussie pour décontaminer l'eau...
La pollution des eaux provient surtout des métaux lourds mais aussi des insecticides et des herbicides utilisés en agriculture.
La Jussie (mais également la Menthe aquatique, le roseau commun ou la Laitue d'eau) a la propriété, grâce à son système racinaire, de capter ces polluants. On a observé que ces plantes, même mortes, conservaient leurs capacités filtrantes.
Il n'est donc nullement besoin de la planter ou de la cultiver au risque de déséquilibrer la biodiversité. Nous savons tous que le Jussie est une plante envahissante qui prolifère dans nos cours d'eau, et qui, de par son pouvoir tapissant, entrave l'écoulement des eaux et empêche la lumière de passer. En cela, elle limite les possibilités de navigation, étouffe la végétation, réduit l'oxygène dans l'eau amenant au comblement des plans d'eau et à une chute de la biodiversité.
La Jussie est donc récoltée. Après plusieurs jours de séchage, elle est broyée en une poudre de fines particules, permettant de façonner des colonnes filtrantes pour devenir un filtre végétal très efficace. En effet, l'eau prélevée dans une rivière polluée passe à l'intérieur de ce filtre où la poudre de Jussie se charge en zinc, arsenic, fer. et autres polluants. Les filtres, gorgés de métaux, sont ensuite rapportés dans des centres spécialisés où ces métaux sont récupérés et réutilisés. offrant ainsi une solution zéro déchet...
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3
(https://zupimages.net/up/25/02/cbdt.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/02/cbdt.jpg)
Waouh, cette plante est aussi jolie que miraculeuse!
Gauthier
Merci Gauthier !
Se faire du mouron... Oui mais lequel ? Mouron rouge ou Mouron des oiseaux ?
"Se faire du mouron" est une expression argotique, un peu ancienne et démodée qui signifie "se faire du souci".
Quel rapport avec la plante du même nom ? Selon certains:
- Les graines de Mouron rouge (Anagallis arvensis) étaient autrefois utilisées pour traiter l'anxiété, un usage qui aurait donné naissance à l'expression "se faire du mouron"...
On pensait en effet qu'il était susceptible de soulager les hypocondriaques, les personnes crispées et anxieuses à l'excès quant à leur état de santé, ainsi que ceux qui souffrent de mélancolie. Son nom Anagallis lui vient d'ailleurs du grec Anagelaô, qui signifie «je ris» ou «je chante».
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Selon d'autres:
- Le terme mouron en argot désigne la chevelure, en référence aux poils blancs des feuilles du Mouron des oiseaux (Stellaria media). On disait d'ailleurs "ne plus avoir de mouron" pour dire qu'on était chauve...
On a constaté parfois chez certaines personnes anxieuses ou qui ont subi un choc émotionnel important, que ce soit de graves soucis, un stress intense ou une grosse frayeur, que leurs cheveux viraient au blanc très rapidement.
Par extension, l'expression "se faire du mouron" a fini par devenir synonyme dans le langage populaire de "se faire des cheveux blancs".
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J'avoue avoir une préférence pour la première hypothèse car les poils blancs du Mouron des oiseaux ne sont pas franchement visibles sur le terrain, ce n'est pas du moins ce qui saute aux yeux...
C'est très intéressant à nouveau et ces jolies couleurs nous aident à patienter jusqu'au printemps.
Ce sont deux jolies fleurs, en particulier le rouge.
Gauthier
Merci !
Le trèfle blanc empoisonne au cyanure...
Le trèfle blanc (Trifolium repens) libère du cyanure lorsque ses tissus foliaires sont endommagés. Cette réponse chimique, appelée cyanogenèse, lui permet de se défendre contre les attaques des herbivores, escargots, insectes ou divers rongeurs et, à la campagne, les vaches, les moutons et les chèvres.
Il n'est pas un cas unique. La cyanogenèse a en effet été découverte chez environ 2 600 espèces végétales.
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Le cyanure d'hydrogène (formule HCN) est un poison extrêmement toxique, inhibant la respiration cellulaire. D'ailleurs, la plante ne le stocke pas tel quel, cela serait trop dangereux. Elle produit des composés précurseurs, des glycosides cyanogènes.
