Très intéressant ce fil.
Une petite participation qui tiendra plus d'un récit de ma propre expérience en tant que débutant en af que d'une présentation de mon affut (je posterai quand même 2 photos de celui ci, mais elles ne sont pas très explicites et on ne voit pas grand chose).
Il y deux ans donc, je décide de me mettre à l'affut flottant.
A cela deux raisons essentielles: la possibilité d'approcher des oiseaux et atteindre des zones inaccessibles jusque là, et celle de prendre des photos à ras de l'eau, angle de prise de vue que j'affectionne.
La zone est toute trouvée.
Elle aussi répond à diverses exigences: la profondeur (idéalement de 10 à 50cm d'eau), la tranquillité (réserve de chasse) et bien sûr la présence des oiseaux.
Et pour cela l'inventaire des espèces observées en repérage est alléchant: Crabier chevelu, Blongios nain, Héron pourpré, Bihoreau gris, Marouette ponctuée, Talève sultane parmi les moins communes, auxquelles s'ajoute la cohorte des limis (chevaliers, échasse, avocette, gravelot...).
Elle sert aussi de lieu de nidification au Hérons cendrés et au bihoreaux.
Bref c'est prometteur!!
Comme je ne suis pas bricoleur et que j'ai peu de temps je confie la réalisation à un pote.
Un pain de mousse très épais, découpé en U recouvert de contreplaqué.
Des équerres vissées sur ce contreplaqué et qui recevront les montants de l'affut, deux poignées pour le transport, et une fixation avec un pas de vis spécial pour la rotule.
La suite pourrait s'appeler l'affut flottant pour les nuls ou bien les Bronzés font de l'affut flottant...
Bref la cata...
Dès la mise à l'eau je sais que ça ne va pas être facile...
La vase est très profonde et sa consistance est ce qu'on peut imaginer de pire. Et pourtant j'ai l'habitude.
Je progresse péniblement et pas discrètement, et ce n'est qu'un début. Pour camoufler l'affut j'ai utilisé un filet (deux épaisseurs) et celui ci s'accroche dès que je frôle roseaux et autres branches de tamaris... Niveau approche silencieuse on repassera.
J'arrive sur un coin et devant moi un magnifique spectacle: une dizaine de cigognes, des hérons cendrés, garde-bœufs, des aigrettes, bref ça fourmille de vie...
Mais pas pour longtemps.
Mon arrivée fait l'effet d'une bombe et tout ce petit monde s'envole pour ne plus revenir.
Je passe 2h30 à galérer pour quelques photos pourries d'échasses.
Fin de la session et en rangeant mon af (en fait je le laisse sur place) je constate que les équerres commencent à flancher.
Deuxième tentative le lendemain, et bien sûr je commence en accrochant le filet aux mêmes branches et aux mêmes roseaux que la veille...
Mais le vent s'est levé et je commence à sentir que les équerres lâchent. De plus maintenir l'affut avec le vent et le filet qui fait voile n'est pas évident...Vraiment pas évident même!!
Et ce qui devait arriver arriva, les équerres finissent par déclarer forfait et l'affut s'effondre sur moi.
Fin de l'affut flottant pour l'année 2018.
Bilan des courses, il faut consolider tout ça, améliorer le camouflage et la discrétion dans ma progression.
2ème essai en 2019.
J'ai consolidé les équerres, remplacé le filet par de la bâche qui ne s'accroche pas et qui me rend complétement invisible aux yeux des oiseaux et recouvert cette même bâche de roseaux et de branches pour le camouflage.
Pour y voir j'ai découpé une petite fenêtre et mis de la moustiquaire pour camoufler mon visage (j'ai aussi fait 2 petites fenêtres, sur le même principe, de chaque côté).
J'ai repéré le coin et c'est prometteur...
J'arrive donc motivé comme pas deux à 5h' du mat' sur la zone...et là horreur...il n'y a plus d'eau...
La canicule a eu raison des quelques cm d'eau et sur le bord de cet étang il ne reste plus que de la vase collante.
Pas grave, je m'installe quand même.
Se déplacer est un vrai calvaire, avec l'effet ventouse causé par la vase je suis obligé de soulever l'af pour le faire glisser sur quelques cm, le reposer et répéter la même manœuvre, le plus discrètement possible évidemment.
Mais...
Les oiseaux sont là et les photos s'enchainent, les équerres ne bronchent pas: il y a donc pas mal de positif dans ce deuxième essai.
Les jours d'après je me déplace dans une zone où il reste un peu d'eau et si dure d'accès que je suis sûr que personnes n'y a mis les pieds depuis des années si tant est que quelqu’un n'y ai jamais mis les pieds.
Et avec l'expérience les choses s'améliorent, pas mal de photos et une bonne diversité.
A noter qu'en pleine canicule la bâche est un véritable sauna m'obligeant à faire d'autres ouvertures pour créer un peu de circulation d'air.
Hélas l'étang se retrouvera complétement à sec quelques jours après mettant fin à la saison 2019 en af, sans avoir eu la chance de photographier le Blongios qui était pourtant présent.
La revanche d'ici quelques jours normalement!!
2 photos de mon af version 2019 où on ne voit...quasiment rien si ce n'est le camouflage.
Le devant on voit un peu la fenêtre et le trou pour l'objo et on distingue un peu en bas de l'affut le pain de mousse:
Photo de côté:
A noter que j'ai essayé combi de chasse sous marine et wadders, les deux se valent avec un petit plus niveau sécu pour la combi.
Au fait une petite astuce: une combi de chasse sous marine, surtout en néoprène refendu intérieur, ça s'enfile avec de l'eau savonneuse sous peine d'épilation intégrale
Et quelques photos prises de cet af en 2019: