Rencontres avec la Gorge bleue

Démarré par GROSBEC, 19 Avril 2012, 15:51:57

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

GROSBEC

Bonjour à vous tous,

Je me lance, enfin, pour un premier sujet.
Il est arrivé au Teich, et puis aussi (sans bagues) dans ce petit marais cher à l'un d'entre nous que je salue.

Amitiés,

Patrick

Cet oiseau fait partie de ceux qui alimentent nos rêves, font sonner le réveil et battre fort le cœur.
Aux dires de Paul Géroudet, il est fort peu connu ; mêmes les ornithologues, dit-il, ne voient guère qu'un petit oiseau volant au ras des herbes, sans pouvoir, à coup sûr, l'identifier.
Imaginez alors ce bonheur authentique d'être seul au milieu de 300 hectares de marais et, petit à petit, d'entrer dans son intimité.
Car si c'est bien l'amour et la passion qui nous guident, ça n'est pas impossible.
Voulez-vous entrer au pays de la Gorgebleue ?
Si la réponse est oui, je vous en dirai bien plus.


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GUERIN

Oui mille fois oui.... encore...

ton perchoir est très accueillant malgré les apparences...

Bravo à toi!
Philippe
je n'aurai jamais assez d'une vie pour tout voir et tout faire...surtout avec des journées de 24 heures...tanpis je reviendrai!! www.pbase.com/guerin

marc17

#2
decidement les gorges bleues  n'ont pas la cote cette année sur bene
et pourtant on passe de super moment avec un oiseau magnifique
la 2 et3
cdl

caty

je suis d'accord pour en savoir plus ... :grin:  joli début ...  un petit plus pour la 3 ...avec son petit air arrogant... :grin:
... JE SUIS CHARLIE ...

Roland RIPOLL

De très belles images Patrick de ce magnifique oiseau qui, comme tu le dis, alimente nos rêves. Je crois savoir qu'il y a une suite et qu'elle est superbe !
"être simple pour être vrai"

GROSBEC

#5
Bonjour à vous tous, et mille merci à mes visiteurs, particulièrement à ceux qui m'ont laissé un mot.
J'ai passé quelques moments heureux avec ce beau migrateur, dans le marais et aussi au Teich où il est effectivement difficile de le voir pattes nues.
Voici une petite suite.

Amitiés,

Patrick

Sur le littoral atlantique, c'est luscina svecica namentum, la petite gorge bleue à miroir blanc qui est la plus abondante. Sur le pourtour de la baie de l'Aiguillon, en Charente-Maritime, dans le bassin d'Arcachon et aussi dans les marais de Gironde, elle revient de son hivernage au Portugal pour fonder son foyer. En passant par les marais de Guérande, elle se montre jusqu'en Bretagne.
Les motifs d'admiration sont légion. Il est difficile de dire ce qui est le plus fascinant. Son chant, varié, riche de nombreuses tonalités ? L'orange vif de ses belles rectrices ? Son joli plastron bleu ou bien encore son miroir qui brille tant sous la lumière du printemps ? Peut-être  son vol nuptial qui la fait (ou le fait, plutôt) ressembler à un gros et superbe papillon. Les ailes et les rectrices généreusement étalées, l'oiseau approche de son perchoir et s'y laisse tomber, un peu à la façon d'un parachute, chantant à gorge déployée.
C'est à chaque visite de sa part un moment d'intense émotion bien difficile à saisir hélas.
Le photographe doit disposer d'une patience à toute épreuve. Plusieurs heures d'attente, le cœur battant. Le doute s'installe vite et les moments s'égrènent. Il semble absent. Un regard attentif sur toutes les branches alentour...Elles sont vides. Trois heures déjà. Les muscles s'ankylosent. Il est apparu sur une branche lointaine. Si lointaine...Un vol de cigognes partage les courants ascendants avec des milans noirs. Joli spectacle qui réconforte. Deux huppes fasciées survolent le marais en se disputant un peu, comme pour tromper l'ennui de l'observateur inquiet. Le temps passe. Mais soudain, le voici, à deux mètres, tout près du photographe. Impossible de tourner l'objectif sans l'effrayer, et puis il est masqué par une branche. Le cœur bat la chamade. Mais le moment n'est pas venu. Patience encore ! L'espoir est revenu ; son miroir a brillé, il a chanté. Enfin l'apparition ! Quittant les herbes denses aux pieds de son ami, il rejoint une ronce à quelques pas de là.


