Auteur Sujet: Rwanda, au pays des gorilles  (Lu 18486 fois)

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Hors ligne smeys

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Rwanda, au pays des gorilles
« le: 14 Mai 2012, 11:49:41 »
Allez à la rencontre des gorilles de montagne fait partie de ces expériences qui marquent à jamais. Notre première visite au Rwanda en 2009 nous avait laissé un gout de trop peu. Notre guide d’alors nous avais d’ailleurs achevé lorsqu’il nous avait dis recevoir un peu après nous, un autre français qui lui allait faire tous les groupes visitables (5 à l’époque). Sur le coup cela nous avait semblé une folie mais la graine était semée.

Novembre 2010 nous exposons « nos gorilles » à Montier en Der, croisons beaucoup de monde, fournissons maints conseils, résistons même à certaines demandes d’accompagnement mais l’envie était ravivée.
Au printemps 2011 les aléas de la vie se rappellent à nous, moments de réflexions et c’est aussi un rappel du temps qui passe. Pas encore totalement décidé nous contactons notre guide, avec qui nous avons gardé le contact, histoire de mettre un chiffre sur notre folie. A ce moment là la pression sur les réservations des permis gorilles est t’elle, qu’avant de bien avoir réalisé, nous avons chacun en poche 5 permis gorilles et un billet d’avion. Le virement d’une telle somme en Afrique à un particulier inquiétera d’ailleurs légèrement notre banque :o) L’obtention du visa, en principe simple formalité en ligne, nous causera aussi quelques soucis. Aprés plusieurs échange téléphonique avec Kigali nous comprendrons que me concernant les réponses filaient direct dans les spam de mon fournisseur d’accès internet.

Octobre 2011, nous arrivons à Kigali, formalités de douane passée, nous récupérons nos bagages et retrouvons félix, notre  guide, venus nous accueillir avec sa femme. Tandis que nous prenons une bière sur une terrasse à Kigali j’ai un mal de chien à réaliser ou nous sommes même si dans la salle de restaurant un affiche nous le rappel !



Une bonne nuit de sommeil plus tard nous revoilà sur la route. Le programme de ce matin est assez lourd car nous allons visiter le mémorial du génocide. Difficile de venir au Rwanda sans s’intéresser à son histoire. La dernière fois notre itinéraire ne l’avais pas permis mais pas d’excuses cette fois ci. L’entrée est gardée par deux gardes armés qui, après une fouille rapide,  me demanderont de laisser mon Leatherman à l’extérieur. Déjà on est dans l’ambiance …
La visite se fait de manière autonome, munie de nos audio guides nous lisons chaque panneau, chaque fiche, chaque information. La visite se déroule en plusieurs étapes, d’abord les jardins avec les fosses communes ou il est juste inconcevable d’imaginer un quart de millions de dépouilles.

Le musée


Une petite partie des fosses communes réparties sur plusieurs hauteurs


Chiffre qui augmente régulièrement puisque des charniers sont retrouvés assez régulièrement dans le pays et les corps relevés sont enterrés au mémorial. Ensuite l’intérieur est en 3 parties, une premières sur l’histoire du Rwanda au XXe siècle et du génocide.
Une seconde sur les génocides à travers le monde (et cela ne manque pas) et enfin une dernière sur les enfants disparus durant le génocide.
Cette dernière partie est juste un cauchemar absolu. De 2 heures en général nous en prenons finalement pas loin de quatre et sortons de là anéantis.  Quand Félix nous demandera comment c’était Florence ne pourra rien dire, moi la gorge serré parviendrait seulement à lâcher un « c’était dur ». D’autant que notre pays à joué un rôle dans ces évènements et même s’il faut se souvenir que l’histoire décrite dans le mémorial a été écrite pas les vainqueurs, il nous est malgré tout impossible de nous sentir totalement étranger à cette guerre.
Félix nous emmène ensuite déjeuner dans Kigali et forcément notre conversation ne change pas de sujet. A certaines questions il nous demande de les reposer en voiture, à l’abri d’oreilles indiscrètes. Nous comprendrons plus tard que le risque ne vient pas tant du gouvernement que de certains nostalgiques d’un ordre aujourd’hui révolu. Une guerre civile, même de cette envergure, ne suffit pas à éradiquer tous les vieux démons et en certains endroits la prudence reste de mise.

Enfin le moment est venu de partir vers le nord et c’est avec bonheur, et un certains soulagement, que nous apercevons la chaine des volcans Virunga en fin d’après midi. Nous commençons à reconnaitre des portions de routes, des façades dans Ruhengueri bref ça y est cette fois nous sommes de retour.





Première soirée au pied du volcan Sabinyo et elle sera studieuse il s’agit de préparer tous le matériel pour le lendemain et il y a de quoi faire. Pour cette année nous avons 3 boitiers et une petite caméra  HD pour la vidéo + micro canon pour le son.

Hors ligne Bastien

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #1 le: 14 Mai 2012, 12:20:25 »
Hello !

