Ce matin-là , lorsque je me suis garé, il faisait brun comme on dit chez nous, le jour se levait. La pluie tombait et j'hésitais à sortir le matériel. En ouvrant la fenêtre de la voiture, le raire me parvenant à une centaine de mètres, chassa toutes mes hésitations. Arrivé à proximité de l'endroit, j'ai d'abord aperçu les biches, mais j'avais du mal à les photographier, leurs silhouettes se confondant avec les arbres du fond de la prairie. Malgré l'eau courant autour de mes bottes, je me suis allongé dans le chemin. J'ai fait quelques photos de biches sur fond de ciel puis le cerf est apparu. Il bramait toujours allant d'une biche à l'autre. Ensuite, pour des raisons que j'ignore, le raire s'est éloigné vers le fond de la prairie tranquillement disparaissant de ma vue. Je ne comprenais pas leur réaction, étant à bon vent et ne m'ayant pas fait remarquer. C'est heureux mais dépité et surtout trempé que je me suis relevé pour me trouver face à face avec un couple qui était arrivé dans mon dos sans que je les entende. L'homme avait à la main un appareil photo et je me suis entendu lui dire :Désolé, j'étais le premier.
Pour ceux qui n'ont connu la photo que récemment, ils ne peuvent pas connaître. Un doute s'est immissé dans mon esprit.
C'était au siècle dernier où nous devions attendre le résultat pendant huit jours. Une autre époque.
Loïc ROGER