Merci Gauthier, Max, Benoît, Anthony… et Pierre qui rejoint les lecteurs de mon carnet d'observations !
Bien des informations au sujet de la relation renard-blaireau relèvent de la fantaisie ou du trop rapide copier-coller. Ceci est particulièrement le cas au sujet du très hypothétique partage d'un logis commun entre colocataires "copain-copain".
Selon mes observations directes et surtout en appui sur des années de piégeage vidéo, il est selon moi plus exact de parler de deux espèces se succédant ou coexistant temporairement sur des réseaux de terriers à entrées multiples, tolérant "le voisin du bout de la rue", se méfiant de lui, évitant de se croiser quitte à différentier les horaires, fuyant tout tête à tête, particulièrement au moment où les jeunes sont au terrier…
Cette mise au point naturaliste contextualise la présence du renardeau qui sert d'entame à cette mise à jour. Cette petite "guest star", je la vois presque à chaque fois, et de temps à autre avec ses frangins… sur l'une des entrées limitrophes de la zone de terriers des blaireaux. Ce coin-renards de la même garenne, très encombré de végétaux, est sans doute plus actif le matin et la nuit. Il est quasiment désert lors de mes soirées d'affût mais lorsqu'une opportunité de "clic de loin" se présente, je n'hésite pas : les petits goupils sont incroyablement photogéniques ! Je ne chercherai pas à explorer ce lieu, je ne m'y rendrai pas à d'autres moments, j'ai considéré tout l'espace sous mes yeux comme "réserve intégrale" : un lieu est sanctuarisé où je m'interdis de pénétrer.
À force d'observer les mêmes lieux régulièrement lors d'affûts longs, l'observateur attentif finit par connaître la chronologie des trouées successivement illuminées par le soleil dans sa fin de course au travers des feuillages…
Dans les heures d'attente qui précèdent la sortie du blaireau, le photographe a tout le loisir "de se faire un film" et de rêver voir apparaître, sur les spots distants ensoleillés, des scènes certes imaginées mais pour lesquelles les cadrages et réglages "qui vont bien" ont été anticipés… on ne sait jamais !
Fin d'après-midi, la petite sentinelle montre son museau en haut du coteau…