Un fil à suivre, vivement les retrouvailles !

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #2 le: 14 Mai 2012, 13:06:25 »
je m'abonne  :grin:

Hors ligne tyto_alba

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #3 le: 14 Mai 2012, 14:31:46 »
Un fil à suivre en effet !! =)

Hors ligne DavidG

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #4 le: 14 Mai 2012, 15:21:47 »
Également abonné  :grin:

Hors ligne Bee

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #5 le: 14 Mai 2012, 15:26:08 »

Ca commence fort en émotions...  :shock:  vivement la suite :)

Hors ligne smeys

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #6 le: 15 Mai 2012, 11:55:48 »
Jours 2 : La paix …
Devant mon petit déjeuner je me souviens qu’en 2009  au matin de ma première visite  j’étais tendu et stressé comme avant un examen. Mais ce matin au contraire je suis détendu et même si je ne suis pas emballé par le menu je leste copieusement mon estomac en prévision des efforts à venir :o)
 Par ailleurs en dépit de quelques alertes sérieuses les semaines précédente nous avons réussi à ne pas être malade. Tare qui je le rappel est éliminatoire pour les visites gorilles tant notre proximité génétiques les rend  sensible à nos infections. Nous avons aussi emmené des masques cette année. Ils sont obligatoires en RDC et Ouganda mais pas ici car le gouvernement freine autant qu’il peut par souci d’image.  Mais le risque est réel, des gorilles sont déjà mort de virus humain et bien que non demandé nous souhaiterions porter des masques cette fois ci. Mais on ne peut décider unilatéralement d’en porter car cela doit être inscrit dans le processus d’habituation. Sinon les seuls occasions ou ils voient des humains avec des masques c’est pendant les interventions  vétérinaires des Gorilla Doctors, ce qui leur laisse rarement de bons souvenirs :grin:
Cela sous entend donc que toute les personnes les approchant en portent afin que cela ne soit plus un élément distinctif. Comme ce n’est pas le cas ici il ne nous sera finalement pas possible de les utiliser.

 La météo du jour reste incertaine mais en cette saison et à cette altitude de toute façon elle ne peut que l’être. 6h50 nous voila à l’ORTPN, nouveauté depuis quelques temps un spectacle de danse tous les matins. Nous regrettons un peu le calme et l’intimité d’avant mais pas même la pluie intermittente ne peut entamer notre moral.

6 :


Pour le reste la chronologie est inchangée. Cela commence par un briefing des gardes du parc avec un responsable. Un point est fait sur les visites de la veille, les éventuelles interventions des vétérinaires ou équipe scientifique, les éventuels tournages, la situation des groupes, les éventuelles interactions, etc 
Ensuite vient le « briefing » des guides qui accompagnent les touristes durant leur séjours. A charge pour eux d’essayer d’obtenir le groupe que leur ont demandé leurs clients. On assiste à cette étape de loin, on sent de la fébrilité mais globalement cela se passe dans le calme. Il y a des règles tacites et évidentes. Les groupes faciles sont donnés aux personnes qui en font la demande et qui ont de réel difficulté de marche, ensuite viennent d’éventuels officiels, puis ceux qui ont déjà fait une visite et qui ont priorité sur le choix, et à la fin viennent les primo-visitant qui en gros prennent les restes :o)
Félix revient vers nous ce sera le groupe Amahoro. Si hier le thème de la guerre a marqué notre journée, le hasard rétablis une forme d’équilibre aujourd’hui puisque le nom de ce groupe signifie « la paix ».
Une fois encore j’ai constitué un carnet d’info reprenant tous les visuels des groupes et les listes détaillés des individus par sexe, âge et anecdotes. Les guides sont toujours un peu surpris de nous voir avec autant d’information, il faut faire attention que certains ne le prennent pas mal d’ailleurs.
 Bref nous nous plongeons donc dedans, le groupe compte une petite vingtaine d’individus, c’est une assez classique unité familiale qui compte quand même 3 dos argentés, au moins un jeune de l’année et quelques juvéniles. La petitesse du groupe au regard du nombre de dos argenté laisse sous entendre une certaine dynamique et tensions récurrentes.
Nous ferons la visite avec 6 autres personnes dont deux rwandais habillés comme pour une promenade en ville mais qui ne faibliront pas sur le terrain. Fidèle, notre guide du jour, fait son briefing et comme il connait notre programme, il nous met souvent à contributions pour les réponses.
S’en suive 50 minutes de route qui nous permettent de refaire connaissance avec le «  massage Africains » qui se trouve être particulièrement vigoureux sur la fin tellement la piste est mauvaise :grin:
Au parking pas le temps de rigoler, nous bataillons avec nos sacs, nos guêtres, nos ponchos car le ciel vient littéralement de se crever et tous le monde nous attends. C’est un peu à l’arrache donc que nous partons. C’est le premier jour nous n’avons pas pris de porteur mais rapidement c’est la galère. Mon GPS censé enregistrer notre parcours fait la sourde oreille et le rythme  est extrêmement soutenus ce qui ne me laisse guère de loisir pour régler le problème ou faire des images. A 2600m d’altitude je crache vite mes poumons, c’est limite mais je tiens le choc. 45 minutes plus tard nous voila devant le mur du parc le temps d’une pause, ouf !

7 :


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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #7 le: 15 Mai 2012, 11:56:14 »
 Je m’empresse de me déshabiller et de virer toutes mes couches de polaires puis Fidèle redémarre aussi sec  et nous entraine dans le parc. Pinaise mais il a le feu aux fesses ou quoi ?
La zone de bambou est assez ouverte et raisonnablement glissante, nous progressons donc assez vite pour déboucher dans la zone supérieure une petite demi heure plus tard.

8 :


9 : Relief de repas gorille, au menu pousse de bambou


l pleut par intermittence mais cela se calme et environs 20 minutes plus tard des crottes font leurs apparitions et je sens fortement, à plusieurs reprises, l’odeur caractéristique de notre grand cousin. Le cœur déjà bien sollicité bat nettement plus fort encore.
Ma douce évoluant dans le milieu zoologique je côtoie des gorilles régulièrement à l’année, parfois même de très prés mais malgré tout la magie ne s’efface pas, et rien n’est comparable à les rencontrer sur leur terrain.
 Nous rejoignons le groupe de pisteurs partis au petit matin retrouver le groupe, il est temps pour nous d’abandonner nos sacs car le contact se fait sans sac à dos, sans bâtons de marches ni rien susceptible d’inquiéter les animaux ou même de représenter un motif de curiosité pour les plus jeunes.
Comme c’est visiblement le programme du jour là aussi on se dépêche comme des dingues pour s’équiper, c’est tellement le bordel que j’ai juste le temps de prendre mon matériel qu’un tracker est déjà repartis au point d’attente avec mon sac … et mon poncho accroché dessus …
 Plus de protection de pluie ce qui  est fâcheux car cette dernière reviendra presque immédiatement pour nous tenir compagnie toute l’heure de visite. Je choisis de ne pas me stresser pour le matos, après tout ce n’est pas en sucre, je le protège comme je peux avec les mains ou sous la végétation et basta. 50D et 7D tiendront fidèlement le coup sans broncher.
 Pour l’heure le groupe s’est déjà un peu éloigné, je termine juste de m’équiper quand un gorille surgit sur le chemin par lequel nous venons d’arriver. A 5 ou 6 mètres de nous et en surplomb il nous observe curieusement. L’image est juste magique, le peu de lumière est parfaite et forcément cueillis à froid je rate cette première image. Pas de deuxième chance car pour ne pas rester isolé le pisteur nous ramène vers notre groupe qui s’est déjà avancé plus loin.
Voila le gros du groupe, avec la pluie ce n’est pas l’extase pour la photo et nous les trouvons à l’abri sous les bambous. L’activité est réduite, comme nous ils ne sont pas fan de la pluie et chacun est assis et ramassé sur lui pour garder la chaleur. C’est la saison des bambous ça grignote donc ça et là quelques pousses. Les jeunes jouent un peu sous les bambous mais dans une pénombre presque complète, le 50 1.8 accroche péniblement le 1/15e de sec à 1600 iso et je ne parle même pas de la mise au point, autant dire que je peux économiser de la carte mémoire. La moisson d’image du jour sera donc très limitée, reste juste à en profiter au mieux.
Néanmoins quelques opportunités apparaissent ça et là. Kajoliti le second dos argenté se tient à quelques mètres de Ubumwe le leader du groupe.

10 : Kajoliti



11 : Kajoliti


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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #8 le: 15 Mai 2012, 11:56:37 »
Si ce dernier ne nous calcul pas un instant kajoliti lui nous lance des regards souvent curieux.Ce dos argenté est encore jeune, sa crête sagittale n’est pas encore totalement développée et si ni avait ses poils argenté sur le dos je prendrais pour un dos noir. 

12 : Ubumwe


13 : Ubumwe


Encore une fois les jeunes viennent au contact, nous reculons plusieurs fois de manière désordonnées tandis que les gardes vocalisent voir avancent sur eux pour les tenir à distance raisonnable. Mais les tentatives ne sont pas très motivées et la pluie ne les encourage guère à sortir du couvert forestier. Je rêvais d’images de gorilles avec le poil mouillés, j’ai les gorilles, mais la pluie est du modèle bruinasse tenace, qui détrempe tout mais sans donner de vrai relief. Raté donc :o)
Nous évoluons doucement au sein du groupe changeons 3 ou 4 fois de point de vue mais globalement c’est le grand calme. 2 espèces de primates s’observent, chacune d’elle cherchant à se tenir le plus à l’abris de la pluie possible :grin:

14 :


15 :


L’heure se termine et je crois que ce doit être l’heure  passé sous la pluie qui m’a semblée la plus courte de toute ma vie :grin:
En repartant nous tombons sur le 3e dos argentés du groupe : Bushokoro, qui se tient à découvert, seul et stoïque sous la pluie. Le temps de faire une ou deux images en passant et nous retrouvons les guides ainsi que mon poncho  :grin: Au moins il aura été utile ils s’en sont servit pour couvrir les sacs.

