En classant les qq dernières photos de 2017 qui ne le sont pas, j'ai retrouvé celle-ci d'un lusus d'Ophrys apifera que je partage non pas pour l'esthétisme ou le côté artistique, mais pour la rareté de ce phénomène qui peut prendre diverses formes. Je suis une population de 100 ou 200 pieds sur un site industrielle, et la proportion de lusus de toutes formes est impressionnant.
Dites-moi si cela vous intéresse, et je vous mettrai dans ce cas qq images.
Personnellement, ça m'intéresse. Il est toujours passionnant de suivre ces changements morphologiques. Tu parles d'un site industriel, est-ce que cela aurait une influence sur le nombre de lusus que tu observes ?
Citation de: Roland RIPOLL le 31 Mars 2018, 15:37:34
Personnellement, ça m'intéresse. Il est toujours passionnant de suivre ces changements morphologiques. Tu parles d'un site industriel, est-ce que cela aurait une influence sur le nombre de lusus que tu observes ?
Je vais mettre qq images des différentes évolutions que j'ai rencontré en 2017 sur ce site. Certaine sont reconnues comme sous-espèce de l'O. apifera. Non je ne pense pas que le fait que ce soit un site industriel ai un impact, vu le type de production.
Cette espèce est très prolifique en lusus, de par le fait qu'elle s'auto-pollinise souvent. Ceci assure une reproduction très facile de cette espèce, mais également des phénomènes de dégénérescence qui créé ces différentes formes.
Une autre forme de lusus de la même espèce O. apifera. Celle-ci a développé les 3 pétales (dont le label d'ailleurs) de la même forme et coloration que les sépales...
Une autre forme de lusus, celle-ci élevée au rang de sous-espèce : Ophrys apifera ssp. trollii. Les 2 pétales du haut sont grands et vert (un peu comme ssp. aurita), et le label lui est déformé, mais garde "un peu" l'aspect d'un label, même s'il est éloigné de celui de la plante classique.
Ouh impressionnant ces formes! :shock: :shock: :shock: Super intéressant ce fil. uy8
Pourquoi tu dis "Non je ne pense pas que le fait que ce soit un site industriel ai un impact, vu le type de production."?
On ne peut pas imaginer que la pollution impacte le développement de la plante?
JP
je pense, JP, qu'il faut d'abord se demander si ce site est isolé et que , si c'est le cas, c'est l'auto pollinisation qui joue à plein....comme l'a dit fort justement mig...
Citation de: arnicadesembets le 02 Avril 2018, 11:34:06
je pense, JP, qu'il faut d'abord se demander si ce site est isolé et que , si c'est le cas, c'est l'auto pollinisation qui joue à plein....comme l'a dit fort justement mig...
Je ne suis pas calé en biologie, il me faudrait plus d'explications pour comprendre! :wink: Comme je n'y connais pas grand chose, intuitivement, je me dis qu'une pollution peut affecter un organisme à plusieurs stades et que des aberrations pourraient se produire au cours du développement de la plante, pas seulement au moment de la reproduction.
L'autopollinisation conduit à des formes particulières de fleurs par manque de croisement de gènes? Mais même si c'est le cas, peut on exclure les effets de pollutions?
Je suis demandeur d'explications! :grin:
JP
Très intéressant de découvrir tous ces dismorphismes.Merci pour le partage.
JP
Je ne suis pas calé en biologie, il me faudrait plus d'explications pour comprendre! :wink: Comme je n'y connais pas grand chose, intuitivement, je me dis qu'une pollution peut affecter un organisme à plusieurs stades et que des aberrations pourraient se produire au cours du développement de la plante, pas seulement au moment de la reproduction.
L'autopollinisation conduit à des formes particulières de fleurs par manque de croisement de gènes? Mais même si c'est le cas, peut on exclure les effets de pollutions?
