" Est-ce qu' un exposant est parvenu à interpeller ceux et celles qui photographient vos images aux fins de leur demander quelles étaient leurs motivations à agir de la sorte ?"
De nombreuses fois - et comme pour Jean, diverses réactions : les plus fréquentes - déguerpir sans un mot, ou bredouiller "c'est pour me souvenir de cette expo/image" puis partir la queue entre les jambes.
Admettons que j'ai 3000 visiteurs sur mon expo à Montier. Si 1 personne sur 30 prend des photos cela me donne 100 photographes. Admettons que cela ne prennent plus de photo (du fait des campagnes d'affichages ou d'interdiction). Peut-être qu'1 sur 20 m'achèterait un tirage sur le stand. Cela me donne 5 achats supplémentaires. A 3 euros la carte postale, le manque à gagner est de 15 euros (moins le coût de revient du tirage). Cela reste négligeable.
Salut Jérôme,
Ton calcul est un peu faussé: les photos de photos sont certainement aussi utilisées pour des tirages A4/A3 à mettre au mur, donc un multiple des 3 euros dont tu parles. Mais là n'est pour moi pas le fond du problème, d'autant plus que ce n'est pas pour ça que la majorité expose.
Sans compter les effets éventuellement contre-productifs de l'interdiction sur la fréquentation.
Je ne crois pas qu'une "campagne de sensibilisation" entraînerait une baisse de fréquentation.
Admettons même une interdiction stricte. Poursuivons ton raisonnement - sur les 3000 visiteurs, 100 qui auraient pris des photos --> admettons que 20% de ceux-ci qui ne viendraient plus sur Montier parce qu'ils ne peuvent plus photographier les photos (je suis persuadé que ce serait bien moins) ... cela fait que sur 3000 visiteurs, on en perdrait au maximum 20, soit 0,6%. Cela ne me pose aucun problème !!!
Selon moi, il ne s'agit pas du manque à gagner direct (bien qu'il y en ait un petit) - mais bien de la tendance de plus en plus forte à ne pas prendre en compte les droits d'auteurs:
- par les 'acheteurs' qui diminuent de la sorte leur prix de revient, sur le dos des photographes (et petit à petit sur le dos des auteurs/rédacteurs aussi);
- par le grand public, en général par manque de connaissance/de réflexion.
Je tiens à ajouter que je ne parle pas seulement des droits d'auteurs 'pécuniaires', mais aussi des droits d'auteurs dans le sens 'propriété physique et intellectuelle' : c'est ma photo, je peux en disposer comme bon me semble, et nul n'a le droit de se l'approprier et de l'utiliser sans mon autorisation expresse.
Si Jean, Didier, Antoine & co écrivent ici, c'est - me semble-t-il - en partie pour cette dernière raison.