16 :



Plus tard devant les images nous réalisons que ce dos argenté en périphérie du groupe était en fait sans doute en situation de veille avancée. Quand plusieurs dos argenté cohabitent l’entente n’est pas toujours idéal  par ailleurs avoir des « surveillants » isolé et discrets en périphérie du groupe est un gage de sécurité. C’est souvent celui  qui s’entend le moins bien avec le patron. Cette position lui donne alors « de l’air », des opportunités d’accouplements clandestins  avec des femelles éventuellement intéressées et lui permet aussi de faire valoir son utilité quand cette situation de surveillance permet une alerte précoce. D’ailleurs très peu de temps après avoir commencé notre descente nous tomberons sur un autre groupe de touristes terminant sa visite. Un autre groupe de gorille était donc très proche et ce dos argenté devait le savoir.  A la lumière de ces éléments la position de ce dos argenté planté là, à découvert sous la pluie, prend alors tout son sens.

17 :


La descente se fera au même rythme sinon plus rapide qu’a la montée. Florence finira par demander à un pisteur qui la remorque littéralement « do you want me to run ? ». Il répondra « yes ».
C’est donc carbonisé que nous arriverons au parking et toujours sous la pluie. Une pluie qui tournera au déluge l’après midi. Nous logeons au Kinigui Guest House qui à l’avantage d’être dans nos moyens, d’être à 5mn de l’ORTPN le matin et qui fournit un confort minimal mais correct. Ces bâtiments ont été donnés après la guerre par le gouvernement à une association de veuves qui par ailleurs se fournissent alentours pour l’alimentation. C’est donc aussi un moyen assez concret et direct de partager les retombées de l’écotourisme.
 Finalement la pluie sera une bonne opportunité pour se reposer, organiser un peu notre matériel et surtout de sécher notre barda. Commence alors un long atelier sèche cheveux, objectifs, boitiers, sac, tout y passe. Il faut être prudent et ne pas surcharger notre unique prise électrique ainsi que le petit  sèche cheveux, aussi les pauses sont fréquentes :o)
De ce jour j’ai d’ailleurs juré de ne plus jamais me moquer d’une fille emmenant un tels ustensile au bout du monde :grin:

Hors ligne JacqueL

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #9 le: 15 Mai 2012, 12:59:27 »
Le récit est très intéressant et fait vivre ces moments, déja de bonnes images malgré le mauvais temps, ces animaux exercent une fascination, sans doute le côté humain qui transparait par leurs attitudes et postures, je m'abonne à ce fil pour la suite.
Jacques
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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #10 le: 15 Mai 2012, 14:40:15 »
Abonné ! Ça c'est du carnet !  ))))
Effectivement pas des conditions superbes pour cette première journée mais je sens que ça va venir...
J'attends la suite du périple...

A+

Seb.

Hors ligne pioupiou

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #11 le: 15 Mai 2012, 15:06:05 »
Un grand merci pour ce fabuleux reportage que je vais suivre avec beaucoup d'intérêt et d'assiduité

Hors ligne gjacobs

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #12 le: 15 Mai 2012, 15:34:01 »
Magnifique expérience! Merci pour le temps passé à la rédaction de ce très beau documentaire!

Gauthier

Hors ligne Galynet59

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #13 le: 15 Mai 2012, 16:09:25 »
Hey, tu as réalisé une de mes grosses envies photos. Ne t'étonnes donc pas de recevoir des MP de ma part  :mrgreen:

Vivement la suite

Hors ligne smeys

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #14 le: 16 Mai 2012, 09:03:08 »
>Galynet59: pas de soucis pour les infos hésite pas :) Si tu aime les grands singes c'est une expérience unique !

Hors ligne daguet

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #15 le: 16 Mai 2012, 21:49:54 »
Un voyage qui doit marquer...merci pour ce reportage.
A+

Hors ligne smeys

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #16 le: 17 Mai 2012, 18:40:40 »
Allez on y retourne pour une visite nettement plus vivante que la veille !

