fleur à identifier (identifiée) mais besoin d'aide pour sauver une combe sauvage

Démarré par lolotte, 08 Janvier 2010, 15:08:56

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lolotte

Bonjour,

Je recherche le nom de cette plante qui pousse au printemps sur les bords sauvages d'un tout petit ruisseau dans des bois épais.

J'en ai besoin car la municipalité a déclassé une partie de la forêt et de la combe qui étaient en zones sensibles pour en faire une zone industrielle en déversant des milliers de tonnes de gravas afin de faire 4 plates formes et un bac rétention des eaux polluées de plusieurs milliers de m3. Toute la combe très riche en biodiversité et en espèces va être en partie touchée par l'impacte de cette zone. L'étude d'impacte environnemental a été baclé! et des dizaines d'espèces sont passées à la trappe. Plusieurs riverains luttent pour faire échouer ce projet gigantesque qui va tout détruire. Plus d'un an et demi de travaux sont prévus. Je constitue un dossier sur la faune et la flore de cette combe en espèrant que cela fasse bouger les choses ou qu'en tout cas, l'étude d'impacte environnementale soit refaite correctement.

Merci pour votre aide.

Laurence

michel400

Bonjour,
Lathrée clandestine je pense, plante clandestine.
Cordialement,
M.Courteix

lolotte

merci beaucoup pour cette réponse.

Cordialement

laurence

Trana

Bonjour,

jamais vu cette plante, mais l'identification faite semble correspondre.

Il aurait été intéressant de nous préciser la région et l'altitude, ainsi que d'indiquer les arbres/arbustes qui poussaient aux environs immédiats (cette plante est parasite des ligneux).

Sur le fond, le maire a-t-il le droit de déclasser une zone sensible ? Si elle est sensible, c'est bien qu'elle nécessite protection et non destruction, non ?

Trana

Neottia

C'est bien la Latrhée clandestine, je n'ai eu le plaisir qu'une fois de croiser cette plante étonnante, c'était en bord de ruisseau dans les Pyrénées

lolotte

je pense aussi qu'il s'agit de la Latrhée. C'est une plante tout à fait étonnante. Il y en avait tellement que c'était magnifique. Cette combe est longue de 4 kms. Au fond coule un ruisseau et la forêt qui l'entoure est encore sauvage, sans intervention humaine. Une perle rare à l'heure actuelle.

CitationSur le fond, le maire a-t-il le droit de déclasser une zone sensible ? Si elle est sensible, c'est bien qu'elle nécessite protection et non destruction, non ?

Non bien sûr mais parfois les mairies le prennent le droit! sans trop se soucier de la faune et de la flore, surtout s'il y a des enjeux économiques à la clé! L'étude d'impacte est baclée. Les rapaces répertoriés sur cette zone sont considérés plus comme des "espèces non chassables" que des espèces à protéger. Les orchidées sauvages sont ignorées. Incroyable mais vrai. Nous allons nous battre pour que cette zone reste une zone où la biodiversité explose et pas un désert de gravas et de béton pollué.

Quelques chiffres : 400 000 m3 de gravas, un bassin des eaux pour la décantation des pollutions de 3200 m3, et près d'un an 1/2 de vas et vients de camions!

la zone attenante est tellement sensible que les maîtres d'oeuvres devront suivre une marche à suivre srticte pour les travaux.

De nombreuses personnes font leurs potagers en arrosant avec l'eau de sources et des prairies bordent le ruisseau à certains endroits où les vaches broutent. Bonjour la polution en cas de très fortes pluies!

Laurence

pvinet

CitationSur le fond, le maire a-t-il le droit de déclasser une zone sensible ? Si elle est sensible, c'est bien qu'elle nécessite protection et non destruction, non ?
CitationNon bien sûr mais parfois les mairies le prennent le droit!

Si la zone a été classée ZS, en aucun cas il n'est possible de la déclasser... sauf si la commune a revu son plan d'occupation des sols, et qu'elle justifie cette "destruction" comme d'intérêt général pour son développement.

Dans tous les cas, il faut que cette procédure ait fait l'objet d'une autorisation, avec obligatoirement une étude d'impact. Or, si tu dis qu'elle a été bâclée, c'est un point qu'il faut défendre.

Pierre


lolotte

Je reviens juste d'une réunion sur le projet d'extension de la zone industrielle existante. C'est un projet pharaonique!

Citationsauf si la commune a revu son plan d'occupation des sols, et qu'elle justifie cette "destruction" comme d'intérêt général pour son développement.

C'est exactement ce qui s'est passé. La préfecture a donné son accord parce que le projet va permettre à la société principale de doubler de volume! Tout cela pour un seul chef d'entreprise malgré l'étude d'impacte environnemental négatif fort.Tellement fort d'ailleurs qu'il va falloir que la communauté de communes achète un terrain en zone sensible pour compenser ! On détruit d'un côté pour protéger de l'autre. Je suis dégoutée.

