Merci !
Il faut quand même rappeler que l'ibis sacré est d'une part protégé par la convention de Berne comme oiseau d'Europe, et qu'il est d'autre part un oiseau de la catégorie "C" qui l'intègre stricto sensu dans la très officielle liste des " oiseaux de France ".
THRESKIORNITHIDÉSIbis falcinelle Plegadis falcinellus (Linné) – A
– P. f. falcinellus (Linné, 1766)
Ibis sacré Threskiornis aethiopicus (Latham, 1790) – CSpatule blanche Platalea leucorodia Linné – A
– P. l. leucorodia Linné, 17
Les problèmes posés par l’ibis sacré sont nombreux. Très grégaire, l’ibis sacré aime se regrouper en colonies denses. Ce faisant, il chasse parfois d’autres espèces qui occupaient initialement les sites qu’il convoite. Mais c’est surtout son comportement alimentaire très opportuniste qui inquiète les naturalistes.
L’ibis sacré se nourrit avant tout dans les milieux humides, où il capture prioritairement des
invertébrés, dont de nombreuses larves de libellules. Il y chasse aussi des batraciens et
des poissons. Il prélève également des œufs d’oiseaux, et des poussins : une étude sud-africaine a montré que sur certaines colonies les ibis sont des prédateurs plus redoutables
que les goélands. Dans l’ouest de la France, des ibis sacrés on d’ailleurs détruit à plusieurs
reprises de colonies de sternes et de guifettes, espèces rares et protégées. Déjà fragilisée
par la dégradation générale des habitats auxquelles elle est inféodée, cette faune des zones
humides, invertébrés comme vertébrés, doit maintenant faire face à un prédateur supplémentaire et de plus en plus abondant: l’ibis sacré.
Les ibis sacrés se nourrissent tout aussi facilement dans des décharges d’ordures
ou dans des fosses à purin, aussi sont-ils suspectés de pouvoir être un vecteur de germes.
La difficile gestion de l'ibis sacré africain, introduit en France à partir de parcs zoologiques
Pierre YESOU (ONCFS) & Philippe CLERGEAU (INRA),
13eme Forum Des Gestionnaires
Espèces Exotiques Envahissantes : Une Menace Majeure Pour La Biodiversité
MNHN - Paris - Mars 2007les Ibis sacrés ont un régime alimentaire opportuniste avec un caractère carnivore-détritivore prononcé : la gamme des proies est très large, depuis de petits insectes jusqu’à des oisillons vivants, et il montre une utilisation forte des déchets végétaux et surtout carnés prélevés dans les décharges d’ordures ménagères. Il mange principalement des sauterelles, des criquets et des coléoptères aquatiques, mais aussi des vers de terre, des mollusques, des crustacés, des poissons, des amphibiens, des lézards, des oeufs
Bien qu’elle ne semble apparaître qu’en faible proportion (environ 5 %) dans les contenus
stomacaux et régurgitations étudiés, la prédation d’oeufs et de jeunes oiseaux
est clairement établie. L’observation continue d’une colonie sur le lac de Grand-Lieu permet
d’estimer une prédation moyenne d’environ un cas toutes les 2 heures sur le site étudié durant
la phase de ponte-incubation de la Guifette noire et de l’Échasse blanche. L’Ibis sacré se focalise de toute évidence sur les proies les plus faciles à attraper et très abondantes comme les larves d’Eristale dans les fosses à lisier ou les stations d’épuration, les écrevisses de Louisiane qui pullulent dans certains marais ou les œufs à disposition dans les colonies d’oiseaux qui se défendent mal face à ce gros prédateur.