Jour 3 : La chance

18 : carnet du jour


Dans un environnement ou les gens ne restent pas plus de 24 heures en général, s’attarder un peu procure de menus avantages. Outre une meilleure connaissances des bonnes heures pour profiter du feux et d’une bonne bière au foyer de l’hôtel, revenir plusieurs fois aux gorilles offre aussi un certains luxe :  celui de pouvoir choisir le groupe visité. En 2009 le groupe le plus demandé était le Susa mais comme depuis il s’est divisé et qu’il reste souvent difficile d’accès il s’est fait ravir la vedette par le Agashia, presque aussi nombreux mais indécemment accessible lui  :)

19 : Depuis l’ORTPN


En 2009 5 groupes seulement étaient visitables, mais grâce aux efforts de protection les gorilles de montagnes sont aujourd’hui la seule espèce de primate menacés au monde dont la population est en augmentation. +26 % entre 2003 et 2010 pour la population ouest c'est-à-dire le Rwanda, la RDC, et la zone frontalière avec l’Ouganda, cela correspond à un peu plus de la moitié de la population totale, le reste vivant dans la forêt de Bwindi en Ouganda (plus à l’est).
Seulement il y a des conséquences, la zone ou ils vivent n’est pas extensible elle. Qui dit plus de gorille dis des  groupes plus grands et plus d’interactions entre groupes avec pour résultats des fractionnements des grands groupes en de plus petites unités. Pour nous concrètement il nous est devenu impossible de tous les faire, un choix s’impose donc. Nous sommes comme des gamins devant une boulangerie, quel  gâteau choisir ?

Nous commençons donc par les évidents  notre premier groupe en 2009 était le Hirwa et cette année il a été le théâtre de la seconde naissance gémellaire ou la mère est parvenue à élever ses deux jeunes.  C’est donc ce groupe que nous choisissons à la condition qu’il ne soit pas trop éloigné car un rendez vous avec une ONG locale nous impose de revenir assez tôt. Notre guide en or, revient vers nous : c’est bon pour le Hirwa ! Pour l’anecdote Hirwa signifie chanceux car le dos argenté a formé son groupe assez facilement. A quasiment chaque interaction engagé avec un autre groupe il a réussi à rallier une femelle et une telle série de succès est rare.

A vrai dire je perds un peu le fils des personne qui nous accompagnent de jours en jours mais rien de marquant ce jour là sinon que Fidèle est à nouveau notre guide. En bon élève nous écoutons religieusement le briefing que nous commençons à connaitre par cÅ“ur.  40 minutes de voiture plus tard nous voila à pied d’œuvre quelques parts sur les pentes du Sabinyo. La logistique est rodée mon GPS de rando étant capricieux (bien que pourtant très sensible) je passe sur mon téléphone paradoxalement bien plus fiable sur le terrain pour enregistrer la trace (allez comprendre) :)

20 : Les crêtes du Sabinyo dans la brume

Au programme du jour un peu plus de 2h30 de marche A/R pour un dénivelé cumulé de 400m et des gorilles que nous trouverons juste au dela de la zone de bambous à 2700m d’altitude bref la routine.
Comme on ne sait jamais vraiment à l’avance ou l’on met les pieds et que je suis échaudé par la veille je décide de prendre systématiquement un porteur. Aprés tout nous l’avons prévu au budget et c’est un bon moyen aussi pour que les villages alentours profite un peu des gorilles. C’est d’ailleurs très organisé, les villageois organisent des rotations afin que ce ne soit pas toujours les même qui profitent.  Bon notez que c’est une bonne affaire mon sac est presque vide, n’y reste que le 300 2.8 et un boitier, je garde le reste sur moi pour pouvoir shooter quand bon me semble sans courir après mon sac toujours 30m devant ou derrière. Finalement j’ai quand même 7 à 8kg sur le dos entre le gilet, le boitier et les housses de ceinture. Prévoyant cette fois ci j’ai un poncho de secours en housse à la cuisse et des sacs congélation percés comme il faut pour les boitiers, le ciel peu nous tomber sur la tête nous sommes paré :)

21 : Le mur d’enceinte du parc


22 : Point d’entrée


La marche se passe sans grosse difficulté. Nous marchons à bon rythme, touchons le mur d’enceinte du parc  environs 40 minutes après le départ et la progression dans les bambous se passe bien. Nous faisons même une pause dégustation de pousses de bambous, dont raffolent nos grands cousins.
Nous retrouvons les pisteurs qui nous ont guidés par radio et leur confions nos sacs. Nous équiper se passera mieux que la veille sinon que j’oublierais le cache sur le 300 (oui le truc en cuir encombrant) mais bon nous sommes en progrès :)

--------------------------------

Quelques mètres plus loin un gorille caché en bord de chemin nous regarder passer mais les pisteurs nous font avancer pas le temps de lui tirer le portrait. 20 mètres plus loin nous attend Muninya et sa petite famille.

23 : Munyinya


Ce dos argenté a plutôt bon caractère et c’est une chance car, désireux de nous offrir le meilleur point de vue possible, le guide vient enlever les branches jusqu'à moins d’un mètre de lui. Je me dis « c’est pas possible ça va l’agacer ! » . Et bien non, voir même le dos argenté finis le boulot en abaissant son gros bras sur les maigres reste de végétations entre lui et nous, c’est pas possible me dis-je ils les ont dressé ou quoi ! :)
Munyinya lui continue son petit déjeuner à base de pousse de bambou tandis qu’une partie de la famille s’ébat joyeusement derrière mais ne nous ai pas vraiment accessible. Comme le point de vue est limité les pisteurs nous entrainent vers le reste du groupe qui se repose dans une petite clairière.

