Me voici également de retour de Montier. Moi aussi, je garderai des souvenirs de chouettes rencontres, d'un coup de coeur énorme pour Frédéric LEMALET et Grzegorz LESNIEWSKI.
Par contre, j'ai vraiment eu beaucoup de mal à supporter la conférence du parrain du Festival, Olivier Föllmi. Ce serait trop long à décrire, ce que j'ai ressenti. Je voyage depuis près de trente ans dans les contrées évoquées par monsieur Föllmi, seul, sac à dos. Je n'ai jamais, comme il le fait, "offert le mouton à tout le village" lorsque je débarque. Au contraire, je me fais le plus petit possible, dans un souci constant de respect et d'humilité. D'ouverture aux autres, à l'Autre. Je réalise très peu de clichés et, dans des régions reculées, même en Asie, l'appareil photo apparaît souvent comme une intrusion dans l'intimité des personnes. Je ne peux concevoir le voyage avec de multiples assistants, des ordinateurs pour trier les clichés le soir, des batteries d'objectifs, des réflecteurs en pagaille, des échelles... et surtout, jamais il ne me viendrait à l'esprit de demander aux gens de poser ! Quand je vois le respect et l'amour de Roland et Sabrina Michaud pour l'Asie, l'humilité et la sensibilité de Frédéric Lemalet, je me pose vraiment beaucoup de questions sur d'autres manières de procéder, sur ces grosses machines à publier... L'exposition de Föllmi était également à l'image de la conférence ! Lisse, je n'ai pas d'autres mots. Finalement, à l'image de notre société de consommation. L'exposition du parrain du Festival s'intitulait pourtant superbement "Sagesses de l'Humanité". Manifestement, nous n'avons pas la même conception du mot "Sagesse".
Etienne Hubin