Une vraie mine d'information pour ce fil et je plussoie à cent pour cent sur ce qui a été dit sur la (non) dangerosité de cet animal .
Le premier reflex de cet animal quand il tombe nez à nez avec un photographe sera de regagner une zone ou il se sait en sécurité et en aucun cas de charger.
Au début ou j'ai commencé la photo on me disait "surtout ne jamais se mettre entre une laie et ses marcassins".
Plusieurs fois en dix ans le cas c'est présenté et bien après m'être fais éventé (j'ai bien dis éventé et pas éventré) après un grognement pour avertir le reste de la troupe, chacun rentrait de son coté dans le sous bois.
Une fois seulement j'ai eu le palpitant qui est monté dans les tours...
Je longeais avec mon chien ( un jeune golden retriever) un roncier et le chien a eu la mauvaise idée d'aller voir à l'intérieur ce qu'était cette odeur qu'il ne connaissait pas encore.
Sauf qu'à l'intérieur de ce roncier il y avait une laie suitée qui lui a aussitôt montré le chemin de la sortie, apeuré le chien est venu se réfugier entre me jambes avec la laie pas contente du tout 5 mètres derrière lui.
J'ai levé les bras et j'ai gueulé un grand coup et au dernier moment la laie a fait demi-tour mais dans ce cas c'est au chien qu'elle en voulait et pas à moi.
Encore bravo pour ces superbes photos et ce fil très instructif que je vais suivre de près.
Philippe
Salut Paulo,
merci pour ta contribution, avec ce récit qui retranscrit très bien le ressenti que peuvent avoir eu des personnes en contact avec ces animaux.
Personnellement j'ai vécu à peu près la même expérience, et c'est ce qui m'a encouragé à persévérer avec les sangliers : tout jeune photographe j'avais été mis en garde contre les laies et leurs petits, qu'il fallait absolument se garder de côtoyer, au risque d'être chargé par leur mère ( un discours largement véhiculé par le milieu de la chasse....).
Alors que j'approchais silencieusement un brocard qui brouttait dans une queue d'étang, je suis arrivé tout droit sur un chaudron occupé par une laie et ses marcassins. A mon arrivée ils sont sortis en éventail du tas de joncs où ils se tenaient au chaud. L'un des marcassin est venu se caler dans mes bottes : il était minuscule et cherchait à se frayer un chemin dans la végétation dense de l'étang en poussant sur mes pieds ! Ma réaction fut de le repousser gentiment de la main pour qu'il rejoigne sa fratrie partie en sens inverse avec la laie, il couina très fort lorsqu'il sentit ma main sur son dos. La laie vint aussitôt en grondant, décrivant des cercles autour de moi. Impressionné par la situation, je décidai tout naturellement de faire marche arrière en repartant dans mes pas. A peine reculé de quelques pas, je fis la découverte de toute une compagnie qui était couchée autour de moi ! Il y avait des sangliers couchés partout dans un rayon d'une dizaine de mètres, des laies, des mâles, des jeunes, tous pourtant susceptibles d'avoir eu mes effluves dans le groin à un moment donné !
Cloué là debout et immobile, je fis quand même quelques images, à vrai dire les toutes premières d'aussi près, et je finis par être complètement rassuré de cette promiscuité avec ces animaux soi-disant agressifs : la compagnie s'est rassemblée autour d'une grosse laie qui s'est immobilisée, a écouté longuement, soufflé très fort plusieurs fois de suite, pour finalement décider de quitter les lieux. J'ai pu compter plus de vingt sangliers qui sont passés à la queue leu leu devant moi, sans les marcassins que je ne pouvais apercevoir, car la végétation les dissimulait, mais que les tiges des joncs remuantes trahissaient.
Par la suite et en une bonne quarantaine d'années, j'ai eu de nombreuses fois l'occasion de me trouver auprès de compagnies fréquentant les étangs, avec la certitude de me trouver auprès d'animaux placides et sociables, malgré les bousculades et les grognements qui font partie du quotidien de ces bêtes: