Pour ceux et celles qui peuvent capter la RTBF, je vous joins le communiqué de presse qui annonce l'émission TV concernant la réintroduction du castor en Wallonie. De bons souvenirs de tournage pour moi sur un reportage qui pose pas mal de questions
Jean-Pierre
HISTOIRES VRAIES
LE CASTOR VOUS SALUE BIEN
LA UNE Mardi 7 février - 21h2O.
Il y a plus d'un siècle, le castor européen, une espèce autochtone, disparaissait jusqu'au dernier spécimen des territoires de nos forêts ardennaises. A l'époque, une fourrure de castor valait un an de salaire d'ouvrier, c'est ainsi que le peuple castor fut décimé par des chasseurs bien plus intéressés par la valeur de leur pelisse que par la qualité de leur chair.
Au début du 2Oéme siècle, l'extinction de l'espèce fut quasi générale dans toute l'Europe. Des dizaines d'années plus tard, des programmes de réintroduction favorisèrent le retour des castors un peu partout en Europe jusqu'à ces dernières années où en Allemagne, en France, en Hollande - pour ne parler que des pays limitrophes - de nombreux lâchés de castors furent organisés.
Mais en Wallonie, les pouvoirs publics estimèrent que le retour des castors ne constituait en aucun cas une priorité, au grand dam de certains militants de la nature qui battaient pourtant le tambour en chantant à pleins poumons les vertus de cette espèce aujourd'hui protégée.
''Oyez, oyez, bonnes gens'' clamaient-ils dans la vallée du Viroin, ''le castor sera bientôt parmi nous, laissez-lui de la place dans votre cour et dans votre environnement. Cette chanson de geste fut- on l'imagine aisément - diversement appréciée par les autorités de la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne qui refusèrent illico à ces prétendus boys scouts organisés en l'ASBL bien nommée ''Les Rangers'' (subsidiée pour la petite histoire par la Communauté Française en tant qu'organisme d'éducation permanente) l'autorisation qu'ils réclamaient de réintroduire le castor dans nos forêts.
Quelques temps plus tard (en I998) comme en écho au refus que les rangers ressentirent cruellement, ces castors furent repérés de manière concomitante en simultanée par des riverains et des agents de la DNF appelés à verbaliser leur présence un peu partout en Wallonie.
1O ans plus tard, ils sont trois à cinq cents castors à avoir colonisé ruisseaux, rus, rivières où ils vivent dans bons nombres de cas en parfaite intelligence avec leur environnement.
En 2OO5, cet acte de réintroduction fut jugé par le Tribunal de Dinant à la suite de plaintes introduites par la Région Wallonne et plusieurs parties civiles (dont la ville d'Houffalize) qui s'estimèrent victimes de dommages provoqués par les castors.
Olivier Rubbers, Président de l'ASBL Les Rangers, fut reconnu responsable en Première instance de transport illégal d'une espèce protégée ; le jugement ne rendit pas pour autant l'auteur des faits responsable des dégâts occasionnés par les castors.
Cette'' HISTOIRE VRAIE'' est une histoire qui termine bien mais elle n'est pas sans poser de questions :
- comment le castor européen est-il revenu avec ses congénères dans nos forêts ?
a.. qui a la garde des castors, qui est responsable de lui ou encore en d'autres termes qui paie leur pension alimentaire ?
a.. est-il encore temps de les renvoyer aux frontières ?
a.. allons-nous retrouver ou inventer une nouvelle manière de vivre avec eux et que peuvent attendre les humains de leur fréquentation ? etc .
Une enquête insolite sur le ''Peuple Castor'' où les acteurs, les témoins, les images et la bande son nous entraînent dans une nature sauvage, généreuse et insoupçonnée.
Avec :
Daniel Etienne RYELANDT, membre du Conseil Supérieur Wallon de la conservation de la Nature
Philippe BLEROT, Inspecteur général de la Division Nature et Forêt à la Région Wallonne
Les riverains et le Bourgmestre d'Houffalize, parties civiles au procès contre les Rangers
Des amoureux de la nature
Vinciane DESPORET (éthologue) et Lucienne STRIVAY (anthropologue) à l'Université de Liège
Des membres du peuple Castor.
Un récit d'Agnès Lejeune et Abder Rarrbo
Images Jean Pierre Frippiat
Son Thierry Massin