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Bastien

Textes très sympas et jolies photos (même si j'avoue avoir du mal avec les fonds de ciel bleu ;) )

GROSBEC

Merci à toi Bastien,

Je ne saurais te contredire, car tu as bien raison ! J'ai rêvé de supports plus jolis et surtout d'arrière plans plus doux pour mieux mettre en valeur cet oiseau que j'adore.
Il m'a offert sa proximité, sa confiance.
Le mauvais temps m'empêche d'aller le revoir et pourtant....
Mais le soleil reviendra et, début mai, que de rêves d'images. Si je pouvais avoir la chance de prendre 2 ou 3 de celles que j'ai en tête....

Amitiés,

Patrick

alain33

superbe
je crois t'avoir indirectement convaincu de venir voir cette petite merveille dans ce petit marais que je délaisse depuis une semaine (voyage en Catalogne bientôt sur béné) et où je n'irai pas la semaine prochaine (voyage en Camargue) mais que je retrouverai pour les nidifications plus tard.
je reconnais les ronces et peut-être une des 3 ou 4 gorgebleues mâles aperçues; j'y ai vu une femelle aussi
bonne continuation avec d'aussi belles photos et merci pour ce joli texte
il y a d'autres petites merveilles à découvrir (fauvette grisette, piegrièche écorcheur,locustelle aperçus l'an dernier) dans ce lieu ou dans son grand frère (grand marais) où on retrouve des gorgebleues et beaucoup de phragmites
Alain
Canon 50D et 7 D mark 2+ tamron 150-600mm g2 + canon macro 60mm +  sigma macro 180mm

GUERIN

Quelle magnifique seconde série.... bravo à toi et surtout un gros merci de nous en faire profiter, nous qui n'en voyons jamais en vrai...

Merci aussi pour le temps que tu passes à nous narrer ton temps passer avec ces oiseaux si énigmatiques.

n'hésite pas à en remettre d'autre... je suis certain que je ne suis pas le seul à apprécier..
amicalement
Philippe
je n'aurai jamais assez d'une vie pour tout voir et tout faire...surtout avec des journées de 24 heures...tanpis je reviendrai!! www.pbase.com/guerin

FM98

La 1 et la 6 sont très réussies.

Faustin
Nikon D7200 - Nikon D7100 + SIGMA 120-300mm/2.8 SPORTS

GROSBEC

Merci pour vos commentaires.
J'ai découvert ce beau marais au printemps dernier, mais il est vrai que les témoignages d'Alain m'ont incité à y aller plus souvent.
En ce moment même, si le temps le permettait...

Amitiés,

Patrick

Les mâles arrivent sur leur territoire vers le 20 mars, précédant les femelles d'une petite dizaine de jours. D'un naturel discret, ils passent la plupart de leur temps au sol, dans les herbes denses parmi lesquelles ils se faufilent avec une agilité déconcertante. Mais, lors du cantonnement, ils occupent les hautes branches, marquent par leurs chants leur territoire dont ils chassent les concurrents. C'est la période à laquelle on peut les voir le plus. L'arrivée des femelles pousse leurs manifestations à leur paroxysme.
Ces dates peuvent connaître des fluctuations. Ainsi, cette année, dans le marais que je fréquente, les premiers étaient là un peu avant le 15 mars, accompagnés, qui plus est d'une dame. Au Teich, par contre, malgré un passage très précoce d'un individu isolé à la fin février, les arrivants étaient en retard, sur place seulement le 27 mars. Les parades durent une petite quinzaine de jours. On peut ainsi observer des écarts de comportement d'un site à l'autre. Un matin, au Teich, les apparitions étaient très fréquentes tandis que le lendemain, au marais, les chants se raréfiaient. Moins fréquents et moins intenses, comme si le cœur n'y était plus. Un mâle chanteur arrivait, papillonnant dans mon dos, et se posait non plus sur une branche, mais au sol à quelques mètres de moi, bientôt rejoint par la femelle qui, visiblement, construisait son nid. A cinq reprises le manège recommença.
Madame va pondre 5 à 6 œufs qu'elle couvera seule pendant 14 jours. Les petits, nidicoles, grandiront pendant encore deux semaines avant leur sortie, nourris par les deux parents, avec plus d'empressement, peut-être, chez le papa.
On peut en déduire qu'à fin avril il sera peut-être possible d'apercevoir les juvéniles se promenant sur les branches alentour. Une seconde nichée est fréquente et, joie pour le photographe, elle sera précédée par un regain des chants.
Ennemis du photographe, le vent et les branches. Si le vent est sensible, les chanteurs se taisent ou, dans le meilleur des cas, se posent à mi-hauteur,  bien masqués par un faisceau de branches. Il n'est pas si fréquent que l'oiseau soit parfaitement dégagé.
Pauvre photographe ! Il souffre aussi de l'impatience ; ceux qui ont passé 4 heures ou plus à viser un perchoir qui restent désespérément vide comprendront. Approche ou affût ? Si l'oiseau est au comble de l'excitation, il accepte que l'on fasse quelques pas vers lui. Dès qu'il  retrouve un peu plus de sang-froid, l'affût s'impose. Comment, du reste, tenter d'approcher un oiseau que l'on ne voit pas ?
L'affût signifie qu'il faut connaître l'endroit à la branche près. La Gorgebleue utilise des perchoirs variés, mais elle a ses favoris.
Dans les réserves, on souffre aussi de la concurrence. On voit plus de rassemblements de chasseurs d'images que d'oiseaux. La discrétion est loin d'être toujours au rendez-vous. Il s'en faut.
Et puis, autre fléau, l'amoncellement de bagues, plutôt inesthétique.
Plus exigeant sans doute, le marais sauvage a ma préférence : on n'y entend pas de bavardages, seulement des chants d'oiseaux. Et puis l'oiseau n'est pas bagué. Il est tout à fait à mon goût car c'est vraiment l'oiseau libre.


