Celui_ci ?
Frondaisons
J’ai ramassé des châtaignes brunes
Dans les sous bois humides et froids
Le soleil en amoureux timide
Se glissait à peine jusqu’ à moi
Petits fruits mouillés et vernis
Glissés sous les amas de feuilles
Et cette odeur qui montait
De la terre trempée de pluie
La forêt n’était qu’à moi
Et ses chemins boueux et noirs
Montant en lacets sinueux
Comme dessinés juste sous mes pas
Un parfum de mousse et de champignons
S’exhalait en respiration dense
Et sous les hautes frondaisons
Je respirais ce grand silence
Les arbres vieux et assoupis
M’entourant comme des vigies
Ancêtres volubiles et parlant
La langue de tous les temps…
Ou Appalaches..
Je marcherais devant, mes pas crissant sur la terre
Le matin serait pâle et dur
Epure des lignes brisant les chaines
Des lointaines Appalaches
Sous un vent pur….
J’ai envie de ces terres nues
Sauvages, indisciplinées, désertes
De cette limite du corps
Porté par l’effort de la marche
Depuis l’aube, quelque part
Sur ce vaisseau terre amarré nulle part …
Je marcherais devant, mon regard levé vers le jour
En ayant juste dans mes poches
Quelques pages vierges,
De quoi griffer de noir et blanc
La couleur de mon ciel,
De quoi me faire rêver encore
A l’infini des eaux heurtées
Au métal blanc, à la poussière,
Au minéral torturé…..
Loin derrière moi bruisseraient les villes
Et leurs histoires de Babel
Couchée sur l’herbe je sourirais
A ce temps que j’aurais délité
A ce grand cercle d’arc en ciel
Sur lequel je serais posée………….