Discussion générale > Carnets de voyages

Trois semaines dans la nature en Guyane

(1/4) > >>

Pilule:
De plus en plus frustré par le manque de sujets dans nos contrées je suis constamment à la recherche d'endroits dans le monde où il est encore possible, peut-être provisoirement, de voir une nature vivante et abondante.

La Guyane, avec son climat tropical, sa faible densité de population , l'absence de grandes cultures intensives et ses vastes étendues de forêt vierge m'a semblé intéressante et je n'ai pas du tout été déçu .

Séjour:

Nous avons séjourné du 30 octobre au 8 octobre dans le quartier de Montabo , près de Cayenne dans un studio avec air conditionné et avons loué une voiture.
Nous avons exploré pendant une semaine tous les sentiers nature de la côte près de Cayenne.

Le 8 octobre au matin nous avons pris un petit bimoteur d'air Guyane vers Saül, un village isolé au milieu de la jungle, muni d'une piste en terre, accessible uniquement par avion.
Pendant cette semaine nous avons parcouru en étoile les nombreux sentiers balisés dans la jungle autour du village.Nous avons logé 4 jours en hamac dans un carbet puis dans de vrais lits dans un bungalow.

Le 15 octobre nous avons repris l'avion pour Cayenne . Nous avions loué cette fois un studio dans le quartier de Matoury.
Nous avons été à Cacao et à la réserve du Mont Trésor près de Roura puis nous avons parcouru les sentiers autour de Cayenne que nous n'avions pas encore fait et avons refait les autres.

Le 23 octobre au soir nous avons repris l'avion pour Orly.

Budget : 6000€ pour 2 soit 3000€ par personne se répartissant en gros comme ceci :
vols : 2500€
logements Cayenne : 800€
location voiture et carburant : 800€
logement Saül : 350€
nourriture : 1150€

Il est préférable de réserver ses vols et les logements bien à l'avance . Sur Air Guyane les avions sont petits et le nombre de place est limité.
Sur cette ligne les bagaes sont limités à 10kg par passager.
Les logements sont assez demandés en saison sèche.

Formalités:

Attention pour les Belges le passeport est nécessaire et pour tous le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire

Climat :

La période choisie était en saison sèche.
Pour des gens du Nord habitués au froid c'est un choc cette bouffée d'air chaud et humide qui vous frappe dès la sortie de l'avion.
Dans la région de Cayenne une brise de mer rafraîchit un peu l'atmosphère au matin mais l'après-midi c'était insupportable pour nous et ,
 après le repas pris dans un resto avec air conditionné , on faisait la sieste au frais.

A Saül il fait encore un peu plus chaud mais la nuit c'est supportable même sans conditionnement
d'air. Là aussi nous ne faisions plus rien l'après-midi.

Population :

Dans les zones où nous sommes allés la majorité de la population est créole.Pas mal de Brésiliens aussi  Les commerces et les restaurants sont souvent tenus par des Chinois et il y a une portion d'Asiatiques originaires d'Indochine (les Hmong).

La population est aimable et détendue. Sur la route ils sont assez impatients. Ils vous laissent passer quand il faut mais il faut passer vite !

Beaucoup d'immigration. Une portion assez importante de la population a des passeports étrangers.
(la moitié des passagers au débarquement à Cayenne). Des sans-papiers vivent dans les fourrés à la côte ou dans des bidonvilles.

Nous n'avons pas ressenti de sentiment d'insécurité mais il est clair qu'il ne faut pas s'aventurer la nuit dans certains quartiers.

Nourriture:

On trouve un peu partout autour de Cayenne des restaurants chinois pas chers très corrects avec air conditionné proposant des plats à manger sur place ou à emporter à des prix raisonnables.
Ailleurs c'est parfois problématique surtout au déjeuner.
La nourriture achetée est un peu plus coûteuse qu'en Europe

Sources d'informations :

Outre internet j'ai beaucoup utilisé le guide de Philippe Boré : GUIDE GUYANNE, tourisme, cultures,nature et randonnées, éditions 2020, que l'on peut acheter sur le web

Ce guide de 427 pages, très bien illustré, est une mine d'informations.

Celles-ci ne sont pas toujours à jour soit parce que depuis la parution les activités ont cessé ou parce que les gens ne font plus ce qu'ils avaient annoncé. D'autre part le guide ne renseigne pas ces  restaurants chinois que l'on trouve un peu partout , où on mange bien pour pas cher et dans de bonnes conditions de confort.

Matériel photo et conditions de prise de vue :

Il est indispensable d'avoir un matériel tropicalisé étant donné l'humidité ambiante.
J'avais un Lumix G9 avec objectif 100-300 qui a très bien résisté.
Les conditions de prise de vue sont souvent difficiles car il fait sombre dans la forêt et nombre de photos ont été faites à 3200 ISO.

En forêt le champ de vision est réduit. Il faut donc se déplacer silencieusement et être toujours sur le qui vive. Il faut des vêtements légers et de teinte neutre. Nous n'avons pas eu de problèmes avec les moustiques mais il y a des taons très agressifs et des aoutats qui attaquent les chevilles donc préférer le pantalon au short. Le sol était plutôt sec.

Ne soyez pas trop exigeants sur les photos : elles ont été prises en déplacement sans affut , souvent dans de mauvaises conditions d'éclairage et le traitement est minimal.

Premier séjour à Cayenne : du 30 septembre au 8 octobre
Le  samedi 1er octobre lendemain de notre arrivée nous sommes allés promener au sentier de Montabo qui longe la côte puis grimpe au flanc d'une colline à la végétation luxuriante, assez fréquenté. Nous y avons vu beaucoup d'oiseaux des bords de mer, un écureuil et cette grosse fourmi colorée .





Vol d'aigrettes







Le dimanche 2 octobre , profitant d'une circulation plus réduite, nous sommes allés à la jetée du Vieux Port de Cayenne.
Des centaines d'oiseaux viennent s'y nourrir dans la vase dont les renommés ibis rouges, les courlis cendrés, plusieurs espèces d'hérons et d'aigrettes et toutes sortes de petits linicoles.







Le 3 octobre nous avons parcouru le sentier du Mont Bourda qui démarre aussi à la côte pour grimper rapidement dans la forêt tropicale.
Outre de nombreux oiseaux et fleurs nous y avons vu le singe Tamarin aux mains jaunes et des papillons .



La côte vue depuis le sentier Bourda



De gros poissons s'égarent parfois dans les chenaux de la marée et finissent par s'échouer et être mangés par les vautours



Singes tamarins à mains jaunes: ils ont des allures de chat et une tête de petit diable





aigrette tricolore



Le 4 octobre nous avons parcouru le sentier de Rorota et y avons vu des fleurs , des papillons remarquables, des oiseaux...

La côte vue depuis le sentier de Rorota













vol d'ibis rouges à travers la canopée



Le 5 octobre nous avons visité les salines de Montjoly qui bordent une plage et comprennent un parcours sur caillebotis traversant la mangrove.
On y voit des agoutis, des rapaces, des fleurs, des libellules, des papillons , de curieux poissons et de nombreux oiseaux.

Perruches














Ces curieux poissons voient en même temps au-dessus et en dessous de la surface de l'eau



Le 6 octobre nous sommes retournés à la jetée du Vieux Port où nous avons eu la chance de voir de près les magnifiques Ibis rouges









Le 7 octobre nous sommes retournés au sentier de Montabo et avons vu notamment des singes Saimiris et de beaux papillons.










Le 8 octobre nous sommes partis à Saül pour un séjour d'une semaine au milieu de la jungle

La suite à bientôt





jmlustrat:
Merci Pilule
Sympa ce début de séjour
Vivement la suite forestière...
JM

Inari:
Un beau voyage, merci pour ce compte rendu.

jeanlouis83:
Bonjour
un trés bon compte rendu avec beaucoup de renseignements pratiques, Merci ))))

Pilule:
Merci pour vos appréciations.

Voici donc le compte rendu de la deuxième semaine

Une semaine au milieu de la forêt vierge : Saül du 8 au 15 octobre
[/b]

Saül est un village isolé au milieu de la forêt sans communications routières avec la côte. On s'y rend avec un bimoteur de 19 places de la compagnie Air Guyane qui , après le survol à assez basse altitude de vastes étendues de forêt vierge, atterrit sur une piste en terre mais de façon étonnamment douce. Les bagages sont limités à 10kg par passager.

Les habitants sont des blancs, des noirs en majorité et un nombre significatif de Hmongs qui vivent dans une partie du village un peu à l'écart. On circule dans le village en quad ou dans les rares voitures 4X4 sur des pistes en terre avec de profondes ornières. On imagine ce que cela doit être en saison de pluie.

Une navette en quad vous conduit à votre logement pour 5€ par personne mais si vous avez un sac à dos et du courage vous pouvez y aller en 30 minutes par un sentier qui traverse la forêt.


Le village vu du belvédère




L'aerodrome




Le logement se fait En chambre dans des bungalows (assez cher) ou en hamac en carbet ( très abordable). Les carbets sont des cabanes ouvertes avec des emplacements pour accrocher les hamacs. Il y a des cuisines communes et des blocs sanitaires avec douche et toilettes.

Nous avons logé chez Kami un peu à l'écart du village pour le calme et avoir l'occasion d'observer des animaux en bordure de forêt depuis la parcelle

Le logement se fait En chambre dans des bungalows (assez cher) ou en hamac en carbet ( très abordable). Les carbets sont des cabanes ouvertes avec des emplacements pour accrocher les hamacs. Il y a des cuisines communes et des blocs sanitaires avec douche et toilettes. En carbet cela peut devenir désagréable si vous avez des colocataires bruyants qui discutent tard le soir en laissant les lumières allumées.

Le courant est d'origine solaire et limité aux recharges de batteries et à l'éclairage

Bungalow



Nous avions choisi de loger chez Kami, une personne très aimable, situé dans une clairière au bout du village , pour la tranquillité et l'opportunité de voir des animaux à la lisière de la forêt.

Dans la forêt elle même c'est plus compliqué car il fait sombre et le champ de vision est limité.
Nous avons plus d'une fois entendu des grognements ou des bruits sans voir. En tout cas si on veut voir quelque chose il faut marcher sans faire de bruit, ne pas parler et regarder de tous côtés.

Les restaurants ne servent pas de déjeuner , contrairement à ce que le guide indique, car il y a trop peu de clients .
 Cela ne faisait pas notre affaire car nous prenons le repas principal vers midi.
Il y a deux épiceries dont l'une était fermée, où on peut s'approvisionner mais on n'avait pas trop envie de manger des conserves.
Heureusement nous avons trouvé une dame très aimable et bonne cuisinière chez qui nous avons pu prendre le déjeuner toute la semaine.

Le village est entouré d'un réseau de sentiers de randonnée très bien balisés de sorte que vous pouvez vous promener dans la forêt sans avoir besoin de guide.

Nous avons fait tous ces sentiers mais sans toujours faire les boucles complètes de façon à terminer les randonnées le matin afin de prendre notre repas tranquillement puis faire la sieste
car l'après midi les températures sont étouffantes. A notre âge nous devons nous ménager. D'autres plus jeunes pourraient sans doute faire plus.

Voici un échantillon des photos réalisées sur place.

Dès le premier jour une espèce de harpie de plus petite taille, l'aigle coiffé, se pose à 30m



Des singes Saimiris bondissent dans les arbres bordant la parcelle





Sur le sentier du Gros Arbre en forêt, lézard, papillons , demoiselle au corps très long









Ce gros papillon a de magnifiques ailes bleues en vol



Le sentier du Belvédère n'était pas très intéressant si ce n'est pour la vue plongeante sur le village

Les sentiers des Monts Lafumée et de l'aérodrome non plus quoique nous n'ayons pas fait la boucle complète du premier

Encore quelques photos prises depuis la parcelle

Les aras passaient fréquemment



Ces gros carapauds faisaient un bruit terrible de roulement de tambour à certains moments de la nuit



Chaque matin des rapaces différents



Visites de singes capucins suivis de Saimiris







Quelques oiseaux









Dans la forêt







Toucan



Dans la forêt sentiers Gros Arbre et Boeuf Mort

Un des gros arbres









Sentier Roche Bateau





Gros lézard au retour: le Téju ou gros lézard de terre pouvant atteindre 1,20m et 4 kg





Sur la parcelle






Il est assez difficile de trouver du gibier bien qu'on en voie des traces car il est chassé activement. Nous avons entendu rugir le jaguar assez près ce qui nous a un peu inquiété mais le locaux nous ont expliqué que ce n'était pas un jaguar mais un oiseau assez petit mais au cri puissant qui l'imite assez bien

Suite et fin bientôt pour la deuxième semaine autour de Cayenne









Navigation

[0] Index des messages

[#] Page suivante

Utiliser la version classique