24 :


25 :


26 :


Ca et là s’ébattent des gorilles quand le pisteur me désigne une femelle en me disant « twins ». Je cherche ou ils peuvent être quand une, puis une seconde tête façon coiffure afro de 70’s sortent des fougères. Les deux loulous jouent tous les deux grimpant tours à tours sur leur mère qui s’avère être d’une patience d’ange. On comprend la difficulté pour les femelles d’avoir deux jeunes à charge. Ignorant des impératifs photos les deux petits fourbes ne se montreront jamais en même temps dans le même cadre mais à vrai dire ils sont tellement attendrissant que je m’en fiche un peu. Un gros craquement sur ma droite signe un changement de séquence dans la visite. Muninya sort de la végétation pour  venir jeter un Å“il. Promptement nous nous effaçons de son chemin et après avoir fait clairement dégager un jeune qui se trouvait sur sa route il se colle à Kabatwa et ses deux bibous qu’il  regarde jouer 30 secondes. Ayant manifesté présence et autorité il reprend sa progression sur 10 ou 15m et s’assoie face à la pente, dos à nous pour faire son marché dans la végétation alentour.

27 :


28 :


Comme une partie du groupe fait mine de le suivre les pisteurs tente d’anticiper le mouvement en nous faisant avancer sur la pente ou nous pénétrons sous un couvert forestier dense. Question photos c’est cramé en plus la pente est raide, glissante et la zone étroite pour les pauvres bipède que nous sommes. Et là ça part doucement en vrille, il commence à sortir des gorilles de partout. Comme à chaque fois nous sommes 10, 2 pisteurs et 8 touristes mais les gorilles sont nombreux et les pisteurs ne savent plus ou donner de la tête. Une fois, deux fois je dois avertir fidèle d’un animal qui nous approche et qu’il ne voit pas. Ces fourbes trouvent aussi amusant de jouer dans la 3e dimension. Une jeune plus culoté que les autres tentent de nous passer au dessus avec un certains brio je dois dire vu la faiblesse des tiges de bambous. Cela s’éternise et j‘ai le sentiment tenace qu’il cherche une bêtise à faire, si jamais ça mouille ça va pas être de la pluie :)


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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #17 le: 17 Mai 2012, 18:41:01 »
Comme il descend vers nous j’anticipe donc et recul mais ce faisant je dois lui tourner le dos pour regarder ou je vais. Craquement désordonnés derrière mais pas d’émotion particulière dans le groupe aussi quand je me retourne je pense m’être mis à l’abri. En fait je me retrouve nez à nez à moins d’un mètre avec le loulou qui me regarde la tête en bas. Franchement surpris je recul  encore un peu en catastrophe et ne le quittant pas des yeux cette fois ci persuadé que la baffe est pour bientôt. Mais non il descend au sol et les pisteurs nous regroupent comme ils peuvent le long de la pente pour laisser le trublion maintenant au sol progresser. Je comprends vite que je suis sur la route qu’il compte emprunter et m’en écarte comme je peux en équilibre sur une jambe sur le seul appui solide que j’ai pu trouver. Je sens avec une petite inquiétude rétrospective le jeune gorille toucher ma guêtre du bout des doigts en passant. Nouvelle leçon j’ai de vulgaires guêtres décathlon tenu par un élastique en haut et l’élastique fait une jolie boucle de 10 cm. S’il ne s’était pas contenté de passer la main mais avait saisie ce truc pourtant bien tentant à attraper, je lui tombais dessus. Moralité à l’avenir déjà j’enlevais le chapeau maintenant avant chaque visite je rentrerais les élastiques :)
Mais il n’en a pas finis avec nous Fidèle a déjà reporté son attention sur un autre que je le vois gentiment contourner un gros rocher qui nous surplombe pour déboucher au dessus. J’alerte fidèle de nouveau et fissa nous grimpons dans la pente très raide à cette endroit. Sauf que nous voila sur la route du dos argenté qui s’est mis en mouvement lui aussi. Et quand le chef bouge tous le monde suit  donc il n’est pas seul.

Anticiper et réagir au déplacement des animaux alors que nous sommes peu mobile prend du temps et certains touriste ne comprennent pas bien (ou ne veulent pas)  les instructions. Bref Muninya s’impatiente et le fait savoir d’une petite intimidation de la main. Honnêtement depuis 5 minutes notre seule activité consiste à éviter les gorilles qui surgissent de partout. Ca serait cool de calmer le jeu et c’est avec soulagement qu’on arrive à se regrouper une nouvelles fois et voyons Muninya passer suivit par son groupe.
Enfin nous retrouvons une situation plus claire. Le groupe s’est mis dans une petite clairière au dessus et les quelques jeunes éléments qui restent en arrière dont un qui sauterait bien dans les bras d’un pisteur avec qui il tente d’engager des jeux sont redevenus plus gérable. On peu se poser un peu, shooter et profiter.


