(Désolé pour la tartine, je voulais juste expliquer mes mésaventures avec le monde le chasse wallonne et dire la colère que cela m'inspirait)
En ce début d'automne, j'ai pas mal hésité entre mes différents spots, et puis je me suis décidé pour ma première sortie pour un lieu qui m'avait paru prometteur découvert l'année précédente (différent de celui sur lequel ont été faites les photos qui précèdent ce post) et sur lequel j'avais l'idée d'une photo à contre-jour qui me tentais bien. Je m'y rends donc un premier jour, la vallée résonne des raires alors que je marche dans le noir quasi complet sur la route forestière. Je me rapproche de la coupe sur laquelle j'avais projeté mon image et... immense déception, elle a été clôturée pour protéger des jeunes plantations... Je prends le temps d'écouter, des prospecter un peu plus loin, mais je ne vois aucun cerf malgré que le concert ne diminue que très lentement. Je finis par prendre le chemin du retour quand, pas loin de là où j'étais garé et de la maison du garde-chasse, j'avise derrière un rideau de conifères ce qui semble être une prairie. Je suis assez surpris car je ne l'avais pas remarquée l'année précédente. Un chemin y monte, barré d'une barrière sommaire mais dépourvu du signe "privé" qui orne les autres chemins quittant la route forestière (qui est une promenade balisée). Je décide que s'il n'y a pas de signe, c'est que le chemin est public. Une centaine de mètres et j'aperçois derrière une très mince lisière de jeunes résineux la place de brame de mes rêves. La prairie est grande mais pas de trop, et est en hauteur par rapport à la vallée et doit donc recevoir très tôt les premiers rayons du soleil! De plus, la lisière de résineux permet d'être parfaitement caché. Et c'est de là que partaient la plupart des raires du matin!!! D'ailleurs, il est 10h et deux cerfs brament encore derrière le couvert de la forêt qui entoure la place. Je trépigne déjà d'impatience d'être le lendemain...
Entretemps, je vérifie le caractère privé ou non du sentier qui mène en 100m à la place de brame, bingo, chemins.be le renseigne comme public!
Le lendemain, je reviens très tôt, cela brame encore fort même si l'on a pris l'un ou l'autre degré par rapport à la veille. Je m'approche de l'endroit de mes rêves quand une voiture me dépasse et un jeune gars me déconseille de monter là. Les raisons? Le vent (là-dessus, je ne suis pas du tout d'accord avec lui, il n'y a pratiquement aucun vent ce matin là, et il est bon!) et le garde-chasse qui ne rigole pas. Je lui rétorque que le chemin est public mais finis par me laisser convaincre tandis que lui m'explique que lui, il a les autorisations... Je finis par rester sur le chemin balisé, la mort dans l'âme, et je m'éloigne très énervé. Je finirai par m'asseoir à 10 mètres du chemin balisé et j'aurai la chance de voir une biche et un cerf passer tandis que dans les taillis, une course poursuite a lieu. Lorsque je reviens vers mon véhicule, je suis cueilli par le fils du garde-chasse qui m'explique avec force arguments que la prairie est verboten, que le chemin était peut-être public mais ne l'est plus et patati et patata. D'ailleurs, il a déjà pris la peine d'appeler l'agente de la DNF qui est là au cas où j'aurais enfreint leurs règles (hé oui, l'autre "photographe" accrédité m'a balancé vite fait alors qu'il m'avait annoncé le contraire!!!). Comme je ne suis pas allé à la prairie ce matin-là, on bavarde plutôt poliment à trois, j'apprends pas mal de choses sur le milieu de la chasse wallonne, mais je comprends bien que si je n'ai pas un jour une accréditation (qui signifie leur fournir des images pour leur sélection puisque évidemment, ils tirent), je suis grillé définitivement sur la zone... Quant au chemin, vous l'aurez compris, ils l'ont privatisé avec l'aval de la DNF... Le lobby de la chasse a encore de beaux jours. Personnellement, je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas juste fermer ce chemin de manière temporaire lors du brame plutôt que de le voler à l'année...
Lorsque j'en parle à un ami photographe, il me dit que oui, en Belgique, pour le brame, il faut collaborer avec les chasseurs... Pas trop mon truc et en plus, je n'ai pas vraiment les connexions...
Heureusement, une autre amie, elle aussi amoureuse des cerfs, que je contacte m'invite à venir dans sa région, beaucoup plus loin de chez moi, mais qu'à cela ne tienne! La propriété est aussi privée, mais est aussi traversée par un chemin de randonnée. Et... cerise sur le gâteau, les propriétaires ne sont pas chasseurs et préfèrent leurs cerfs aux chasseurs! En d'autres termes, pas de chasse chez eux!!! Par contre, les lieux sont connus et si tôt le matin, ce n'est pas la grande foule (moins de dix personnes sur les deux km du sentier que bordent les prairies), je n'ose imaginer en soirée... Qu'à cela ne tienne, nous irons tôt le matin!
Les trois images qui suivent sont issues de la première sortie. Nous avons beaucoup entendu de raires, entrevu la harde (la vision n'est pas toujours évidente car les prairies, immenses, sont souvent entourées de haies), et surtout pu admirer ce beau cerf sorti dans les brumes matinales arpenter sa prairie de gauche à droite puis de droite à gauche en donnant de la voix (malheureusement, la vision était "encombrée" par les ramures pendantes d'arbres jouxtant le terrain).
8. et 9.