Ce carnet relate un nouveau séjour dans le Delta du Danube du 17 au 22 avril, la semaine précédant la Pâque orthodoxe, ce qui a son importance comme la suite le montrera.
Le temps a été frais, souvent venteux et souvent nuageux.
Disposant d’une voiture j’ai rejoint depuis Bucarest ma destination dans le Delta , Dunavatu de Jos, par l’autoroute de la mer puis des nationales traversant la Dobroudja,
région occupée par les Turcs entre 1421 et 1878 et partagée ensuite entre la Roumanie et la Bulgarie.Trajet: 4h
J’ai traversé ensuite la ville de Babadag , ville de 10000 habitants environ, dont 77 % de Roumains, 5 % de Turcs, 15 % de Roms et 0,5 % de Lipovènes.
La moitié des Roms sont de religion orthodoxe et la moitié de religion musulmane , héritage de l’occupation Ottomane qui a cessé avec la guerre Russo-Turque.
Les Turcs ont laissé la mosquée Gazi Ali Pasha, du nom d’un général Turc qui l’a fait ériger vers 1609. Elle a été magnifiquement restaurée entre 1990 et 1999 avec l’aide du gouvernement Turc.
Les premières zones humides apparaissent
En quittant Babadag on passe entre le lac de Babadag et le pied de la forteresse de Enisala, en majorité en ruines mais d’où on a une très belle vue.
Elle a été bâtie au 14e siècle par les Gênois qui avaient un accord de commerce avec l’Empire Byzantin pour le commerce dans la Mer Noire et contrôlait un port de mer.
Elle a ensuite été occupée puis abandonnée assez rapidement par les Turcs car le ,port a été bouché par les alluvions du Danube qui formait progressivement son Delta.
A Dunavatu de Jos, j’ai retrouvé avec plaisir mon guide habituel qui m’a conduit plusieurs jours en barque dans les canaux du Delta où j’ai pu faire de nombreuses photo d’oiseaux.
Il faut un guide compétent qui connaît les zones intéressantes et navigue suffisamment lentement quand il faut.
Les guides touristiques habituels se contentent de faire le tour des canaux à toute vitesse avec des habitacles souvent fermés et les passagers ne voient pas grand-chose.
Le temps en cette mi-avril était assez frisquet et c’était assez pénible d’être assis dans le vent à l’avant de la barque pendant 5 à 6 heures mais c’était la rançon pour faire de bonnes photos.
Le fait d’être là la semaine avant Pâques m’a apporté d’autres inconvénients. Dans la zone les traditions religieuses orthodoxes sont scrupuleusement suivies :
elles veulent que cette semaine soit réservée à un nettoyage complet de la maison avant la fête de Pâques qui est fêtée comme il se doit et qui est le moment où les touristes arrivent.
J’ai donc eu la mauvaise surprise de constater que tous les restaurants de la région étaient fermés comme la plupart des pensions.
Je n’ai donc pas pu prendre mes repas à l’excellent restaurant de poissons que j’avais l’habitude de fréquenter au village ni à aucun autre dans les environs
et j’ai du me contenter de manger les provisions que j’avais emmenées et ce que j’ai pu acheter dans les épiceries car la pension n’assure pas de repas.
Pendant mes excursions en barque j’ai malheureusement pu observer de nombreuses traces d’incendie ainsi que de grosses colonnes de fumée indiquant des zones où les roseaux étaient en feu.
Ces incendies sont volontaires et sont déclenchés par des éleveurs de bétail qui veulent renouveler la végétation afin que leur bétail puisse manger.
Ce bétail à l’apparence famélique ne fournit que de la viande trop dure pour être mangée et pas de lait puisqu’il ne mange que des feuilles de roseau.
Mais il permet aux propriétaires de toucher des subventions agricoles et c’est la seule explication à ce massacre qui n’est pas réprimé et se renouvelle tous les ans.
Cela et l’urbanisation touristique sauvage de la zone et la multiplication des bateaux rapides laisse mal augurer de l’avenir de cette magnifique zone naturelle.
Un point positif dans tout cela : le fait d’arriver avant la masse des touristes m’a permis d’observer des colonies de pélicans plus importantes et des oiseaux difficiles à photographier habituellement.
Voici les photos du séjour,
Premier jour: 18 avril , sur le Delta, temps couvert et froid
En arrivant: une rareté un pélican frisé
Oies cendrées
Pélicans
Pélicans et cormorans
Lorsque les pélicans pêchent en groupe ils projettent des gerbes d'eaux
Pélican en vol
Les hérons ne manquent pas
Les aigrettes non plus: groupe d'aigrettes garzettes
Hérons bihoreau en vol: difficile à prendre à cause du champ visuel réduit sur les caneaux et de leur vol rapide
Héron pourpre à l'attitude caractéristique en vol
Héron bihoreau juvénile
La suite à bientôt