Merci, je reprends ce fil avec le même plaisir car c'est tout ce que j'apprécie… un suivi dans la durée, de la réflexion naturaliste en appui sur les observations personnelles que l'on peut confronter voire opposer avec la "littérature" spécialisée, beaucoup d'images à vocation documentaire et quelques vraies perles photographiques, passion et partage ! Que du bonheur !
Merci,
S'agissant de la littérature "spécialisée" , que ce soit pour notre capréolus ou les autres ongulés, il faut se méfier de l'origine des écrits : selon qu'ils proviennent du milieu cynégétique ou du milieu naturaliste, ils contiennent des approches distinctes et s'appuient sur des conditions d'observations complètement différentes également !
D'où un vocabulaire différent pour décrire certaines phénologies, attitudes comportementales, et caractéristiques morphologiques, sans compter les termes spécifiquement utilisés pour la chasse et qui prêtent à confusion.
D'autre part, au cours de ma carrière de naturaliste, j'ai pu maintes fois démontrer que des informations relayées d'un livre à l'autre ne s'appuyaient sur rien d'autre que de la bibliographie : ce fut le cas pour la cigogne noire et le muscardin, par exemple, où l'on s'aperçoit que les auteurs ne connaissant pas personnellement l'espèce, se sont contentés de recopier des généralités, prises pour argent comptant par des naturalistes persuadés de lire une monographie expérientielle...( même problème en photographie de nature : où l'on constate que des gens qui ont moins de dix ans d'expérience écrivent des ouvrages de vulgarisation, où ils se contentent d'illustrer des techniques de prises de vues connues, mais jamais mises en oeuvre, avec des images faciles d'affût payants ou de hotspots!)
Cela a un impact sur le terrain, puisque l'on s'appuie bien souvent sur ces informations pour effectuer des recherches , ou abonder une législation en matière de protection( cas des cigognes noires décrites comme très farouches et où les chercheurs s'enfonçaient au plus profond des forêts, alors que les nids étaient finalement découverts aux abords des lisières et des chemins, ou au milieu d'une plaine sur des pins sylvestres!) !
La plupart des guides d'identification naturalistes contiennent ainsi des informations non vérifiées sur le terrain, mais pourtant bien retenues par les lecteurs et largement propagées...