Une deuxième étude a été faite qui est aussi négative et encore incomplète.

Que faire? Toute aide pour nous aider à agir en nous donnant la marche à suivre est la bienvenue.

Merci à tous

LAurence


Trana

Bonjour Laurence,

je reviens sur la notion de Zone sensible.

Si le coin a été déclaré Zone sensible, c'est qu'une étude sérieuse (à défaut d'être "scientifique") avait été faite en amont (dans le temps, je précise). Il y a donc des documents qui montrent l'intérêt du site et qui ont été signés par le Maire (peut-être le Préfet ?). Il y a certainement eu des délibérations. Rechercher tout cela n'est peut-être pas superflu.

A mon avis, une modification de POS à des fins financières doit pouvoir être attaquée en tribunal administratif.

Mais quel est donc le coin ?

Pour ce qui est de rechercher des aides, j'en ai informé un spécialiste et j'attends sa réponse.

Cordialement
Trana

lolotte

En fait, le projet détruira (je cite) "un habitat d'intérêt communautaire inscrit à l'annexe I de la directive européenne "habitats" sous l'intitulé : pelouses sèches semi naturelles et faciès d'embuissonement sur calcaire ; code natura : 6210". (pelouses calcicoles Mésobromion).

Sur une parcelle, le naturaliste a découvert 11 sortes d'orchidées sauvages! pour dire la richesse du coin! il n'est venu que 5 fois sur deux ans. il n'est venu que de jour. Donc toutes les espèces nocturnes sont passées à la trappe (chouettes, papillons, insectes...)

L'étude a été faite uniquement sur les 21 hectares du projet sans prendre en compte la combe humide qui y est associée et qui est d'une richesse incroyable.

Laurence

Trana

D'intérêt communautaire !

C'est un élément important.

Mais Laurence, peux-tu nous dire dans quel département cela se situe, voire dans quelle commune ?

Quelles sont les structures locales/départementales/régionales de protection de la nature (faune, flore, etc) ?

Cela aiderait peut-être ...

Trana

pvinet

La situation parait en effet compromise...  :?
Si la zone sensible est classée en annexe 1 de la DE Habitats, on doit avoir affaire à une Zone Spéciale de Conservation (ZSC). Or, une fois une ZSC définie, toute détérioration du site, concernant à la fois habitats ET espèces, doit être interdite. Tous les projets doivent faire l'objet d'une étude d'impact, et annulés en cas d'impact trop important.

Cas contraire --> Intérêt public majeur, c'est à dire VITAL (économique, social, sécurité, santé, environnement...)

Je n'ai pas l'impression qu'on se situe ici dans ces dérogations, même si l'intérêt économique est prouvé. Il faudrait pouvoir démontrer que l'emplacement pour ces travaux n'est pas "ancrable" uniquement sur cette ZS. Et bien sûr prouver l'impact environnemental fort.

Pierre

lolotte

#12
CitationCas contraire --> Intérêt public majeur, c'est à dire VITAL (économique, social, sécurité, santé, environnement...)

Je n'ai pas l'impression qu'on se situe ici dans ces dérogations, même si l'intérêt économique est prouvé. Il faudrait pouvoir démontrer que l'emplacement pour ces travaux n'est pas "ancrable" uniquement sur cette ZS. Et bien sûr prouver l'impact environnemental fort.

C'est pour une entreprise qui empoie déjà 500 personnes et qui veut doubler sa surface. Donc la dérogation a été prise au niveau économique. Bien sûr que cela va avoir un impacte très fort sur toute la combe qui juxte la zone et donc toute la faune et la flore aux alentours.
Depuis 3 ans, je photographie ou observe les animaux : + de 60 espèces d'oiseaux dont rapaces et chouettes (1 fois un grand duc), + de 30 espèces de papillons diurnes que j'ai pu identifier (d'autres dont je ne connais pas le nom) sans compter les papillons nocturnes, des insectes dont la lucane et le capricorne, des mammifères (l'année dernière, la société de chasse a fait une descente dans la combe et a chassé 12 renards simplement sur quelques kilomètres2 (pas de polèmique - c'est pour vous donner une idée de la richesse du coin), des mustélidés, des crapauds, grenouilles et salamandres, des serpents comme la couleuvre verte et jaune ou la vipère et j'en passe. Pour la flore, je me suis un peu intéressée aux orchidées. Sur le secteur qui va être détruit, ce n'est pas moins de 11 espèces qui vont passer à la trappe! Je ne connais pas ou peu les plantes sauvages mais cette combe est impressionnante par la variété de ses habitats (enrochement comme à Fontainebleau, falaises, champs de bruyères, clairières.

Je me suis renseignée pour savoir comment entreprendre un ressencement de toutes les espèces inféodés au secteur. J'attends des réponses. Si vous savez comme faire pour que cela soit fait d'une manière officielle, je suis preneuse. J'ai même pensé à inviter des photographes naturalistes pour faire ce ressencement. Ils seraient loger gracieusement.

Vous qui êtes sur le terrain, vous savez qu'une personne, ne peut pas en 5 fois sur deux ans faire un inventaire complet de la faune et de la flore sur 21 hectares surtout si c'est de la prairie sèche, des bordures de bois, et une prairie humide. Il y a trop a faire.

Ce naturaliste a repéré des faucons crécerelles, des milans noirs et des buses variables. Il a simplement dit que ce n'étaient pas des espèces à protéger mais plûtot des espèces "non chassables". Heureusement que j'étais assise! Comment peut-on dire et écrire une chose pareille en étant naturaliste!

Il y a aussi le problème de l'eau. Le ruisseau au fond de la combe commence dans une prairie humide, puis s'enfonce dans la forêt pour couler au pied de falaises abruptes pratiquement inaccessibles à l'homme. Il traverse aussi des bois et prairies où des vaches broutent et vont boire directement l'eau.  Il y a risque  non négligeable de rejets dans ce ruisseau d'hydrocarbures, de polluants industrielles divers ou tout simplement un risque d'accident industriel!.

La communauté de communes nous a déclaré que l'éclairage allait être du style autoroutier. Nous allons avoir un sapin de Noël en permanence.

Bref, un projet phoraonique et complètement dingue.

Merci à vous tous pour votre aide et votre soutien.

Amitiés

Laurence

bouguy

Le grand capricorne est dans la liste des coléoptères protégés en France.
Alerte le maximum d'associations naturalistes.
Bon courage pour ce combat !

Amicales salutations naturalistes, Guy.
Amicales salutations naturalistes, Guy.

lolotte

Voici une photo du grand capricorne prise dans la combe.

laurence

pvinet

CitationLe grand capricorne est dans la liste des coléoptères protégés en France.
Alerte le maximum d'associations naturalistes.
Bon courage pour ce combat !

En effet, c'est sûrement le plus intéressant à faire! Car comme tu as pu le voir, les élus se foutent totalement de la richesse des espèces, tant qu'elles ne sont pas protégées. Tu peux avoir des orchidées, des rhopalocères, des buses...
En revanche, si tu es capable de recenser des espèces protégées (chose que ton naturaliste a raté), et que tu alertes des associations, ça peut peser dans la balance.

Pour info, sur la LGV Paris-Strasbourg (si je me souviens bien), la vitesse du train avait été réduite sur un secteur où se trouvait une libellule protégée. Et je te dis pas le bordel dans les procédures... N'empêche que les associations naturalistes ont gagné ;)
Je ne te garantis pas le succès, mais ça ne coûte rien d'essayer!

Pierre

lolotte

CitationEn revanche, si tu es capable de recenser des espèces protégées (chose que ton naturaliste a raté), et que tu alertes des associations, ça peut peser dans la balance.

C'est ce que je veux essayer de faire car le jeu en vaut vraiment la chandelle. Cette combe est un endroit magnifique et rare. Il n'y a rien de plus agréable que de s'endormir le soir avec le chant des grenouilles (mais lesquelles?) ou le chant de la chouette hulotte.
Je connais certaines espèces protégées mais je n'ai pas grande connaissance en ce qui concerne les batraciens, les libellules ou certains insectes très particuliers à identifier. J'ai déjà rencontré par exemple le Carabe aux reflets d'or au cours de mes promenades mais je n'avais pas forcément d'appareil photo avec moi à ces moments là pour les immortaliser.

Tous les riverains (ou presque) veulent se battre pour conserver ce cadre de vie exceptionnel.

Laurence

pvinet

Le mieux est que tu avertisses le plus de gens possible, avec lesquels vous partez faire des recensement de la combe. Tu auras ainsi le côté scientifique (s'il y a des assoc', des organismes, etc...) et aussi une vision plus large (des gens plutôt spécialisés dans les odonates, d'autres les amphibiens, etc...).

En même temps, à part pour les piafs (et encore...), ce n'est pas vraiment la période idéale. Disposez-vous d'assez de temps pour monter un dossier?

Pierre

lolotte

Pour le moment, aucune assos n'a voulu se déplacer et les riverains concernés par cette agrandissement n'y connaissent rien en faune et flore. Nous sommes seulement deux à soulever le problème écologique liés à ces travaux.

Nous allons tout faire pour monter un dossier solide.

Laurence