Pour apporter ma petite remarque en temps qu'utilisateur de benelux, il est vrai que l'argument seul de pas de photo au nid est presque surprenant au regard de certaines productions assez fréquentes. Cependant, pour pas mal de fils que j'ai en tête, avant de balancer les photos, il y a un message rappelant l’impératif de ne pas déranger, et un détail des précautions prises dans ce cas là .
Ici, il n'y a pas grand chose, en tout cas dans le premier message. Il n'y a d'ailleurs rien non plus sur le site de l'auteur, pourtant ça coute pas grand chose d'écrire un petit paragraphe, et ca change pas mal de chose sur la vision du reportage.
Pour être honnête envers benelux, je me souviens d'une polémique au sujet de photos de jaseur au nid. jusqu’à ce que l'auteur explique que ce jaseur nichait dans la haie le long de l'escalier de sortie de sa maison.
Pour ce qui est de la photo nature et du développement de la photo nature, il faut être réaliste, aujourd'hui tu peux avoir un boitier qui fais des photos exploitables à 1600 isos, et un tamron 150 600 pour moins de 3000€. A cela tu rajoutes l’évolution de l'autofocus et de la mesure de la lumière. il devient nettement plus simple de faire des photos de nature qu'il y a 20 ans. Si on rajoute que 1 ou 1000 clics ne changent rien au prix de la sortie, je pense quand même que pas mal de chose ont changé, et que du coup plus de monde ose tenter les photos nature.
En parallèle de ça, il y a encore 15 ans, le gars qui voulait voir de la photo nature devait acheter soit un bouquin, à minima une revue, avec en parallèle des images un minimum de texte naturaliste. de nos jours avec les blogs, forums et fils perso, on peut se gaver d'images d'une espèce en 3 clics.
Il est sur que pour faire des images comme ça, un maximum de précautions ont été prises, et c'est un reportage réussi.
Mais c'est vrai que sans explications, certains peuvent se sentir pousser des ailes, et vouloir essayer. On ne verra pas de photos ici, car ils n'auront rien, mais le dérangement aura bien eu lieu.
On ne voit que les reportages au nid qui réussissent, mais combien ont foiré à coté, on ne le saura jamais.
enfin, une vie en vaut une autre, je suis d'accord.
d'ailleurs, l'aigle ou le gypaète n'ont pas forcement plus d’intérêt pour les écosystèmes qu'un bousier, d'ailleurs, plein de régions n'en ont pas et vivent très bien sans. Par contre les australiens ont importé les moutons et pas les bousiers capables de dégrader la crotte de mouton, ça leur faisait perdre jusqu’à 1% de terre fertile par an, car les crottes se fossilisaient, ils ont du importer des bousiers,...
Ces grandes espèces sont ce qu'on appelle des espèces parapluie : elles sont assez visibles, et emblématiques, donc facile de toucher un grand public à leur propos. Et comme elles nécessitent un environnement de qualité pour s'implanter ou se maintenir, quand on fait ce qu'il faut pour les protéger, on protège l'environnement du secteur de maniére globale.
Pour en revenir aux espèces, le photographe ne doit pas déranger, quelque soit son sujet.
Si tu dérange un ours, tu fais pas le malin longtemps, si tu dérange un souris,...
déjà ça fait un premier tri!
Après, même en essayant de prendre toutes les précautions, il y a quand même des différences :
L'aigle, le gypaète et le vautour par exemple, ont des ages de reproduction tardives (3 à 5 ans pour la première), ils font 1, rarement 2 petits par an maximum, parfois tous les deux ans, et ont besoin de tranquillité absolue pour que ca marche. l'élevage du petit prend 5 mois, donc quand c'est raté, c'est raté.
Et ce qui limite ces espèces, c'est la disponibilité en sites de nidification adaptés et tranquilles.
En parallèle, tu as des espèces comme le faucon crécerelle ou le moineau qui sont souvent anthropophiles : capable de nicher dans le toit d'une maison habitée. tu as déjà moins de risque de faire la boulette. En plus ils se reproduisent à un an, sont capable de faire 7-8 petits par portée si la ressource alimentaire est bonne, et de faire deux portées par an (voir 3 en plaine les bonnes années), et ce qui les limites le plus, c'est la ressource alimentaire et la destruction d'habitats pour l'agriculture ou l'urbanisation.
Du coup, en fonction du type d’espèce, on peut apprécier différemment les photos au nid. car si un péquin veut imiter, si il va vers un nid d'aigle, il va foutre en l'air une année complète de repro car l’espèce est très sensible au dérangement. Par contre, si il essaye de faire du crécerelle, il y a déjà plus de chance d'arriver a être assez discret pour s'approcher sans déranger, et si jamais il y a dérangement, l'impact sur l’espèce sera moindre.
Et dans tous les cas, un mec qui s'approche comme un porc ne fera pas de photos!
Après, concernant les martins et les guêpiers, il y a des commentaires ou des photos qui me font parfois tiquer, et je suis sur que ces oiseaux souffrent d’être à la mode sur les forums!