7 - Il chante au Teich


8 - Tranquille dans son marais


9 - Un peu d'intimité


Thadeus

bonsoir

de très belles scènes !

un bel hommage a cet oiseau

Amicalement

Thierry J.

dominique ponthier

Magnifique reportage qui me laisse espérer un avenir a ce forum  uy8 uy8 uy8

merci du partage et bienvenue sur béné ou il reste heureusement des passionnés




dominique

gjacobs

Très joli ; les 4 & 6 sont extra!

Gauthier

GROSBEC

Bonjour à vous tous,

Quelques images pour clore provisoirement ce fil.
Provisoirement, car si la pluie tombe encore et toujours, je ne renonce pas.
Le soleil se montrera un jour et j'aurais peut-être la chance de revoir le Rossignol de laponie.

Amitiés,

Patrick

C'est vrai ! On ne détecte pas aisément la Gorgebleue. Hormis, bien sûr, les quelques jours bénis durant lesquels elle est au comble de l'amour, de l'espoir et de l'insouciance.
Sa vie se passe au quotidien généralement dans les herbes serrées ; elle est discrète et seul l'amour fou la fait sortir de cette ...réserve naturelle.
Sa voix ne porte  pas si loin ; quoique...
Si l'environnement est calme on peut l'entendre à plus de cinquante mètres.
Mais il faut être amoureux de l'oiseau.
Un matin, il se tient droit comme un I sur une haute branche, remue la queue un peu à la façon de son cousin le rouge queue noir. Il émet des tchek tchek, agacé qu'il est par un rival trop proche.
Dans les contrées nordiques, où il est plus fréquent d'observer la Gorgebleue à miroir roux, on l'appelle le « Rossignol de Laponie ».
Mais notre ami qui fréquente les côtes atlantiques ne lui cède en rien quant à ses vocalises.
Imitateur doué, il rassemble jusqu'à 35 accents qu'il doit aux pouillots, mésanges, hirondelles, fauvettes et même alouettes.
Mais il a son registre que l'on reconnaît bien vite à l'émotion qu'il suscite.
Si le milieu est sauvage, on entend clairement  ses « dip dip dip » et puis, en fin de vol, des sons plus rauques prononcés à voix basse, expressions gutturales d'une émotion intense. Etonnantes et inoubliables variations.
Tel son vol sauvage, ces notes qui lui appartiennent ne peuvent être oubliées.


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Roland RIPOLL

Je savais qu'il y avait une suite et qu'elle était superbe, je ne me suis pas trompé ! Très belles images et très beaux textes sur cet oiseau que tu aimes Patrick et que tu nous fait aimer. Un grand merci donc pour cet amour partagé.
"être simple pour être vrai"

gjacobs

Quelle proximité à nouveau! Les 11 & 13 sont superbes.

Gauthier

csmgroix

super serie avec une belle proxi, bravo et en plus un bagé le top