Bon je me lance... il y a une semaine ma 2nde sortie en 15 jours dans le massif de l'Aigoual.
Récit de cette sortie :
Parti un peu plus tard que prévu, (1h quand même) car couché très tard. Je voulais vérifier avec la carto GPS sur le micro si la zone où je chasse était ou non dans la réserve biologique intégrale (RBI). En fait le super affût trouvé il y a 15 jours est un poil à l'intérieur, environ 100 m, tout le reste de la zone que j'ai explorée jusque là est hors RBI. En particulier mon spot, là où j'avais réussi l'an dernier mon approche d'un cerf en plein brame, hélas sans pouvoir le shooter.
J'ai donc passé la journée aux abords de cette clairière composée de genêts et d'herbe, pas trop envie de crapahuter ! Arrivé sur place avant 8h, bon le soleil était levé depuis un moment, pas grave ! Ecoute attentive... et à part le petit vent du nord, rien, pas le moindre raire, les boules ! et je n'en entendrai pas davantage jusqu'à mon départ vers 20.30 !! Le brâme 2009 n'a donc pas encore commencé sur le massif de l'Aigoual, contrairement à beaucoup de régions, surtout en plaine, Centre, Sologne, Bourgogne, RP...
En arrivant sur mon spot, j'ai une fois de plus relevé des fumées toutes fraîches du matin ! plutôt bon signe, pas surprenant je sais l'endroit assez fréquenté.
J'ai affûté et rodé en silence toute la journée sur ce périmètre en élargissant, pour finir dans la partie haute dans une espèce d'ilot formé de 2 arbres avec de l'herbe bien confortable > 'tite sieste cool !!
Ce n'est que vers 17.00 que j'ai entendu du mouvement, mais sans rien pouvoir observer depuis ma position. Au bout d'une heure environ j'ai pu enfin apercevoir un bout de dos et la queue, ce n'était donc ni une vache ni une chêvre mais une biche qui venait brouter derrière les massifs de genêts à moins de 50 m de moi. Pas moyen de la voir en entier, d'autant qu'à un moment elle s'est couchée, et je ne voyais alors que ses oreilles qu'elle secouait pour chasser les mouches.
J'étais debout, pas trop masqué par la végétation mais à bon vent (de face), soleil dans le dos, avec le 300mm + le TC x1,4 sur le 40D vissé sur le monopode, prêt à shooter, le filet camo par dessus le tout (du moins haut du corps et matos).
La patience a payé, parfaitement immobile, je n'ai surtout pas essayé de m'approcher ou tenté d'améliorer mon angle, elle a fini par se déplacer et Dieu merci dans le bon sens, latéralement sans trop se rapprocher. Je n'y tenais pas, un comble ! craignant d'être trop près avec presque 700mm ! J'avais prévu, le 70-200mm était dans la poche de ma veste, pare soleil installé et bouchon frontal enlevé, mais il aurait fallu bouger pour faire le changement d'objos, risqué, si près du but !
J'ai oté la rafale, préférant le coup par coup, craignant que le bruit de déclenchement ne la fasse fuir. Partagé entre l'envie de la simple observation et celle d'enfin réussir une vraie belle première image animalière en milieu naturel ! Ne pas déclencher trop tôt par précipitation, choisir la bonne attitude... plus l'excitation de cette rencontre tant attendue (10 heures + les autres sorties précédentes) ! Stress ! bien respirer, bloquer et shooter une 1ère image ! L'oeil rivé au viseur, je ne prends même pas le risque de baisser la tête pour contrôler l'image sur l'écran.
Pas de réaction d'inquiétude ou de surprise de la bête, je suis plus confiant et décide de ne pas précipiter les choses, profiter de l'instant et se dire que d'autres occasions et nouvelles postures sont à venir. En fait elle prend son temps la bougresse et ne relève la tête que très rarement pour se secouer les oreilles et, aux aguets, surveiller en même temps. Souvent masquée par la végétation je ne peux la voir en entier. Je ne shooterai qu'une 2nde photo, elle m'a repéré et me fixe, je sens que la rencontre est terminée, elle fait demi tour sur place, me fait face, me fixe à nouveau comme pour me défier et avant de fuir précipitamment aboie très fort dans ma direction ! Et là à ma grande surprise ce sont 3 biches qui détalent, les autres étaient dissimulées par les genêts ! Celle que j'ai effrayée a aboyé à de très nombreuses reprises en s'éloignant, j'ai d'ailleurs enregistré ses cris avec le camescope car cela a duré un moment ;o)
Donc au bilan 2 images seulement, la 3ème prise au début de la débandade générale est floue, c'est peu... mais cela a "sauvé" la journée ! Mes véritables 1ers pas en photo animalière, ravi d'avoir vraiment sélectionné les instants captés. D'autant que je pense bien que c'est plus le bruit qui a mis l'alerte, donc en rafalant je n'aurais pas sorti mieux et c'est sûr ça se serait terminé plus tôt ! Validation donc de mon spot, reste à voir quelle est la fréquentation (surtout en cerfs) et ce qui s'y passe quand le brâme aura commencé (combats...)
Côté matos je suis très satisfait du couple 300mm + Kenko 1,4, et même si on a toujours pas la souplesse d'un zoom, on peut toujours dévisser le TC... A f: 5.6 en ouverture maxi, on a quand même de la marge, j'ai shooté à f:7,1 et au 1/500s et au 1/640s en 400 ISO. Certes ce n'était pas les conditions de lumière en sous-bois, j'étais en plein soleil déclinant de fin d'AM. mais si nécessaire je pouvais ouvrir davantage et monter en ISO. Les photos sont brutes de CF.
La prochaine fois je ferai du RAW + jpeg, histoire d'assurer un peu plus côté exposition, au cas où !
Pour finir, en repartant avec la moto je me suis arrêté à 2-3 reprises, au col puis à Prat Peyrot à la station de ski, pour écouter et pas le moindre raire de cerf, peut être ce WE ? J'ai hâte, surtout d'une nouvelle rencontre avec un cerf cette fois !
Dommage pour la petite branche devant les naseaux !
La dernière avant la fuite :