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Le Trèfle blanc fabrique deux sortes de glycosides qui sont emmagasinés dans la vacuole, structure de la cellule végétale. Lorsqu'il attaque une feuille, le prédateur casse des cellules et libère une enzyme qui se trouve normalement dans la paroi. Cette enzyme entre alors en contact avec les glycosides, les décomposant et dégageant ainsi le cyanure d'hydrogène.
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A la campagne mais pas en ville !
Une étude internationale menée en parallèle dans 26 pays, sur six continents et dans 160 villes a en effet observé que les trèfles blancs citadins, étant moins soumise en milieu urbain à l'action des herbivores, produisent beaucoup moins de cyanure d'hydrogène que leurs comparses campagnards.
(https://zupimages.net/up/25/10/92et.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/10/92et.jpg)
(https://zupimages.net/up/25/10/jykc.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/10/jykc.jpg)
Les chercheurs vont maintenant essayer de déterminer si l'énergie que le trèfle consacrait auparavant à la production d'acide cyanhydrique est utilisée à d'autres fins, comme, par exemple, une reproduction plus importante ou une plus longue longévité...
(https://zupimages.net/up/25/10/q0rv.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/10/q0rv.jpg)
Au vu de cette belle série, je dis qu'on ne photographie pas assez les trèfles!
Gauthier
Tres joli Roland :)
Merci à vous de suivre ce fil!
L'autofécondation, une solution face à la raréfaction des insectes ?
On estime qu'environ 87.% des espèces de plantes à fleurs dépendent des insectes pour leur pollinisation. Une publication allemande de 2017 a montré une réduction de plus de 75.% de la biomasse des insectes volants sur une période de 25 années.
Face aux changements environnementaux, et notamment la raréfaction des insectes, le système de reproduction des plantes peut changer. Certaines plantes évolueraient peu à peu vers l'autofécondation.
Deux exemples:
La Pensée des champs
Des chercheurs français ont comparé des individus actuels de Pensée des champs (Viola arvenis) avec ceux des années 1990. Des graines avaient en effet été récoltées et gardées par le Conservatoire Botanique National de Bailleul dans les années 1990.
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Les analyses génétiques révélèrent une augmentation de 27 % du taux d'autofécondation au cours de la période étudiée.
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Les résultats ont montré que la surface des fleurs est en moyenne 10.% plus petite qu'il y a 20 à 30 ans, les corolles devenant plus modestes; tandis que le volume de nectar a chuté de 20 %.
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La petite centaurée commune
Des populations de Petite centaurée commune (Centaurium erythraea) poussant en milieu urbain (où les pollinisateurs, notamment les syrphes, sont plus rares) ont été comparées à des populations rurales.
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L'enquête montra que, dans les milieux appauvris en pollinisateurs, la petite centaurée produisait des fleurs moins nombreuses et plus petites. Elles ne présentaient plus d'herkogamie, (séparation spatiale des étamines [mâles] et du stigmate [femelle]) contrairement à celles vivant dans des lieux riches en pollinisateurs.
La capacité d'autofécondation était 36% plus élevée qu'en milieux naturels !
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Mais l'autofécondation, cette assurance de se reproduire en l'absence de pollinisateurs, pourrait être contrebalancé par le phénomène de "dépression endogamique", l'équivalent pour les plantes des effets de la consanguinité...
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Toujours aussi intéressant, et joli!
Gauthier
Merci !
Les orpins: des plantes CAM. Quand la photosynthèse est inversée...
On sait que les plantes succulentes, qu'on appelle communément les "plantes grasses", sont très adaptées à la chaleur et à la sécheresse. Mais comment font-elles pour vivre et se développer dans des conditions aussi difficiles ?
La réponse tient dans le fait qu'elles présentent un métabolisme bien particulier: la photosynthèse inversée ou photosynthèse de type CAM (Crassulacean Acid Métabolism c'est-à-dire: métabolisme acide des Crassulacées) et qu'elles décalent dans le temps la fixation du CO2 et sa transformation en énergie.
Orpin âcre
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Toutes les plantes vertes pratiquent la photosynthèse pour produire des "sucres", nécessaires à de nombreux objectifs métaboliques, tels que la croissance des tiges, la production de feuilles, la floraison et la fructification.
