C'était un vieux rêve. Un demi-jour de préparation du matériel, près de trois jours de marche en montagne avant de trouver une place de chant intéressante, et puis trois nuits complètes en affût. Le tout sous une pluie battante puis dans une tempête de neige. Autant dire que ça m'a furieusement rappelé le service militaire...
J'en ramène une bonne crève et quelques images, pour votre bon plaisir.
1. Une grande classique. La méfiance de cet oiseau est absolument inouïe.
![](http://www.beecomputing.com/Gallery/Grand%20T%e9tra%20200605.26.DVD18.jpg)
2. Dans son environnement de myrtillers et de petits buissons, toujours sous une pluie battante
![](http://www.beecomputing.com/Gallery/Grand%20T%e9tra%20200605.09.DVD18.jpg)
3. La parade touche à sa fin très tôt le matin
![](http://www.beecomputing.com/Gallery/Grand%20T%e9tra%20200605.23.DVD18.jpg)
4. Le jour suivant sous une tempête de neige. Je ne vous décris pas l'état de mon matériel de bivouac...
![](http://www.beecomputing.com/Gallery/Grand%20T%e9tra%20200605.36.DVD18.jpg)
5. De toute évidence, les pariades continuent sous la neige.
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Pour les détails techniques, un seul conseil : lisez le livre d'Eric Dragesco "La vie sauvage dans les alpes".
Les conditions de prises de vues sont évidemment très dures, affûts de 19:00 à 10:00 sans le moindre bruit par un froid glacial et une humidity d'enfer mais peu importe, ces trois nuits auront été, avec mes premiers brames du cerf, les moments les plus émouvants vécus au fond des bois.
Le matériel a tenu le coup : le 500 est réellement étanche, je mettais mes mains sur la lentille frontale pour la réchauffer au petit matin. Le 20D dégoulinait, tout comme mon sac de couchage pourtant dans une protection 'étanche', mon GSM était noyé. J'y serais l'an prochain, avec un 5D pour cadrer un peu plus large, et un 200 mm pour les faire en vol, c'est promis.
Et je termine avec un peu de réflexion sur la raison essentielle de sa raréfaction : le régime forestier. Coupes massives, replantations en bloc, forêts denses sous-exploitées et s'en est fini du grand tétra. Le dérangement en rajoute une couche. Et pourtant les solutions sont simples : exploiter de manière à conserver des forêts avec une couverture max de 60 %, bien tracer les pistes de ski de fond pour conserver de grandes superficies inapprochables et ne pas dégager les chemins et routes d'accès avant la fin des parades. Et bien sûr arrêter de chasser les espèces en plein déclin.