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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #18 le: 17 Mai 2012, 18:41:41 »
Il ne nous reste que 10mn et les pisteurs nous emmènent retrouver le groupe qui est à découvert mais dispersé dans les buissons denses. Ca joue pas mal, un jeune et un ado se paye une belle tranche de rigolade, un peu trop même au goût de sa mère, Ikirzi, qui surveille attentivement et finis par récupérer aheza agé de moins d’un an mais bien actif.

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38 : Ikirzi surveille


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Comme à chaque fois l’heure s’est évaporé le temps d’une pensée et c’est avec regret que nous devons abandonner  Munyinya et les siens.

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Nous prenons un peu d’eau à la descente mais le déluge a le bon goût d’attendre notre retour à la guest house pour s’épancher complètement toute l’après midi.
Nous avions rendez vous avec une ONG pour des photos mais compte tenu de la météo c’est raté.
Par téléphone nous convenons d’un autre rendez vous 3 jours plus tard. Ce nouveau rendez vous nous oblige à revoir notre programme et nous impose de ramener au lendemain l’ascension du volcan Bisoke qui est un gros morceau : 1100m de dénivelé entre 2600 et 3700m d’altitude sur un chemin qui chez nous n’en mérite pas le nom. Nous l’avions programmé plus tard pour nous laisser un peu de temps pour l’accoutumance à l’altitude mais c’est raté. Veillée d’arme donc on se couche tôt après avoir reconditionné le matériel car je décide de laisser un boitier et le 300 à l’hôtel. Le porteur aura sur le dos mon sac vide avec 3 fringues histoire de pouvoir se mettre au sec une fois en haut.

41 : Volcan Gahinga (gauche) et Muhavura (droite) dans une éclaircie de fin de journée


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Et pour conclure voila un petit montage vidéo :) Toutes les images gorilles sont du groupe Hirwa. Bon il n’y aura pas ça à chaque fois le reste étant monté d’un bloc et pas encore terminé :)
http://youtu.be/Syvo4BUhlm0

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #19 le: 17 Mai 2012, 18:58:42 »
Un mot un seul: fantastique  ))) ))) ))) ))) ))) ))) ))) !!!! !!!! !!!! !!!! !!!! !!!! !!!!
Merci
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Eric
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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #20 le: 18 Mai 2012, 10:34:17 »
Des moments d'une intensité rare que le récit exprime parfaitement. Et les images sont superbes! Merci d'avoir pris le temps de partager tout cela!

Gauthier

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #21 le: 21 Mai 2012, 13:46:40 »
C'est superbe et très bien raconté. On ressent une partie de l'émotion que tu as du ressentir à travers tes mots.

Aurélien

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #22 le: 22 Mai 2012, 12:29:58 »
allez on y retourne mais point de gorille ce coup ci, juste une bonne galère  :grin:

Jour 4 : Point de rupture …
Petit déjeuner copieux avalé nous voila de nouveau à l’ORTPN mais pas de gorille aujourd’hui. A la place nous attend le volcan Bisoke et son lac de cratère.

44 : Depuis l’ORTPN


45 : Plaque commémorative de l’identification de la sous espèce.

Nous retrouvons 6 personnes tous plus ou moins francophones cela change. Briefing suivit de  45 mn de voiture et nous revoila sur le parking du premier jour. Nous partons vite, très vite …  trop même ! En fait tous séjournent dans la région ils sont acclimatés, plus jeune que nous et marcheurs réguliers. Rapidement  je sens que ça ne va pas, je rame 100m derrière et n’ai pas le temps de reprendre mon souffle aux pauses même quand le guide prend bien 10mn a faire une démonstration de l’utilisation en tant que savon des « pomme amèr es ».

