Bonjour,
Les oiseaux ont généralement un vol rapide à très rapide, la distance entre l’oiseau et le cinéaste peut être relativement stable ou alors varier très vite selon sa trajectoire qui n’est pas toujours prévisible.
Depuis les années 2000, les boîtiers numériques et les objectifs autofocus ont grandement facilité la réalisation de photographies d'oiseaux en vol.
En 2014, la sortie du Panasonic GH4, avec la qualité photographique de la 4K, m’a fait passer de la photo-nature à la vidéo-nature. Avec juste un regret : la quasi impossibilité de filmer les oiseaux en vol.
La solution à ce problème est venue en 2017 avec la sortie du GH5 et le ralenti en HD. Mes premiers essais m’ont permis d’ajuster le matériel et la technique.
Le matérielBoîtier : Panasonic GH5
Réglages du GH5- Mode d'exposition : M
- Format d'enregistrement : MOV
- Qualité d'enregistrement : FHD 8 bits 100M 30p
- Cadence variable : 180 im/s
- Stabilisation du boîtier : activée sur la focale 300 mm. Ce réglage est indispensable pour stabiliser l'image pendant le suivi de l'oiseau. L'absence de cette stabilisation-boîtier sur le GH5s fait que ce boîtier très performant ne convient pas à mon usage à main levée avec une optique non stabilisée.
ObjectifFocale fixe AFS-Nikkor 4/300mm. Le choix de l’objectif est aussi très important. En cadence variable, l’autofocus est inactif. Il faut donc un objectif qui assure une mise au point manuelle efficace : souple, précise avec une course très réduite entre 7m et l’infini pour ajuster la mise au point en continu.
La focale de 300 mm (soit équivalent à 600 mm avec le coefficient multiplicateur de 2 du GH5) m’a paru comme un bon compromis (taille et poids de l’objectif, facilité de MAP…).
La technique de prise de vueLes oiseaux en vol se déplacent rapidement dans le ciel. Pour des prises de vue rapprochées, le suivi de l’oiseau en vol ne peut se faire que difficilement si l’appareil est fixé sur un trépied équipé d’une rotule fluide, matériel qui convient bien pour l’affût et pour des mouvements lents.
Pour suivre les évolutions de l’oiseau il faut donc travailler à main levée comme en photo, debout de préférence et bien stable sur ses jambes pour être réactif et efficace dans les mouvements de suivi.
Comme la mise au point est manuelle, il faut activer le
Focus Peaking et lui choisir une couleur la plus visible. J’ai opté pour la couleur jaune : ainsi la prise est nette lorsque le corps de l’oiseau présente un liseré jaune.
Remarque importantePuisque la cadence est de 180 im/s, un suivi bien net de 3s à la prise de vue produit un plan de 3 x 6 = 18s. C’est un des avantages importants de cette technique.
Je vais vous proposer progressivement quelques exemples de résultats.
EXEMPLE 1 : le vol du Fou de BassanLien Youtube :
https://youtu.be/CUIlIfrTmFcL’oiseau : avec 1,80 m d’envergure, le Fou de Bassan est le plus grand oiseau de mer de France métropolitaine. Il niche en Bretagne au large de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor) sur l’île Rouzic de la Réserve naturelle des Sept-Îles (20 000 couples). Il parcourt des centaines de kilomètres pour pêcher en mer.
L'image ci-dessous est extraite de la vidéo (1920 x 1080px).
Cliquez sur l'image pour lancer la vidéo.
Lieu des prises de vue : sur l’un des promontoires rocheux du Cap Sizun (Finistère). Les oiseaux viennent le plus souvent de l’est (baie de Douarnenez et se dirige vers l’ouest (Pointe du Raz).
Conditions météorologiques des prises de vue : par beau temps et mer calme, les Fous de Bassan passent au large. Par grand vent et mer agitée, ils se rapprochent de la côte et passent à bonne portée du téléobjectif.
J’ai volontairement voulu mettre quelques plans longs pour montrer le suivi de l’oiseau. Pas de son direct en ralenti. La bande son basique est le bruit de l’océan.
Pour se rendre compte de l’intérêt du ralenti, il suffit de télécharger la vidéo et de la lire dans un lecteur qui permet la lecture accélérée (6fois).
EXEMPLE 2 : le vol du Coucou grisLien Youtube :
https://youtu.be/Uz5I1_ypDr4L’oiseau : avec 60 cm d’envergure, c’est un oiseau de taille moyenne. On l’entend plus qu’on ne le voit, mais avec un peu de patience et de connaissances de ses comportements, il est possible de filmer son vol.
L'image ci-dessous est extraite de la vidéo (1920 x 1080px).
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Lieu des prises de vue : le Coucou gris se rencontre dans des milieux très variés, comme ici sur les landes de la côte bretonne où l’espèce la plus parasitée est le Pipit farlouse.
Conditions des prises de vue : le premier et dernier plans où l’oiseau est posé sont faits à l’affût sur trépied en 4K avec prise de son directe. Les vols sont tournés avec la même technique que pour les Fous de Bassan : debout à découvert pour avoir une bonne liberté de mouvements dans les suivis.
Comme pour l’exemple 1, j’ai volontairement mis quelques plans longs pour montrer le suivi de l’oiseau. Pas de son direct pour les plans ralentis du vol. J’ai construit un bande son basique avec le son direct des prises en 4K.
À la prochaine.
Jean-François