Je le crois sincèrement, Rémy.
Chacun peut trouver un but personnel dans la photographie (la participation à des concours, la vente de ses images, le plaisir de les montrer à ses proches et amis, les poster sur un forum pour avoir des avis constructifs et s'améliorer, etc.. etc.. etc.. tout autre but étant aussi valable pour autant que les moyens justifient le but).
J'ai personnellement envoyé la photo de Daniel S à "Chasse et Nature" et donc c'est moi qui répondrai à ta remarque.
La Chasse est un mal nécessaire pour garder un équilibre "naturel" (sic) dans nos régions d'où l'homme a fait disparaître les grands prédateurs. Mais loin de moi l'idée qu'il puisse s'agir d'une activité sportive.
Après avoir chassé de nombreuses années (et pris en charge la gestion cynégétique d'un grand "estate" en Angleterre), j'ai décidé de laisser les fusils et autres carabines pour emporter boitier et objectifs. Si les moyens ont changé, le but poursuivi est resté le même: Une tentative de gestion la plus précise possible de la faune "grand gibier" en symbiose avec le milieu.
Afin de réussir, nous devons non seulement connaitre particulièrement bien le cheptel présent (la photographie est un moyen efficace) mais aussi diffuser ces informations aux personnes qui ont pour "devoir" d'éliminer les animaux en surnombre. Il me semble donc évident qu'une réelle collaboration entre environnementalistes, photographes, agents de la DNF (ONF) et chasseurs ne peut qu'être positif dans un objectif commun de protection du milieu. L'attitude de refus de dialogue (comme je la rencontre souvent et ce tant de la part des chasseurs que des "écologistes" - désolé pour le terme mais je n'en connais pas d'autres dont la définition ne soit détournée - ne peut avoir comme conséquence que conflits dont, malheureusement, la faune sera toujours la première à en payer les conséquences.
Il est évident que de nombreux chasseurs n'ont pas encore compris la nécessité de gestion (crois moi, je suis souvent désolé par leur incompétance ou leur désir de privilégier l'une ou l'autre espèce au détriment d'une autre). Ceci dit, ils auront l'excuse de "ne pas savoir" si nous ne donnons pas les informations en notre possession. Grâce au travail d'une équipe de photographes, de cinéastes passionnés, de naturalistes et de chercheurs universitaires, nous sommes parvenus à mettre au point un système de suivi individuel des cervidés. Nous avons décidé (et ce n'est pas facile) des animaux qui devaient être tirés. Cette année, les chasseurs ont vraiment exagéré dans les prélèvements mais ils sont seuls responsables et ce, en toute connaissance de cause.
Ce même devoir d'information est également valable vis à vis des éco-touristes qui entrent de plus en plus fréquemment dans les bois sans aucune connaissance. Celui qui va déranger la nidification de la cigogne noire ne peut être tenu responsable s'il "ne savait pas".