Je suis demandeur d'explications! :grin:
JP ces ophrys ont développé de beaux labelles pour attirer des insectes qui en passant de fleur en fleur les pollinisent. Si cette station est très isolée, les insectes ont très peu de chances d'aller se coller des pollinies venant d'une autre station et donc les seules pollinies qui ont des chances de se retrouver sont celles des voisines. Ce qui fait que, très vite ce sont les mêmes gènes qui se retrouvent dans les nouvelles plantes. La consanguinité, animale ou végétale a été utilisée par l'homme pour modifier les espèces, souvent la première génération est superbe....ou affreuse, mais plus on croise plus les problèmes arrivent. Les ophrys qui ont trois pétales n'ont aucune chance d'attirer un insecte....et ne laisseront pas de descendance....Voilà, une petite explication, très sommaire, mais générale dans la nature : quand il ne reste plus que 40 couple de grands tétras dans un massif.....y a du souci à se faire....
Mig parle des lusus, mais dans ces stations isolées, il peut y avoir plusieurs espèces d'ophrys et on trouve alors des hybrides entre certaines espèces.....le monde des ophrys !
Merci Dominique pour ces explications. :grin:
Sinon, la pollution ne peut pas affecter les végétaux au niveau de la morphologie? Chez moi, j'ai une station d'Oprhys bourdon, peu abondante et isolée, je n'ai pas vu pour l'instant de variétés très étonnantes.
JP
Très étonnant!
Gauthier
Super cette série, je reconnais la sp Trolii dont j'ai aussi découvert une petite station dans ma région (As -tu aussi des labelles avec des excroissances dentelées sur le côté..? )
oui très intéressant et un peu tristement annonciateur de la fin de ce spot
Citation de: JFEL le 03 Avril 2018, 20:46:39
oui très intéressant et un peu tristement annonciateur de la fin de ce spot
Pourquoi dis-tu cela Joëlle ? Ce n'est pas le cas, cette station a plutôt tendance à s'enrichir, avec un nombre de pieds qui est croissant. Sur le site nous devons avoir 3 ou 400 pieds d'O. apifera, et la proprtion de lusus est faible au regard de ce nombre, avec au plus 30 à 50 pieds. De plus certaines formes ne seront présentent qu'une saison, et la saison suivante le pied aura retrouvé sa forme originale (c'est le cas par exemple du premier pied, avec le label mal développé.
Le croisement de certaines espèces d'Orchidées qui a été évoqué est un autre sujet, qui génère des hybrides, et pas seulement sur la famille des Ophrys. Chaque année j'en croise plusieurs que je suis jalousement pour voir comment elles évoluent. Nous sommes ici dan une situation de dégénérescence d'une espèce qui s'auto-féconde. Quand on parle d'auto-fécondation, cela signifie qu'un pied s'auto-féconde LUI-MEME, c'est à dire que ses pollinies grâce au vent par exemple vont se coller à l'organe reproducteur DE CETTE MEME fleur, et non avec une fleur voisine, ou même d'une autre fleur du même pieds.
Les lusus sur cette espèce ne sont pas rare, nous avons juste vu l'étendue de cette station la chance d'avoir un éventail quasi total des lusus répertoriés sur cette espèce.
En espérant ne pas vous avoir saoulé, et si vous le souhaitez, je peux continuer à alimenter ce sujet avec d'autres exemples de 2017, et celles que j'aurai cette année encore (enfin si je peux à nouveau pratiquer la macro...).
j'ai mal compris Miguel, je croyais que les lusus étaient en plus grand nombre...
et oui j'espère que tu pourras continuer :grin:
Et bien, tout çà est très intéressant!!! Merci pour ce partage.
Arnaud.
Puisque cela semble intéresser une partie d'entre vous, je vais continuer à partager avec vous ma passion des orchidées ;-)
Avant de continuer avec les lusus d'O. apifera, je vous met une image (toujours sans aucune vocation artistique, juste à vocation naturaliste sans aucune autre recherche je précise) d'une fleur "classique" d'Ophrys apifera, ce qui permettra à ceux qui ne connaisent pas cette orchidée de mesurer les écarts visuel entre certains lusus et "l'original".
Un fil bien intéressant... merci pour le partage !
Ah, celle-ci, je la reconnais bien!
Gauthier
En effet il n'y a pas photo! uy8