Orpin blanc
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Presque toutes le font de jour, en absorbant le gaz carbonique (CO2) de l'air et en rejetant l'oxygène (O2) grâce à l'énergie lumineuse mais cela demande un apport d'eau car la transpiration est une composante essentielle de la photosynthèse.
Orpin de Nice
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En effet, pour permettre l'entrée du CO2 nécessaire à la photosynthèse, les plantes doivent ouvrir leurs stomates les petits orifices situés principalement sur la face des feuilles et qui permettent les échanges gazeux.
Orpin âcre
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Ce faisant, elles permettent à l'eau qu'elles contiennent de s'évaporer. Ce qui met en danger celles vivant dans des milieux secs ou désertiques.
La plupart des végétaux ont besoin de 400 g d'eau pour assimiler 1g de carbone. Pour la même quantité de carbone, les orpins n'ont par exemple besoin que de 50 g d'eau.
L'originalité des orpins (et des autres plantes de type CAM), c'est qu'en journée, lorsque la chaleur est la plus forte, ils ferment leurs stomates. Cela leur permet de minimiser les pertes en eau par transpiration.
Orpin blanc
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Les échanges gazeux avec l'extérieur ne s'effectuent plus que la nuit, c'est à dire aux heures les plus fraîches. Le CO2 est donc absorbé en période nocturne, contrairement à ce qui se passe chez les autres plantes. Ceci implique un stockage, une mise en réserve transitoire du CO2 jusqu'à son utilisation en période diurne.
Orpin de Nice
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On a pu constater que lorsque d'importantes quantités d'eau sont mises à la disposition des plantes C.A.M., leur métabolisme est modifié. Elles se comportent alors comme des espèces normales. Les stomates ne sont plus fermés pendant la période diurne.
Mais le retour à l'aridité ou à des conditions difficiles peut induire à nouveau un comportement C.A.M. typique.
Orpin blanc
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On reste admiratifs devant cette souplesse d'adaptation !
Toujours si instructif et joliment illustré!
Gauthier
Ces délicates petites fleurs réunies rendent très bien.
bien joli cet orpin.
Merci !
Pourquoi tant de pissenlits ?
On est toujours étonnés de voir autant de pissenlits un peu partout dans les champs, dans les près, les pelouses, au bord des chemins. A tel point qu'il est souvent perçu comme une "mauvaise herbe" envahissante.
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C'est qu'on ignore que le Pissenlit est un champion de la reproduction.
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Rappelons que ce que l'on prend pour la fleur est en réalité un capitule, un bouquet composé de 200 à 300 fleurons minuscules. Normalement, chacun d'entre eux peut produire une graine, terminée comme on le sait par une aigrette – un petit parachute – qui lui permettra grâce au vent – ou au souffle d'un gamin - d'être dispersée plus au loin...
(https://zupimages.net/up/25/25/yzcm.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/25/yzcm.jpg)
(https://zupimages.net/up/25/25/2fgb.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/25/2fgb.jpg)
Mais, pour se reproduire, le pissenlit a plus d'un tour dans son sac:
- Si les insectes sont nombreux, s'il fait beau temps, il utilisera la reproduction sexuée et chacune des petites fleurs composant le capitule donnera un fruit.
- Si les conditions sont moins bonnes, il est capable de s'auto-polliniser car chaque fleur est hermaphrodite.
- Si les conditions sont nettement défavorables (absence d'insectes, mauvais temps, froid, pluie) il utilise un système de clonage naturel (parthénogénèse) permettant à l'ovule de développer un embryon provenant d'une multiplication cellulaire et non pas d'un œuf fécondé.
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Donc, quelques soient les conditions, chaque pied est assuré de produire des centaines de graines...
Encore un petit secret: A maturation complète, la tige se redresse et gagne en hauteur (jusquà 10 cm) pour permettre un meilleur envol aux aigrettes.
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Les images de dissémination des graines sont excellentes!
Gauthier
Merci Gauthier !
Hétérocarpie
Une plante hétérocarpe est une produisant différents types de fruits.
