Pour répondre sur quelques points
Ceux qui ont du talent, de la créativité ou font preuve de professionnalisme n'ont, a mon avis pas trop de soucis a se faire et ce, quelque soit les spécialités (mariage, wildlife, etc.).
Un collègue avec pignon sur rue ancien président du groupe des photographes des pays de la Loire faisait environ 100 mariages pas an l'an passé il en a fait 2. Pourquoi? 300 auto-entrepreneurs photographes sur la Vendée ont cassé ce marché, et le copain en question c'est un très bon. J'ai eu l'occasion de l'accompagner sur un mariage et j'ai vu ce que ça représentait comme boulot. Un autre ami Eric Dragesco (le Suisse de la panthère des neiges) m'avouait que la photo ne représentait plus que 10% de ses revenus, le reste provenant de l'immobilier, pour moi c'est à peu près pareil.
C'est malheureusement bien le problème, qui est vrai de partout :
le problème vient du fait que le métier de photographe n'est pas protégé, du coup tout le monde peut s'afficher photographe, et accessoirement se mettre à vendre, imagines que si je veux continuer à vendre mes images, je dois baisser mes tarifs de 60% environ par rapport à ce que je facturais en 2000, les charges elles par contre n'ont pas cessé d'augmenter.
Pour les tirages d'art, oui, sans aucun doute. mais pour les demandes d'illustration (qui sont il me semble la majeure part des revenus des pros), je ne parierais pas là-dessus...
Combien de photographes (auteurs comme artisans) vivaient de la photo ? Combien en vivent actuellement ? Si autant d'artisan-photographes ferment, et que beaucoup de pro proposent également de l'accompagnement en voyage, ce n'est pas pour rien...
David
Eric Dragesco me disait que quand il a commencé la photo animalière il vivait bien avec une centaine de photos de la faune des Alpes, disséminées dans les agences d'une dizaine de pays, maintenant ce n'est même pas imaginable. Ce qui paye encore un peu c'est les commandes pour des institutionnels, mais la encore ça devient de plus en plus dur, les prix sont rabotés pour que les devis passent, du coup pour un travail d'une dizaine de jours il faut accepter d'être payé que sur 7 ou 8 jours.
Passer de photographe de nature à accompagnateur de voyages ou maître de stage c'est quitter le métier de photographe. Les stages ça payait: il y a 11 ans quand j'ai commencé on était 10 ou 15 dans les pages de CI, regardez maintenant combien il y a d'annonces de voyages, de stages, pour ma part j'en ai fait pendant 10 ans mais depuis l'an passé j'ai arrêté d'en proposer pour revenir aux fondamentaux.
Bref, effectivement ceux qui font des choses intéressantes que ce soit par leur coté original ou qualitatif trouverons toujours a placer leurs photos ..... qu'ils aient suffisamment de boulot pour faire tourner la marmite est un autre problème. Que ce soit dans le monde de la photo, ou ailleurs (industrie, informatique ...) la mode est au gratuit ou dans le meilleurs des cas au moins disant, au selfie et a l'iFaune.
Tout à fait d'accord
Pour terminer un petit calcul pour voir ce qu'il y a à compter dans le prix d'une photo. Dans mon cas, en postulant que je veux gagner 2000€ par mois avec la vente de mes photos, soit 24 000€ par an (je ne suis pas gourmand).
il me faudra payer 24 000€ de charges sociales (RSI - puisque artisan)
plus 10% de TVA
plus environ 20 000 € d'amortissement
plus environ 10 000 € de charges fixes
plus environ 10 000 € pour financer la réalisation de nouveaux projets
Au final si mon client paye 100€ pour une photo, j'aurais environ 24.80€ pour moi, 24.80€ de charges sociales, 9.10 € de TVA, et 41.30 € de frais répartis entre amortissements, charges et investissements. Ce qui fait que je dois vendre plus de 80 photos à 100€ chaque mois si je veux atteindre mon but, tout ça bien sûr avant les impôts, les 35 heures on oublie, et les vacances peut-être une fois plus tard.
Beaucoup de photographes sont dans la même situation, il faut payer pour continuer à travailler où en tout cas trouver d'autres financements pour continuer à être photographe.