46 : pommes amères


 Le guide à beau dire que ce n’est pas une course le rythme est élevé et pour le tenir je me met dans le rouge très vite. J’espère que c’est juste la mise en chauffe qui est difficile mais comme je galope derrière impossible de poser mon propre rythme. J’ai besoin de toute ma concentration pour mes pieds, GPS et appareil photo deviennent des gadgets inutiles car trop chronophage  et je contrôle juste l’ascension au baromètre de ma montre. Petit à petit une certitude s’impose c’est moi qui suis lent pas l’inverse.
Pour être revenu avant la nuit il y a un rythme à suivre et je ne le tiens pas. Les choses s’aggravent quand nous pénétrons dans le parc. Nous connaissons le chemin car dans sa première partie c’est le même que pour monter à Karisoke et il est déjà bien velu.
Le ruisseau de boue dans lequel nous essayons de monter ne me surprend donc pas mais complique singulièrement la tâche. En fait il vaudrait mieux des bottes pour carrément marcher dans l’eau plutôt que de bruler de l’énergie à sauter d’un bord glissant à l’autre en permanence. Je m’accroche et quelques portions en pente plus douce me redonnent espoirs, mais la récupération se fait de plus en plus mal. Les orties géantes sont douloureuses mais je suis tellement cramé que je ne les évite même plus. 2h30 après le départ nous arrivons à une bifurcation. Diane Fossey y faisait d’ailleurs une pause quand elle montait à Karisoke. Vu l’heure et mon état j’ai compris que je n’irais pas en haut, impossible de tenir le rythme et le guide finis de m’achever en indiquant que nous allons attaquer la partie vraiment difficile. Il reste encore quasiment 700m de dénivelé.
J’ai fait mon deuil du sommet par ailleurs totalement bouché dans les nuages et sans espoir d’éclaircie pour la journée. La dernière question qui se pose c’est jusqu’ou aller. Je demande au guide de scinder le groupe afin de préserver les possibilités des premiers tout en essayant d’aller au plus haut possible pour nous. Nous attaquons alors la 2e partie et je vois que le guide n’a pas exagéré. La pente est raide comme le mort avec des « marches » d’un petit mètre et le chemin attaque droit sans lacet ni détour le tout détrempé par les pluies abondantes d’hier et celles à venir sous peu vu l’état du ciel.  Je m’accroche sur 50 ou 80m de dénivelé avant de craquer définitivement. Je suis cramé et la redescente m’inquiète beaucoup car  bien plus dangereuse que la monté surtout fatigué comme je suis. Je n’ai alors qu’une angoisse c’est de me blesser car nous ne sommes pas à la moitié du séjour j’ai encore besoin de mes jambes, genoux et chevilles :)
Comme un soulagement sur le moment j’abandonne, pas de regret ce n’est pas comme si je callais 100m sous le sommet. Flo en meilleur forme que moi  accuse le coup, nous avons pas une grosse expérience de montagne mais nous n’avions jusqu'à ce jours jamais renoncé.  La descente est douloureuse à plus d’un titre, au fond de moi je sais avoir fait un choix raisonnable mais je ne  le digère pas si bien que ça. J’arrive en bas carbonisé complet les deux genoux en feux et penaud comme pas possible. Prés du parking un militaire me remonte le moral en nous trouvant un petit caméléon.
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En un peu plus de 5 heures de marche on aura couvert que 350m de dénivelé sur les 1100 pour 10 petits kilomètres je suis très loin du compte donc. D’autant que lorsque l’on regarde la pente du Bisoke le plus dur était à venir avec une pente moyenne à 45%. L’erreur a sans doute été de le décaler si tôt dans le séjour avec une accoutumance à l’altitude largement insuffisante et cela a correspondu pour moi à un jour « sans » avec un peu de cumul de fatigue. Sinon cela reste à mon avis un treck faisable bien que très exigeant. En été sur terrain moins glissant cela doit aussi être plus aisé (et on a une chance de voir qq chose en haut) mais comme pour les gorilles un franc soleil correspond aux pire conditions possibles pour la photo … et bien il faut choisir :)



Eau chaude en panne à l’hotel  la journée continue mal. Heureusement Félix nous emmènera l’après midi sur les bords du lac Ruhondo avec un petit détour au marché de Ruhengueri ensuite après tout c’est pas mal aussi … Mais bon dieu ce que j’aurais voulu le voir ce lac de cratère ! Même si ce jour là le reste du groupe est arrivé en haut plus ou moins en une pièce pour ne rien voir avec 10m de visibilité.

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51 : Lac Ruhondo


52 : Marche de Musanze (anciennement Ruhengueri)


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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #23 le: 22 Mai 2012, 15:15:27 »
J'avais adoré ton expo à Montier.
Tes nouvelles photos sont superbes.
Peux tu nous donner un ordre de grandeur pour le prix des "pass" pour aller voir les gorilles et le temps nécessaire pour espérer en obtenir un.

J'espère voir prochainement une autre expo de tes photos

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Re : Rwanda, au pays des gorilles
« Réponse #24 le: 22 Mai 2012, 19:55:08 »
merci canonbeber :) c'est vrai que montier a été une super expérience !

Alors en temps normal les gorilles sont visible en RDC, au Rwanda et en Ouganda. Pour les permis la situation s'est compliqué car au 1er juin les permis au Rwanda passent de 500$ à 750$ (ouch). En Ouganda ils restent à 500$. En RDC aux dernières nouvelles ils étaient à 400$ sauf que la situation militaire s'est gravement détérioré depuis 2 mois, le parc est fermé, il y a des combats autours et à l'intérieur du parc, les ONG ont évacué le personnel non résidents, bref retour à de bien sombres heures ... :sad:
Pour les délais pour nous l'an dernier fin mars tt les permis étaient pris jusqu'en octobre mais de juin à aout c'est aussi la haute saison ... A d'autres période de l'année c'est moins critique (mais compter mini 3 mois par sécurité).
Avec l'augmentation du tarif coté rwandais je ne sais pas quel vont être les effets a la fois coté rwanda et ouganda mais de toute façons il vaut mieux s'y prendre trés à l'avance