Prenons l'exemple de la Picris fausse vipérine (Helminthotheca echioides) qui produit des fruits plumeux qu'on appelle des akènes. Elle a opté pour une double stratégie quant à sa reproduction:
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-Les fruits situés le plus à l'extérieur sont munis de petites aigrettes qui sont trop réduites pour permettre aux semences de profiter du vent. Ces graines sont donc de toute évidence destinées à tomber et à germer au pied de la plante mère.
-Au centre du capitule, les fruits ont des aigrettes bien plus fournies et s'envolent au loin pour conquérir de nouveaux territoires.
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Le Souci des champs (Calendula arvensis) quant à lui produit trois types différents d'akènes peu semblables les uns par rapport aux autres.
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-Les fleurs ligulées périphériques donnent des akènes de grande taille, soit allongés, arqués et pourvus sur leur bord externe de crochets recourbés, soit dépourvus de crochets et élargis par deux expansions ailées latérales.
Les premiers s'accrochent au pelage des animaux grâce à leurs crochets, tandis que les seconds sont entraînés par le vent à distance de la plante mère après leur chute.
-Enfin, les fleurs centrales donnent de petits akènes recourbés, striés et recouverts de petites verrues, qui tombent simplement au pied de la plante mère.
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Ainsi, le souci diversifie les agents de dissémination de ses semences – par les animaux, le vent ou la gravité – augmentant ainsi l'efficacité de sa dispersion.
Akène périphérique ailé
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Akène périphérique crochu
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Akène central
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Ca alors ; quelle ingéniosité! J'aime beaucoup le rendu des fleurs de soucis!
Gauthier
Merci Gauthier !
Quand les tournesols font des maths...
L'observation attentive de certaines plantes, comme un cactus, une pomme de pin, un ananas, un cœur de tournesol, un chou romanesco, un cœur d'artichaut, permet de déceler une organisation des écailles, des fleurons, des graines, en spirales. Ces spirales de croissance sont appelées des parastiches en botanique.
Ces parastiches, ces spirales, sont orientées dans 2 sens différents : horaire et antihoraire. Et si on compte le nombre de spirales s'enroulant dans un sens et le nombre de spirales tournant dans l'autre sens, on obtient très souvent deux nombres consécutifs de la suite de Fibonacci.
1
(https://zupimages.net/up/25/27/i3ah.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/27/i3ah.jpg)
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(https://zupimages.net/up/25/27/z9bu.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/27/z9bu.jpg)
La "fleur" d'un tournesol est composée d'un grand nombre de petites fleurs, les fleurons, arrangées en spirale, où chaque fleuron est disposé approximativement à un angle de 137.5° de son prédécesseur. Cet angle est appelé l'angle d'or.
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(https://zupimages.net/up/25/27/nakr.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/27/nakr.jpg)
Dans une logique de rentabilité (produire le plus de graines dans le capitule) et d'efficacité dans le processus de croissance, cet angle est la meilleure façon d'occuper le maximum d'espace. Les fleurons sont disposés régulièrement sans laisser d'espace vide important sur le capitule. Un peu comme les alvéoles des ruches d'abeilles.
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(https://zupimages.net/up/25/27/quw0.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/27/quw0.jpg)
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(https://zupimages.net/up/25/27/56z9.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/27/56z9.jpg)
"C'est la rotation du placement des graines de tournesol qui crée l'effet de spires, a expliqué en 2002 le mathématicien américain Michael Naylor. Chaque graine prend place en un lieu marqué par un angle de rotation spécifique et constant liée à la graine précédente".
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(https://zupimages.net/up/25/27/2hn6.jpg) (https://zupimages.net/viewer.php?id=25/27/2hn6.jpg)
Ce qui est remarquable, c'est que le nombre de spirales par capitule est statistiquement toujours le même. Chez le tournesol, la marguerite, la camomille, il y en a 21 dans un sens et 34 dans l'autre. On en trouve, selon les variétés de tournesols, 21 et 34, ou bien 34 et 55, ou encore 55 et 89. Ces nombres sont tous des nombres de la suite mathématique de Fibonacci: 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21,34, 55,89,144....
Toujours aussi joli et instructif!
Gauthier
On en apprend des choses! C'est excellent :grin: