Salut Roland, merci pour ton avis, en effet bienvenu
Tu sais le monochrome fait partie intégrante de l'histoire de la photographie (à travers les âges).. qu'est ce qui pouvait bien motiver les grands maîtres comme Robert Doisneau.. willy Ronis.. une Sarah Moon, un Laurent Baheux pour l'animalier (je ne résiste pas :
https://www.laurentbaheux.com/-/galleries/wild-africa/equidae ), ou encore un Peter Lindberg, Richard Avedon, ou Ansel Adams pour les paysages à se passer de la couleur.. ?.. (un paysage d'Adams est-il "triste" et sans saveur parcqu'il est monochrome..? Non bien sur...
)
Ou se situe leur motivation et le "pourquoi" de cette démarche singulière..? Bon, il faudrait leur demander à eux d'abord
Cela revient à se demander ceci : la couleur est-elle essentielle,
nécessaire au medium photo pour véhiculer une émotion.. ? La démarche de l'auteur, le message qu'il souhaite faire passer s'inscrivent-il obligatoirement dans un rendu colorisé..?
Personnellement je pense que.. non. Mais je ne suis pas un photographe "documentaire" (qui lui doit ne se préoccuper que d'une seule chose : la reproduction fidèle du réel), plutôt un auteur avec une démarche artistique (avant tout), et donc ce qui m'intéresse ce n'est pas le réel mais mon émotion ressenti face à ce réel.. C'est très égoïste finalement, puisque cette démarche consiste à mettre sur un pied d’égalité le sujet et l'émotion ressentie à son contact, et pas uniquement la reproduction du sujet lui même en tant que tel et pour ce qu'il représente.. Je cherche donc a partager une "émotion" plus qu'un sujet... le point culminant étant atteint lorsque cette émotion s'échappe de l'image et vient toucher à son tour un autre spectateur.. C'est là qu'il y a rencontre entre l'auteur et "le reste du monde"...
Après, d'un point de vue plus "technique", pourquoi à un moment choisir du "noir et blanc" plutôt que de la couleur.. c'est compliqué mais là encore cela fait davantage appel au sensitif qu'à l'intellect (pour moi hein..) Il y a des tonnes de papier qui ont été rédigé à ce propos, cela va de l'hommage aux pères fondateurs, à l’accentuation d'une lumière, au dépouillement de "l'artifice couleur" pour ne permettre que la concentration d'une ligne, de mettre l'accent sur un graphisme particulier (si c'est le jeu des formes qui est mis alors à l’honneur dans l'image, la couleur ne sert plus à rien du coup, et n'intervient dès lors qu'en tant que polluant, parasite..), ou encore de magnifier un jeu de lumières. Le but n'est pas de mettre en valeur un sujet, mais de susciter l'émotion "humaine" ressentis face à ce sujet choisi.. La nuance est aussi subtile que de taille..
Telle est le propre de la démarche dite "artistique", opposée à celle du stricte rapport d'un documentaire car elle ne vit que pour aller "au-delà" d'un simple visuel.
Après, il ne t'aura pas échappé que je ne verse pas systématiquement dans le monochrome, parce que c'est difficile, déjà,
bien plus que la couleur, et que ma démarche est ailleurs (mes goûts également) et en général mon univers photo reste assez "colorée" (Mais toujours pour d'autres raisons pour le stricte rendu documentaire, car là encore la couleur, et c'est presque paradoxal, me permet d'échapper au réel pour plonger dans un certain onirisme)
Finalement, cette mise à jour, me représente assez peu, mais ces images naissent un peu spontanément, au fil des mois de post traitement, et je ne sais pas encore trop pourquoi, mais elles existent, c'est pourquoi j'ai voulu les réunir dans une mise à jour unique pour les regrouper toutes au même endroit dans une esprit de cohérence peut-être..
En espérant avoir répondu, au moins en partie, à tes interrogations concernant la démarche de ces monochromes..